Isf climatique : Greenpeace veut s’attaquer à ‘l’argent sale du capital’

Les plus riches polluent plus que les plus pauvres. On s’en serait douté, mais Greenpeace va plus loin : leur patrimoine aussi pollue, jusqu’à 66 fois plus… et l’ONG réclame un ISF climatique !

Rédigé par Jean-Baptiste Giraud, le 15 Oct 2020, à 12 h 40 min
Isf climatique : Greenpeace veut s’attaquer à ‘l’argent sale du capital’
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L’ONG écologiste Greenpeace ne laisse même pas une once de place au doute. « Plus on est riche, plus on consomme, plus on pollue », dénonce-t-elle dans un rapport réalisé avec le cabinet d’analyse Carbone 4.

1 % les plus riches produisent 66 fois plus de gaz à effet de serre que 10 % des ménages avec les revenus les plus faibles

2,7 fois plus. C’est en substance le niveau d’émission annuel en carbone d’un ménage aux revenus les plus élevés (en réalité, les 1 % les plus riches parmi les habitants de la planète), comparé à un ménage pauvre, d’après ce rapport.

Et encore ne s’agit-il ici que de l’impact de la consommation de ces ménages sur les émissions de CO2. Évidemment, les ménages les plus aisés ont plusieurs voitures, prennent l’avion, ont de grandes maisons (et souvent plusieurs) dont la construction a émis énormément de GES, etc.
Mais si l’on regarde du côté de leur patrimoine, les chiffres sont encore plus éloquents affirme Greenpeace. L’ONG a calculé avec le cabinet d’analyse Carbone 4 que les Français assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (remplacé en 2018 par l’IFI, l’impôt sur la fortune immobilière) représentaient un tiers des émissions de gaz à effet de serre associées au patrimoine financier de… l’ensemble des Français.

Un ISF climatique pour contraindre les plus riches

Pour parvenir à ce résultat, Greenpeace donne l’exemple d’un ménage actionnaire d’une grande banque (en l’occurence, la BNP Paribas). Par une simple règle de trois, en partant d’un rapport des ONG Oxfam et Les amis de la Terre qui estiment que les participations de cette banque ont émis 782 millions de tonnes de CO2 (en équivalence), le cabinet Carbone 4 en déduit l’impact individuel des actionnaires.

D’où la proposition de Greenpeace d’instaurer un ISF climatique. « Un ISF pondéré en fonction non seulement du volume d’actifs financiers détenus par le ménage imposé, mais également de l’empreinte carbone de ces mêmes actifs ».
Les ménages les plus vertueux, tant dans leur consommation, que dans leurs investissements, verraient ainsi leur « ISF climatique » minoré, quand les autres dont le bilan carbone serait supérieur à la moyenne nationale seraient sanctionnés financièrement.

L’ONG en profite au passage pour dézinguer la taxe carbone, qui est fondamentalement injuste, puisqu’elle n’est pas redistributive, et pèse quatre fois plus lourd dans les dépenses des ménages les plus pauvres, comparé aux dépenses des ménages les plus riches.

De manière plus générale, Greenpeace dénonce les « injustices fiscales incroyables » dont Emmanuel Macron se serait rendu responsable au cours de son mandat, et en particulier avec les mesures socio-fiscales mises en oeuvre entre 2018 et 2020.

Seul un ISF climatique pourrait (un peu) redresser la barre, pour l’ONG.

Pour interpeller ministres et députés, rendez-vous ici

Illustration bannière : Greenpeace pour la justice climatique © Tomas Vynikal / Shutterstock
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Journaliste économique, écrivain, chroniqueur radio et entrepreneur, Jean-Baptiste Giraud a beaucoup plus d'une corde à son arc. Il en garde même une pour...

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