Ma femme s’ennuie au lit et, la science le prouve, ce n’est pas de ma faute

Difficile dans tout couple de garder cette étincelle de curiosité qui entretient la flamme érotique. Une étude scientifique britannique suggère que les femmes seraient les premières à se lasser. À qui ou à quoi la faute ?

Rédigé par Stephen Boucher, le 15 Sep 2017, à 10 h 40 min
Ma femme s’ennuie au lit et, la science le prouve, ce n’est pas de ma faute
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Les femmes sont deux fois plus susceptibles de se désintéresser de leur partenaire sexuel en couple, selon cette étude, menée par des chercheurs de l’Université de Southampton et du University College de Londres auprès de 5.000 hommes et 6.700 femmes et publiée dans le British Medical Journal. Preuve que les femmes ont moins d’appétit sexuel que les hommes, ou bien d’autres facteurs seraient-ils en jeu ?

Maintenir le désir sur la durée est un défi auquel tout couple est confronté. Comme l’explique la célèbre sexologue Esther Perel, une tendance naturelle dans tout couple est de fusionner avec le temps. Ne faire plus qu’un affecte le ressort essentiel de l’attraction : la curiosité pour l’autre.

Esther Perel explique : « Aujourd’hui, nous nous tournons vers une seule personne pour fournir ce qu’un village entier autrefois nous apportait : un sentiment d’appartenance, de sens et de continuité. En même temps, nous nous attendons à ce que nos relations soient aussi romantiques émotionnellement que sexuellement. Est-il étonnant que tant de relations s’effondrent sous le poids de toutes ces attentes ? Il est difficile de générer de l’excitation, de l’anticipation et de l’envie avec la même personne auprès de laquelle vous recherchez confort et stabilité« . Mais, ajoute-t-elle : « ce n’est pas impossible« .

Un tiers des femmes

Les chercheurs britanniques ont constaté que, si hommes comme femmes perdent effectivement cette passion qui les caractérisait avec le temps, c’étaient avant tout les femmes qui étaient « refroidies » par des relations longues. Ils révèlent comment, globalement, une mauvaise hygiène de vie et un manque de proximité émotionnelle affectent le désir des hommes et des femmes. Néanmoins, l’étude souligne que seulement 15 % des hommes y participant déclaraient avoir perdu leur intérêt pour le sexe dans les 3 mois ou plus précédant l’enquête, contre plus d’un tiers (34 %) des femmes.

Vous voyez, c’est elle qui s’endort en premier !

Ce décalage est accentué à certains âges. Chez les hommes, ce manque d’intérêt est en effet le plus élevé entre 35 à 44 ans, tandis que pour les femmes, il culmine entre 55 et 64 ans. Toutefois les chercheurs ont déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que la ménopause était un facteur pour les femmes. Ils ont néanmoins constaté qu’avoir de jeunes enfants à la maison créait un décalage plus fort pour les femmes.

Les petites pilules ne sont pas la solution

Alors que la Food and Drug Administration aux États-Unis vient d’approuver le premier traitement destiné à stimuler la libido féminine (la flibanserine), l’intérêt de l’étude est aussi de souligner que les problèmes de désir sexuel nécessitent d’être traités en examinant toute la personne, plutôt que de simplement recourir à des stimulants chimiques.

Les auteurs de l’étude recommandent au contraire, sur la base de leur enquête, en premier, de parler de sa sexualité en couple.

Ester Perel conseille donc de veiller à parler de cette distance qu’il faut maintenir pour préserver le désir : « Peut-être que la façon dont nous construisons notre proximité réduit le sentiment de liberté et d’autonomie nécessaires au plaisir sexuel. Quand l’intimité devient fusion, ce n’est pas le manque de proximité, mais le trop de proximité qui empêche le désir. L’amour repose sur deux piliers : l’abandon et l’autonomie. Notre besoin d’appartenance existe parallèlement à notre besoin de différence. On n’existe pas sans l’autre. Trop de distance, et il ne peut y avoir de connexion. Mais une trop grande fusion éradique la séparation de deux individus distincts. »

Illustration bannière – Homme et femme tête bêche au lit © Hrecheniuk Oleksii
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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Les annonces publicitaires « pop » sur les pages du site rendent la lecture assez chaotique, non ? De plus, de la pub pour ce site de bougeotte bobo pas écolo pour deux ronds !

  2. Article particulièrement fouillis où tout est dit… et son contraire ! La cause de la désaffection de l’un ou l’autre membre d’un couple peut avoir être multiple. Et on trouve absolument tous les cas de figure. Les femmes ne sont pas plus à incriminer que les hommes. Et vice-versa.

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