Est-ce que vous avez des yeux dans le dos ?

À croire que vous avez des yeux dans le dos, en tout cas derrière la tête… C’est ce que l’on dit depuis longtemps quand on ressent une présence sans pourtant, a priori, qu’elle ne se trouve dans notre champ de vision.

Notre cerveau et nos yeux

Cette impression possède, comme souvent, un nom savant pour la qualifier : la scopesthésie. Mais il faut bien reconnaître que les neuroscientifiques se demandent encore en partie la raison qui fait que notre cerveau sente que quelqu’un nous voit ou nous regarde. Il faut dire que la vision humaine repose en fait sur au moins dix régions cérébrales distinctes.

En plus de notre cerveau, nos yeux jouent également un rôle clé. C’est d’ailleurs le blanc des yeux qui nous permet de suivre les autres des yeux, et de savoir en fait où ils se trouvent même sans avoir à les regarder, et sans qu’ils soient juste en face de nous.

Le cerveau toujours en alerte

Ces informations, associées au comportement des autres, leur posture, leurs geste, constituent une fois assemblées une sorte d’intuition qui contribue, tel un mécanisme de survie, à nous préparer à réagir en cas de danger immédiat. Qu’il s’agisse de fuir ou de faire face, ce corpus de données est enrichi de ce que nous disent nos autres sens.

Dit autrement, notre cerveau est toujours en alerte, et contribue à la mise en place d’un système de vigilance constant. Grâce à cette attention dite exogène, nous pouvons détecter tout ce qui se passe autour de nous, en permanence, notamment les mouvements inattendus. Tous ces signaux contribuent en tout cas à nous donner le sentiment, sans avoir rien vu, d’être observé.

Une vision périphérique

Mais la vision périphérique joue elle aussi un rôle dans cette impression de présence derrière nous. En effet, nous voyons bien au-delà du centre de notre champ de vision. Les objets ou les mouvements à la périphérie de notre vue sont aussi repérés et contribuent à ce phénomène de scopaesthésie.

Notre vision périphérique peut capter elle aussi le moindre mouvement, et mettre notre cerveau en alerte. Ainsi, si vous avez l’impression que quelqu’un vous regarde, vous serez en mesure de réagir plus vite si nécessaire. Quoi qu’il en soit, au-delà des phénomènes d’anxiété ou d’hyper vigilance post traumatique (après une agression ou un accident, par exemple) la scopaesthésie est en fait une expérience plus courante qu’on ne pourrait l’imaginer.