Jardins partagés : un outil pédagogique surprenant

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 19 May 2011, à 17 h 03 min
Jardins partagés : un outil pédagogique surprenant
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Une occasion d’échanger pour les enfants

Ce sont deux classes mixtes – regroupant les niveaux CP, CE1 et CE2 – qui s’alternent chaque semaine. Les enfants forment un binôme avec un camarade de l’autre classe. Chaque binôme a en charge un carré potager composé de 16 cases. La division est facile à faire : chaque enfant s’occupe personnellement de 8 cases.

etiquette binômePour faciliter l’échange et l’ouvrage, ils utilisent un cahier dans lequel ils reportent leurs notes, remarques et parfois même recommandations !

Chacun est vraiment impliqué dans ce projet. Les élèves y participent trois années consécutives. Une fois arrivés en CM1, ils passent le relais aux plus petits. Plusieurs générations d’enfants se succèdent de cette façon depuis 8 ans.

La maman qui accompagne les enfants ce jour là explique : « Le jardin est un très bon sujet et un très bon outil pédagogique. L’approche est vraiment différente de celle qu’ils peuvent avoir avec leurs grands-parents ou même avec nous, parents.« 

Et elle ajoute avec beaucoup d’humour : « Le truc sympa aussi c’est qu’ils appliquent ce qu’ils ont appris ici à la maison : du coup, ils se mettent à désherber le jardin !« 

Le bilan de la journée

A la fin de la séance, les enfants, assis en cercle comme des scouts autour d’un feu de camp, dressent le bilan de la journée : « D’abord on a désherbé (NDLR : à la main bien sûr !) Ensuite on a fait un trou pour y mettre le plan de tomates. Puis on a arrosé un tout petit peu, on a rebouché et on a encore arrosé et à la fin, on a paillé« .

bilan avec la classeUne après-midi plutôt remplie, en somme. Mais ce n’est pas tout. Le jardinage c’est l’occasion de s’étonner et de découvrir plein de choses.

« Ce qui m’a surpris c’est d’apprendre que les fourmis élèvent les pucerons » explique un enfant. Ah bon ? Et oui, la fourmi raffole du liquide secrété par le puceron : le miellat.

Pour le récupérer, elle lui gratte le vendre. Une fois récupéré, elle retourne à sa fourmilière pour nourrir les larves. Mattéo ponctue l’explication de Jean-Guy : « Et bien moi, j’ai déjà mangé des fourmis. C’était au Costa Rica !« 

Les objectifs de l’atelier jardins partagés

En pratiquant cette activité, les enfants ont l’occasion d’être sensibilisés à la biodiversité et à la notion d’écosystème. Ils comprennent que la Nature sait très bien faire les choses toute seule et qu’il est inutile d’utiliser des produits chimiques dans son jardin.

Ils s’aperçoivent que certains légumes s’apprécient particulièrement entre eux. Ils acquièrent ainsi la notion d’association des cultures. Aussi, ils sont sensibilisés au tri des déchets (ils alimentent à chaque fois qu’ils viennent le bac à compost) et à une utilisation raisonnable de l’eau.

Le jardin partagé a un triple objectif comme nous l’explique Jean-Guy : « On leur inculque un savoir comme par exemple, l’histoire des fourmis qui élèvent des pucerons pour se nourrir. On leur inculque également un savoir-faire. On leur apprend comment planter un plan de tomates. Et on leur inculque un savoir-être avec des règles de vie commune de base comme le fait de ne pas cueillir des fleurs comme bon leur semble, ou de demander avant d’emprunter un outil« .

Bien plus loin qu’une leçon de jardinage, le jardin partagé est une véritable leçon de vie.

filletteComme nous l’explique l’animateur, les enfants sont à « un âge où beaucoup de choses se décident : l’asso apprend aux enfants à travers cet atelier à consommer mieux. Ils savent faire, ils connaissent la saison des tomates par exemple donc on espère que plus tard, lorsqu’ils feront eux mêmes leurs courses, ils se souviendront du fait qu’il faut attendre la saison et éviter d’acheter des fruits ou légumes qui ont poussé loin de nos frontières alors qu’on les a aussi chez nous !« 

Huit générations ont déjà appris beaucoup d’écogestes. D’autres vont suivre et c’est tant mieux ! Les enfants sont très impliqués dans ce projet qui est le leur. Ils soignent leurs plantes et rentrent chez eux avec leur récolte.

*

La suite > Présentation de l’association

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Notre petite commune de l’Hérault vient de voir la naissance de l’Association « jardins de Marcel » espace partagé de jardinage. Nous sommes à la recherche de tout conseil et de toute aide pour progresser…

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