Anxiété : un gène clé enfin identifié, une future thérapie en vue ?

C’est un mal qui touche tout de même 21% des adultes au cours de leur vie. Mais quelles sont les véritables racines de l’anxiété ?

Rédigé par , le 23 Nov 2025, à 11 h 55 min
Anxiété : un gène clé enfin identifié, une future thérapie en vue ?
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Quand peut-on dire qu’une personne souffre de troubles anxieux ? Lorsqu’elle ressent une anxiété forte et durable sans lien avec un danger ou une menace réelle. Et ce au point de perturber son fonctionnement normal et ses activités quotidiennes.

Les femmes en première ligne

Ces troubles, dont la fréquence est élevée dans la population en général, vu qu’ils touchent un adulte sur cinq au cours de sa vie, débutent souvent dans l’enfance ou pendant l’adolescence . C’est pourquoi la recherche essaie d’en décrypter les mécanismes biologiques, afin d’en améliorer la prise en charge, voire la faire disparaître.

La question est d’autant plus importante que la place de l’anxiété n’est pas la même, loin s’en faut, entre les hommes et les femmes. En effet, comme les scientifiques ont pu le démonter, les femmes sont jusqu’à deux fois plus affectées que les hommes. Mais pour quelles raisons ?

L’amygdale suractivée

Des chercheurs de l’Institut des neurosciences de San Juan d’Alicante, en Espagne, ont peut-être réussis à remonter jusqu’aux racines de l’anxiété. En effet, on avait déjà réussi à identifier la partie du cerveau au sein de laquelle se matérialise l’anxiété. On constate alors la suractivation de l’amygdale, en charge de traiter les stimuli émotionnels. L’hyperactivité de l’amygdale est donc fortement impliquée dans l’anxiété.

Mais les chercheurs ont pu vérifier sur des souris qu’un gène précis entrait également en ligne de compte. Ce gène nommé Grik4 code une protéine de notre système nerveux central agissant comme un neurotransmetteur. En cas de surexpression, l’amygdale est stressée, et l’on constate une surchauffe neuronale. Avec à la clé anxiété, dépression et comportement social perturbé.

L’anxiété : une alarme tournée vers l’avenir

L’anxiété se manifeste comme un système d’alarme hypersensible. Elle est principalement tournée vers le futur et se caractérise par une peur diffuse, une inquiétude permanente et un sentiment d’appréhension. Physiquement, elle se traduit souvent par des tensions musculaires, une agitation et un essoufflement. La personne anxieuse est aux aguets, anticipant sans cesse une menace potentielle.

Une thérapie à terme ?

Les scientifiques ont pu vérifier que le fait d’administrer à ces rongeurs un simple traitement équilibrant le niveau de Grik4 permettait que tout rentre dans l’ordre. Aurait-on trouver comment se débarrasser de l’anxiété ? Au vu des résultats de cette étude publiée dans la revue iScience(1), une fois la thérapie administrée, les symptômes d’anxiété et de retrait social disparaissaient bel et bien.

Ainsi, un simple ajustement génétique pourrait suffire à calmer l’anxiété. Reste maintenant à approfondir ces recherches, et surtout à les appliquer demain à l’être humain. De quoi déboucher à terme sur un traitement ciblé contre l’anxiété humaine…

Anxiété vs Dépression : ne pas confondre

Si l’anxiété et la dépression sont souvent liées, elles constituent des troubles distincts. L’anxiété se caractérise par une peur excessive tournée vers l’avenir, générant agitation, tensions musculaires et évitement des situations anxiogènes. À l’inverse, la dépression se manifeste par une tristesse profonde ancrée dans le présent, accompagnée d’une perte d’énergie, d’un ralentissement général et d’un désintérêt marqué pour les activités quotidiennes. Ces deux troubles peuvent coexister, créant un cercle vicieux où l’anxiété épuise et mène à la dépression, qui à son temps renforce les appréhensions. Une consultation spécialisée reste indispensable pour établir un diagnostic précis et mettre en place un traitement adapté.

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Références :



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