Nouvelles scènes d’horreur filmées dans un abattoir du groupe Bigard

Suite à une nouvelle enquête, l’association L214 demande urgemment d’interdire l’abattage des bovins sans étourdissement, qui provoque des souffrances extrêmes pour les animaux.

Rédigé par Paul Malo, le 29 Oct 2021, à 9 h 56 min
Nouvelles scènes d’horreur filmées dans un abattoir du groupe Bigard
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Nouvelle enquête, nouveau scandale : un enquêteur de L214 s’est fait embaucher au sein des services vétérinaires d’un abattoir.

Seuls 1 à 2 % des abattages rituels sont contrôlés

C’est au sein de l’abattoir de Cuiseaux (71) du groupe Bigard (marques Bigard, Socopa, Charal), leader de la viande bovine en France et en Europe, qu’un enquêteur de L214 s’est fait embaucher. Son poste : préposé sanitaire au sein des services vétérinaires, malgré son absence d’expérience comme de qualification. Thomas Saïdi a souhaité témoigner à visage découvert pour l’association, dénonçant de « graves carences des services vétérinaires, de nombreuses infractions à la réglementation entraînant des souffrances aigües et pourtant évitables aux animaux ».

L’enquêteur infiltré de L214, suite à des signalements, s’est vu chargé de « réaliser des inspections relatives à la santé et à la protection des animaux vivants, au contrôle sanitaire des carcasses et des abats et au respect des règles d’hygiène ». Une semaine après avoir été embauché, et sans formation, il s’est ainsi retrouvé seul à contrôler l’abattage rituel. Selon son témoignage, 500 bovins sont tués chaque jour à l’abattoir de Cuiseaux. « L’abattage rituel, qui concerne environ 150 bovins, n’est contrôlé que pour 5 à 10 bovins par jour, explique l’association. L’abattage standard (avec étourdissement) n’est tout bonnement pas contrôlé par les services d’inspection. Autrement dit, seuls 1 à 2 % des abattages sont contrôlés ».

Attention : images d’une grande violence

Lire aussi : Élevage Herta : les services vétérinaires complaisants selon L214

L214 porte plainte pour sévices graves

« En diffusant ces images, nous ne faisons que montrer la réalité de la violence faite aux animaux dans les abattoirs », explique Sébastien Arsac, porte-parole de L214. Thomas Saïdi a pu filmer une partie de la chaîne, de l’arrivée des animaux en bouverie jusqu’à leur mise à mort et les premières découpes.
« Il a également filmé l’aspiration du sang sur des foetus de veaux morts, asphyxiés dans le ventre de leur mère abattue quelques minutes plus tôt, y compris sur des veaux prêts à naître, prouvant ainsi le transport en toute illégalité de vaches à terme de leur gestation ».
images insoutenables partagées par l’association. « Ces foetus n’auraient jamais dû arriver sur la chaîne de l’abattoir puisque la réglementation interdit de transporter des vaches au-delà du huitième mois de gestation », rappelle L214.

L214 a décidé de porter plainte pour sévices graves auprès du procureur du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône. Elle a également déposé un recours en responsabilité contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle de l’application de la réglementation.

Elle juge urgent « d’interdire l’abattage des bovins sans étourdissement qui provoque des souffrances extrêmes pour les animaux, comme le montre une nouvelle fois cette enquête ». L214 a par ailleurs lancé une pétition demandant au gouvernement d’interdire la mise à mort de vaches gestantes, au moins lors du dernier tiers de leur gestation.

Pour en savoir plus et signer la pétition, rendez-vous ici

Mise à jour à 11h30

Après avoir pris connaissance de cette nouvelle alerte, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a ordonné une enquête approfondie des pratiques de cet abattoir, et a assuré qu’il prendra « toutes les mesures, et notamment les sanctions, qui s’imposent selon les conclusions de cette inspection ».

Illustration bannière : Bovin blessé à l’abattoir de Cuiseaux – © L214
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