Plus 1,5°C, le seuil dangereux qui pourrait être atteint 20 ans plus tôt que prévu

Alors que les États signataires de l’Accord de Paris essaient d’éviter que les températures moyennes n’augmentent de plus de 1,5°C, une nouvelle étude nous apprend que ce seuil dangereux pourrait être franchi plus tôt qu’estimé jusqu’à présent, soit entre 2027 et 2042.

Rédigé par Anton Kunin, le 24 Dec 2020, à 14 h 35 min
Plus 1,5°C, le seuil dangereux qui pourrait être atteint 20 ans plus tôt que prévu
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Les récentes modélisations des températures mondiales livrent des conclusions plus sombres comparé à celles évoquées précédemment.

Réchauffement climatique : le seuil de 1,5°C pourrait être atteint plus tôt qu’anticipé jusqu’ici

L’humanité, pourra-t-elle éviter une hausse de plus de 1,5°C des températures moyennes d’ici 2050 ? Pour les chercheurs de l’Université McGill, non seulement la réponse est non, mais d’ici 2050 notre planète sera bien plus chaude que ça. Le seuil fatidique (et dangereux) du +1,5°C sera atteint bien avant : entre 2027 et 2042, et très vraisemblablement entre 2030 et 2032…
Selon une étude qu’ils publient dans la revue Climate Dynamics(1), même si les émissions de gaz à effet de serre sont tout d’un coup réduites de manière drastique, la probabilité que le seuil de 1,5°C soit franchi d’ici 2050 est de 54 %. Et ce n’est que le scénario le plus favorable. Dans le scénario le plus défavorable, il y a 94 % de chances que la hausse des températures moyennes atteigne les 2°C d’ici 2100.

L’horizon dessiné par les chercheurs de l’Université McGill est bien plus court par rapport à l’estimation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), selon laquelle nous franchirons le seuil de 1,5°C d’ici 2052. Pourquoi une telle différence ? Pour arriver à ce résultat, l’Université McGill a en effet utilisé un nouveau modèle de prévision, qui diffère considérablement de ceux utilisés jusqu’ici.

Le seuil d’un réchauffement climatique dangereux (soit une augmentation de 1,5 °C de la température mondiale) sera vraisemblablement franchi entre 2027 et 2042 © De Visu

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Le GIEC, trop optimiste dans ses prévisions climatiques ?

Outre la différence dans les résultats obtenus, le modèle de l’Université McGill permet aussi d’obtenir des modélisations plus précises. Les chercheurs à l’origine de cette étude proposent plusieurs scénarios, tandis que le GIEC fournit les résultats de ses travaux sous forme de fourchettes larges : ainsi, selon cette institution, si la concentration de CO2 présente dans l’atmosphère double d’ici 2050, à la même échéance la température moyenne mondiale augmenterait de 1,9 à 4,5°C.

L’Université McGill n’est pas la seule à livrer des prévisions alarmantes. Selon une récente étude du Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique, la température mondiale moyenne aurait déjà augmenté de 1,07°C depuis 1950, et non pas de 0,91°C, comme l’estime le GIEC.

Illustration bannière : Animal emblématique du réchauffement climatique et de ses effets sur la faune, l’ours polaire pourrait avoir quasiment disparu d’ici la fin du siècle © james_stone76
Références :
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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