La cueillette de plantes sauvages tourne au pillage : à quand une réglementation ?

Insuffisamment réglementée, la cueillette des plantes dans la nature est une activité lucrative, mais qui n’est pas sans conséquence. Loin de là…

Rédigé par Audrey Lallement, le 10 Jul 2021, à 8 h 00 min
La cueillette de plantes sauvages tourne au pillage : à quand une réglementation ?
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Le pouvoir des plantes n’est pas un secret et beaucoup de personnes en cueillent afin de profiter de leurs bienfaits. En France, la réglementation est insuffisante et il arrive parois qu’on assiste à de véritables pillages pour alimenter ce marché marché lucratif !

Des plantes aux vertus médicinales en vogue donc en danger !

Quand on fait une promenade dans la forêt, il n’est pas rare d’y ramasser quelques fleurs pour en faire un joli bouquet. Certaines personnes cueillent aussi des plantes sauvages en raison de leur vertus médicinales.
Ail des Ours, rhodiola, reine-des-prés, arnica, gentiane… Beaucoup d’espèces présentent des propriétés qui sont à la fois exploitées en homéopathie et en photothérapie. Elles sont victimes d’un double problème puisque leur demande explose et qu’elles ne sont pas protégées.

En France, une liste rouge de la flore répertorie 742 espèces menacées ou quasiment menacées en France métropolitaine. Ce nombre représente 15 % de la flore française.
Cela signifie donc que beaucoup d’entre elles, dont celles qui sont ramassées pour leurs vertus médicinales, sont susceptibles d’être cueillies.

Quand la cueillette vire au pillage

Résultat, dans certaines régions, on assiste à un véritable pillage selon une enquête de Reporterre. Une activité lucrative qui, bien trop souvent, est pratiquée par des personnes non formées dont le but est de ramasser le plus de fleurs possible. C’est le cas, par exemple, de la gentiane, dont le volume annuel a été estimé en 2012 par le Conservatoire botanique national du Massif central a 121 tonnes.

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La gentiane jaune, l’un des emblèmes du Massif central, ne peut être cueillie que par des professionnels © goran_safarek

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Pire, ces récoltes ne se contentent pas d’entraîner une réduction du nombre de plantes. Elles peuvent provoquer d’autres dégâts notamment quand il faut déraciner des plantes à plus d’un mètre de profondeur. Dans les prairies, c’est une véritable catastrophe car le foin dont se nourrissent les troupeaux peut se retrouver piétiné.

Quelles règles ?

Cueillir des plantes n’est pas interdit en France. Cependant, afin de préserver la nature, il est essentiel de suivre certaines règles.

Tout d’abord, il faut consulter l’arrêté ministériel du 20 janvier 1982. Ce dernier donne les listes des plantes protégées à l’échelle nationale, régionale, départementale ou préfectorale, selon des arrêtés ministériels ou préfectoraux.

Il convient aussi de demander l’accord du propriétaire (public ou privé), sinon le ramassage peut être considéré comme du vol et entraîner une amende de 45.000 euros ainsi que trois ans d’emprisonnement.

Il faut également se renseigner sur la quantité autorisée.

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Ce n’est pas parce qu’il y en beaucoup, qu’il faut tout ramasser © Krzysztof Slusarczyk

Actuellement, il n’existe pas de réelle réglementation. C’est pourquoi, plusieurs entités réclament un cadre légal qui permettrait de réguler la cueillette.

Illustration bannière : Pour le thym sauvage, il convient de laisser au moins 10 % de pieds non taillés pour garantir la pollinisation – © n.k.junky
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