De l’eau potable… à partir du vent

Rédigé par Alan Van Brackel, le 21 Mar 2013, à 17 h 42 min
De l’eau potable… à partir du vent
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Derrière la start-up Eole Water, située à Manosque, on trouve Marc Parent, fondateur et inventeur d’une technologie permettant de fabriquer de l’eau potable à l’aide d’une éolienne, par condensation de l’air. Et ça n’est pas du vent.

Produire de l’eau à partir du vent, oui c’est possible

eau bouteilleL’idée est venue à Marc Parent en 1995. Il habitait alors Saint-Barthélémy et réparait des frigos. Comme sur d’autres îles des Antilles, l’électricité est régulièrement coupée et l’eau potable disponible en quantité limitée, ce qui pousse les habitants à acheter de l’eau en bouteille, ce qui est à la foi onéreux, peu écologique et pas meilleur pour la santé.

> voir le duel : eau en bouteille vs eau du robinet

Pour ce qui est de l’eau nécessaire aux tâches ménagères, Marc avait une solution : à l’instar de ses voisins, il récupérait l’eau qui coulait de son climatiseur. Bricoleur, il imagine alors un système composé d’une éolienne et d’un système frigorifique, permettant de condenser la vapeur contenue dans l’air grâce à l’énergie produite par l’éolienne, avant de filtrer le liquide obtenu. Le projet Eole Water est né.

Une idée do it yourself appliquée à grande échelle

eauMarc dépose le brevet en 1999 en rentrant en France métropolitaine. 70 à 200 litres d’eau peuvent être produits par jour par éolienne, de quoi viser l’exportation vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Dans sa ville natale de Saint-Tulle, dans les Alpes de Haute-Provence, Marc se voit prêter un garage puis un atelier municipal pour développer son projet. Enfin, il fait construire des bureaux sur un terrain vierge.

En 2010, l’entreprise Eole Water reçoit 1,2 millions d’euros d’un fonds d’investissement consacré au soutien aux PME innovantes. Cela permet d’investir dans la construction d’éoliennes en commandant des pièces sur mesure afin d’améliorer les prototype. Le cinquième, le WMS1000 peut produire 1000L d’eau potable par jour. Il subit des tests à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis.

> Suite  : Du vent à l’eau, une chance humanitaire

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

21 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonne idée sur le principe !…bien que l’article ne détaille pas trop la technologie utilisée; Rappelons nous cependant que les régions arides chaudes où l’utilisation de ce récupérateur serait utile, sont très souvent balayées par des vents très secs (hygrométrie ~qq%!) ce qui risque de réduire considérablement le rendement pratique de ce système dont le coût d’investissement initial reste élevé…
    Bonne chance quand même à ce business !

  2. J’ai toujours pensé que l’eau récupérée par la condensation, une fois filtrée, était « quasiment » pure. C’est un truc utilisé depuis longtemps dans les déserts où la condensation se produit à la fraîcheur de la nuit, sur des tôles refroidies. Bravo pour cette idée d’éolienne! N’en déplaise à V…a, il faut développer ce système à grande échelle.

  3. Cette éolienne avait reçu le 2°prix au concours des inventions « vertes » innovantes,il y a une année environ,derrière un producteur de porcs qui « transformait » le lisier en méthane;cette invention,-comme tant d’autres en France-n’a pas semblé interesser un quelconque investisseur,alors que,fournir de l’eau -potable-dans des régions où des populations meurent de soif.L’inventeur précisait que le prix de son éolienne devrait baisser dès que sa production deviendrait « industrielle »:j’ai été étonné que cette éolienne qui m’a semblé miraculeuse-électricité et eau en quasi permanence-ait été passée sous silence depuis les résultats de ce concours…Encore un brevet qui,comme nos cerveaux,ira chercher un financement ailleurs!

  4. Pas nouveau, tous les campeurs sauvages savent extraire l’eau du rosée nocturne avec un plastique tendu et un trou au milieu.

    Ce procédé est efficace à condition qu’il soit individuel, car en production industrielle ça risque d’assécher l’air nécessaire à la vie de l’environnement végétal.

  5. Bonjour

    >> sortir de la spirale infernale de la production-pollution
    un néologisme envisageable, polluduction…

  6. Super bonne idée mais cette eau est tirée de l’humidité de l’atmosphère, or dans un milieu désertique ou semi désertique cette humidité ne se déposera plus sur les feuilles des plantes et ne permettra pas à la faune locale de s’abreuver, en fait ces capteurs d’eau risquent de rendre les régions ou ils seront installés encore plus sèches et en accélérer la désertification.

  7. On ne peut dire que chapeau bas a c’est homme qui avec son ingéniosité pourra donner le meilleur du monde pour tant de pays ou les gens boivent de l’eau qui leur donne tant de maladies. Mais ce n’est sans doute pas a M. Mital qu’il faudra demander le premier euro…

  8. Cette application est très intéressante mais,quitte à faire le rabat-joie, je crains qu’elle ne soit pas neutre pour le « globe ». Si elle est basée sur le principe de la réfrigération, elle utilise certainement un gaz frigorigène qui tout innovant qu’il soit agit toujours d’une façon très néfaste sur notre santé, notre atmosphère. A-t-on pensé à la récupération des gaz et à la perte par porosité des conduits, aux fuites; en résumé à tous les inconvénients écologiques de nos réfrigérateurs et climatiseurs? A moins que tous ces inconvénients soient maitrisés, alors l’innovation est un vrai plus pour le « globe » à partager avec toutes les technologies citées.

  9. Je crois , que c’ est au Chili , que les habitants récupèrent l’ eau générée par le brouillard , sur des filets très fins et qui est ensuite , dirigée par des conduits , jusqu’aux habitations , l’ idée de récupérer l’ eau à partir du vent est intelligente , reste à savoir , la véracité du système et son coût pour des populations pauvres .

    • cher Bautzen, oui c’était au Chili et au Pérou qu’il y avait ces capteurs d’humidite. Mais le drame, c’est que ce projet qui aurait pu marcher, a été décidé et installe sans que les populations concernées n’y aient participe. Donc on leur a impose un système qui n’était pas le leur. Ils l’ont regarde et ne l’on pas entretenu. Aujourd’hui les toiles sont en lambeau et cela ne marche pas. Il faudrait que les « polytechnocrates » qui travaillent dans les pays en voie de developpement intègrent les locaux dans tous les projets.

  10. cette invention est formidable mais tant que Mr. Parent n’acceptera pas de passer réellement a une phase industrielle, en dépassant le simple discours, cette belle machine restera invendable, donc inutile. Et cela dure depuis de nombreuses années. C’est vraiment dommage.Il a déjà lasse plusieurs investisseurs.

    • Je ne comprends pas votre propos, et je ne pense pas que le fait de ne pas être industrialisé dépende de lui, il faut des financements pour cela, et surtout trouver des investisseurs raisonnables. Surtout ne pas se faire racheter son brevet par quelqu’un qui n’aurait qu’un seul but: étouffer le projet, ou en tirer « du fric ».

  11. Bravo Marc Parent et merci !!
    Tant qu’il y aura des personnes comme vous avec des trésors de bonnes idées, l’humanité aura des raisons d’ésperer un monde meilleur!

    • cher Schmit, tu as raison, bravo Marc Parent, mais si il ne change pas de position pour industrialiser son système, IL NE SERVIRA A RIEN !!! Ce que je dis plus haut est malheureusement vrai. Il y a maintenant bientôt 4 ans, mon partenaire est allé lui rendre visite a Manosque…Peine perdue. Nous avions a l’époque un projet pour lutter contre la desertification dans le désert d’Atacama au Chili. Nous n’avons rien pu obtenir et cette eolienne magique, au prix ou elle est ne peut rentrer dans aucun programme.

  12. C’est très intéressant, cela me fait penser au piège à vent dans Dune de Frank Herbert. Je me suis toujours demandée si l’idée était exploitable.

  13. Bravo, Marc ! Nous sommes admiratifs du travail de Marc, précieux pour l’humanité. Merci à Marc, qui a osé.
    On pensait bien que cela était possible, mais sans moyen ni technicité, ni outil pour le prouver. Il y a bien d’autres mécanismes, mais il faut que ceux qui y pensent aient la capacité de les développer.
    Le seul hic, le prix trop élevé de cette technologie et des autres, semblables.
    Les prix sont devenus trop élevés, et on parle d’essayer de donner accès au plus grand nombre à l’usage légitime des ressources universelles. Le système économique libéral, maffieux et oppressif, a hélas!, rendu bien trop cher ce qui ne devrait pas l’être.
    La vision de personnages comme Marc est une piste de solution contre ce système de mort, si du moins des gens qui abondent dans le même sens arrivent à se libérer du despotisme libéral en créant un courant alternatif à celui du système actuel. Et cela est possible, comme le prouvent les nouvelles technologies comme celle que nous apprécions ici. Courage aux innovateurs pour l’humanité qui ne sont pas avant tout motivés par la course à l’enrichissement éhonté de ce siècle.

  14. Bonjour, Je trouve en effet ce système génial, mais pour les particuliers pouvons nous aussi avoir un appareil à un prix abordable ?

    Merci de votre réponse

  15. « le WMS1000 peut produire 1000L d’eau portable par jour »
    Super en plus l’eau est portable :-)))

    Plus sérieusement, le concept est simple et l’idée simplement géniale.

  16. quel est le procéde utilisé pour faire de a partir du vent ???ca minterresse !!!!jpgodet

    • Le procédé est tout simple : l’air ambiant est composé d’une part d’humidité, quand on le refroidit (système frigorifique dans l’éolienne), cette humidité se condense (penser au bac d’eau d’un frigo), plus qu’à coupler cela avec une éolienne pour produire facilement de l’eau sans apport d’énergie supplémentaire.

  17. c’est excellent, c’est ce genre d’initiative et de compréhension du vivant qui vont nous permettre de sortir de la spirale infernale de la production-pollution

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