Se loger chez l’habitant pour les vacances

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 15 Apr 2012, à 17 h 02 min
Se loger chez l’habitant pour les vacances
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Pourquoi séjourner dans un hôtel alors que l’on peut profiter d’un loft tout confort avec vue sur la Tour Eiffel ou une roulotte nichée dans la campagne creusoise ? C’est cela le concept de sites communautaires comme Airbnb, Bedycasa ou encore Wimdu : se loger chez l’habitant pour passer des vacances plus authentiques, dans la peau d’un local.

Airbnb, le géant d’Amérique

Airbnb est une « success story » comme on les aime. Au départ, 2 anciens étudiants de la Rhode Island School of Design qui décident d’offrir leur logement (avec délicieux petit déjeuner et chaleureux accueil local compris) à quelques étrangers sympathiques venus assister à une grande conférence sur le design.

Deux matelas pneumatiques (air bed en anglais…), 1 ami et 1000 dollars plus tard, ils décident de monter une start-up d’un nouveau genre et dont l’ambitieux objectif est de changer la manière de voyager des gens : créer une communauté faite d’hôtes proposant une chambre ou leur appartement à la location d’un côté, et des voyageurs en quête d’authenticité et de bons plans de l’autre.

En 2012, le phénomène a pris de l’ampleur : Airbnb rassemble 150 000 logements dans le monde, est présent dans 192 pays, compte des millions de membres et a franchi la barre des 5 millions de nuitées réservées

consoGlobe a eu l’occasion de s’entretenir avec Olivier Grémillon, Pdg d’Airbnb France, Belgique et Maroc, pour vous présenter cette communauté de voyageurs fondée sur un mode de consommation collaborative.

Rencontre avec Olivier Grémillon, Pdg d’Airbnb France, Belgique et Maroc

CG : les chiffres donnent le tournis ! Comment Airbnb a pu prendre une telle ampleur ?

Olivier Grémillon – « Airbnb s’est développé de manière organique, grâce au bouche à oreille. Un parisien va voyager à New York via Airbnb. A son retour, il va en parler à ses amis qui vont à leur tour proposer leur logement et en parler autour d’eux. C’est l’effet boule de neige. »

Photo Airbnb - Londres

CG – Airbnb propose surtout des logements dans les grandes mégalopoles (Paris, New York, Londres, Barcelone) : il s’agit donc avant tout de tourisme urbain ?

OG – « Oui en grande partie, mais pas uniquement ! Les locations dans les grandes villes sont venues naturellement, ce sont surtout les habitants de villes touristiques qui se sont mis à proposer leur logement. Mais le concept s’étant un peu partout et commence à gagner les zones plus rurales. Par exemple, sur le site d’Airbnb, vous pourrez réserver une nuit dans un tipi au fond de la Creuse. »

Airbnb c’est donc la possibilité de dormir dans un loft « branchouille » parisien avec vue sur la Tour Eiffel et louer la villa où Barack Obama himself vient se ressourcer quelques jours par an à Hawaï…. Mais c’est aussi la possibilité de dormir dans un château dans le Cantal, dans une roulotte dans les Pays de la Loire où dans un petit studio dans un quartier tranquille de Paris.

Photo Airbnb - dormir dans un avion au Costa Rica !

Le leitmotiv du site est de proposer des logements parfois atypiques et surtout pour tous les goûts. C’est aussi une manière de loger dans des endroits moins touristiques de la ville, s’éloigner des sites où tout le monde va, où tout le monde mange les mêmes choses ou achète les mêmes souvenirs.

« Si on prend l’exemple de New-York, vous verrez sur le site des adresses dans tous les « blocks ». Si vous connaissez déjà Manhattan, vous n’avez pas forcément envie de dormir dans un hôtel de Time Square… Pourquoi ne pas louer un petit appartement à Harlem ou à Brooklyn ? Le modèle que nous proposons contribue à développer l’économie locale, dans le sens où les lieux éloignés des zones particulièrement touristiques profitent eux aussi de l’économie touristique. Cela permet d’homogénéiser les revenus émanant des touristes. C’est vraiment un modèle gagnant/gagnant. » précise Olivier Grémillon.

C’est en effet un peu cela que recherche la communauté Airbnb : des séjours authentiques, vivre dans une ville que l’on ne connaît pas à la manière des locaux.

CG – Y a t il un profil type de l’hôte Airbnb ?

OG – Pas vraiment : les hôtes ont des gens très différents dans leur profil, leur personnalité, leur classe sociale etc. Ils sont motivés pour des raisons très différentes.
Pour certains, il s’agit avant tout d’un complément de revenu : ils peuvent autofinancer leurs propres vacances en louant leur logement lorsqu’ils ne sont pas là. C’est le cas de ce couple de londoniens qui a loué son appartement durant tout un mois, pendant qu’ils passaient leurs vacances en toute tranquillité à Bali.

Il peut s’agir aussi de femmes désireuses de passer plus de temps avec leurs enfants et qui décident de travailler à temps partiel. Louer son logement quelques semaines par an leur permet ainsi de compenser le manque à gagner en quelques sortes. Mais même si l’aspect financier peut-être le moteur, surtout au début, il n’est pas la seule raison.

Photo Airbnb - Inde

Certains hôtes sont à la recherche de rencontres. C’est le cas des personnes qui louent une chambre (50 % des offres concernées, c’est très variable selon les pays) et qui voient là l’occasion de faire découvrir leur ville parce que ce sont des passionnés. Ils aiment partager leurs bons plans, leurs bonnes adresses : leur resto préféré à deux pas de chez eux, qui n’apparaîtra dans aucun guide et qui pourtant vaut le détour ! C’est comme cet hôte parisien, passionné par l’Asie du Sud Est et qui a beaucoup voyagé dans cette partie du globe. Il loue exclusivement à des touristes venant de ces pays afin de continuer lui-même à voyager là-bas.

Il y a des centaines d’autres (très bonnes) raisons de proposer son logement : une grande maison que l’on trouve un peu vide après le départ des enfants, une manière de l’entretenir si on n’y vit pas une partie de l’année ; également pour l’aspect écologique et consommation collaborative : pourquoi construire d’autres logements et ainsi encourager la bétonisation des lieux touristiques alors qu’il y a déjà des constructions disponibles ?

Alors, si vous êtes allergique aux hôtels impersonnels ou juste curieux de découvrir une nouvelle manière de voyager, peut-être serez vous tenté par Airbnb pour vos prochaines vacances !
Pour plus de renseignements : www.airbnb.fr

*

La suite p.2> Bedycasa, les hébergements alternatifs sous le même toit

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

6 commentaires Donnez votre avis
  1. Julien de consoGlobe

    Merci jeanne babin pour votre retour d’expérience HOUSETRIP: même négatif, il reste constructif ! N’hésitez pas à leur faire remonter votre impression, cela les aidera à s’améliorer !!

  2. Je fais moi aussi du cohébergement, mais gratuitement, je cohéberge des gens, et inversement, je suis cohébergé un peu partout en France et dans le monde

    • Je viens de tenter le cohébergement http://www.cohebergement.com.
      Et ma première expèrience est très positive.

      J’ai accueillis Guillaume qui avais une visite d’appartement sur Paris, il est resté une nuit. Nous avons beaucoup discuté, il doit revenir dans une semaine.

      Je continue le cohébergement tant que j’ai du temps, c’est très enrichissant.

    • Julien de consoGlobe

      Bravo Joelle pour votre engagement !! Et cela est toujours bon de savoir que vous en récoltiez les fruits, si je puis dire ! Continuez !!

  3. BUG BUG
    et suite :

    …dans la situation très désagréable d’avoir à la maison une personne TRES malveillante qui a donné un avis très négatif sur ma prestation sur le site. Après renseignements, j’ai sû que cette personne avait déjà créé des problèmes à quelqu’un d’autre auparavant qui l’avait accueillie par l’intermédiaire d’une autre organisation.

    l’HÔTE SUR HOUSETRIP NE PEUT PAS DONNER UN AVIS ET NOTER LE VOYAGEUR :
    La page sur le site de HOUSETRIP est ma vitrine et je ne peux moi-même pas NOTER et mettre un avis sur cette personne. J’en ai fait la réflexion à HOUSETRIP qui a bien compris que j’étais tombée sur une personne « tordue ».
    Or, il est évident que, même si j’ai déjà reçu des avis très élogieux sur ma prestation, cet avis-là ne peut que m’amener des voyageurs sur leurs gardes ou méfiants.

    Donc, ma conclusion est que CE SYSTEME EST PERVERS SUR HOUSETRIP CAR IL EST A SENS UNIQUE.
    Cela doit aller dans les deux sens.
    Je ne suis pas certaine de devoir laisser ma page sur Housetrip pour ne pas avoir de mauvaise publicité.

    J’accueille des gens chez moi, dans mon intimité, et n’en fais pas une affaire hôtelière et je le fais avec coeur.
    Je suis très choquée car AIRBNB, BEDYCASA et bien d’autres permettent aux deux partenaires de donner leur avis et c’est important.

  4. J’accueille des gens chez moi depuis de nombreuses années.Je viens d’avoir une déconvenue avec le site HOUSETRIP. Housetrip est un site sérieux et avec une plate-forme également sérieuse.

    Un gros inconvénient :
    sur la plupart de ces sites, on demande aux hôtes comme aux voyageurs de donner un avis sur le séjour et de le noter ce qui est très bien car cela va dans les deux sens.
    HOUSETRIP PERMET UNIQUEMENT au VOYAGEUR de donner une note et son avis.
    Je viens de me trouver dans la situ

Moi aussi je donne mon avis