Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons le geai des chênes

Le geai des chênes est un superbe représentant de cette biodiversité ordinaire qui gravite autour de nous jusque dans nos villes. Se portant bien, le geai des chênes est aussi une espèce pouvant occasionner localement des dégâts aux cultures même si cela reste relativement marginal.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 23 Apr 2021, à 18 h 15 min
Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons le geai des chênes
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Le geai des chênes (Garrulus glandarius) ne porte pas son nom par hasard : non ce n’est pas un glandeur mais il adore consommer des glands de chênes qu’il va aussi stocker en vue de la mauvaise saison. Si le chant du geai des chênes est caractéristique, son comportement ne l’est pas moins, notamment dans sa capacité d’adaptation aux parcs urbains partout en France. Un digne représentant de notre biodiversité ordinaire !

Le geai des chênes, un passereau haut en couleurs

Le geai des chênes est une espèce ubiquiste, c’est-à-dire qui s’adapte à presque tous les milieux à partir du moment où certaines conditions sont réunies. Pour ce qui le concerne, il lui faut simplement assez d’arbres et de nourriture pour venir s’installer. Il a également pris le parti de l’urbanisme humain en venant s’installer dans de nombreux parcs partout en France et notamment à Paris depuis les années 60.

Farouche envers les humains, le geai des chênes se rassemble en groupes au début du mois de mars afin de former les futurs couples de l’année. Une fois la chose faite, ils se séparent en couples pour ensuite trouver un territoire où élaborer leur nid à plus de 3 m de hauteur (jusqu’à 8 m) et bien caché de la vue de tous.

geai des chênes

Le geai des chênes possède un plumage impossible à confondre © Erni

Oiseau sédentaire dans de bonnes conditions, il est aussi migrateur dans les endroits où les hivers sont trop rudes. Le geai des chênes est en cela étonnant, car son vol est vraiment adapté aux situations forestières et non aux longues distances. Il parvient cependant à se déplacer pour sa survie.

Enfin, le chant du geai des chênes est simple à repérer mais cet oiseau, membre de la famille des corvidés, a aussi une splendide capacité d’imitation qui fait que l’on peut passer à côté en pensant entendre un passereau quelconque alors qu’il n’en est rien. Avec lui, il faut savoir tendre l’oreille et s’armer un peu de patience pour être sûr de qui vous chante la sérénade !

Particularités du geai des chênes

Le geai des chênes se nourrit pour beaucoup de glands de chênes. Ces derniers peuvent représenter jusqu’à 50 % de sa nourriture quand ceux-ci tombent au sol. À l’image de l’écureuil, il va également dissimuler des glands un peu partout en prévision de l’hiver et, en oubliant certains, va aider les chênes à se disperser… Infatigable jardinier que voici !

Mais le geai des chênes va également se nourrir de bon nombre d’animaux en tous genres allant des hannetons et autres gros insectes en passant par les lézards, les petites grenouilles et les oeufs d’autres passereaux.

Enfin, le geai des chênes s’adaptant au territoire et de fait à la présence humaine, il a aussi tendance à venir se nourrir dans nos vergers où il va se régaler de cerises, de pommes ou de poires mais également de raisins. Le geai des chênes semble avoir bon gout…

Statut de protection de l’espèce

Le geai des chênes ne bénéficie pas de statut de protection et peut, au contraire, être chassé sur la période habituelle de chasse. Il peut également être tiré entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars sur arrêté préfectoral, mais aussi piégé du 31 mars au 30 juin dans les vergers et du 15 août à l’ouverture générale de la chasse dans les vergers et les vignobles (attention, ce n’est heureusement pas là du piégeage d’espèce protégée).

geai des chênes

Un bleu incomparable ! © Alberto Agnoletto

Les menaces qui planent sur le geai des chênes

Le geai des chênes ne semble pas, à l’heure actuelle, avoir de menaces particulières.
Ses effectifs subissent des fluctuations annuelles encore mal comprises mais qui seraient à priori dues à des variations de disponibilités en nourriture, ce qui est totalement naturel.

Globalement et dans toute l’Europe, la population de geai des chênes est soit stable, soit en augmentation notamment du fait de son adaptation aux milieux urbains et surtout aux parcs.

Comment aider le geai des chênes

Le chant du geai des chênes étant relativement simple à reconnaître (le chant des oiseaux est, dans la plupart des cas, le meilleur moyen de savoir s’ils sont présents ou non, les observer des visu pouvant être difficile), entrainez-vous à le repérer pour savoir s’il est présent près de chez vous ou non !

Découvrons le chant du geai des chênes

Si vous l’observez quelque part, peut-être êtes vous le premier depuis quelques temps à l’entendre à cet endroit précis. Vous pouvez alors, grâce à Visionature de la LPO, indiquer vos observations et faire en sorte que notre niveau de connaissance s’améliore toujours et encore sur cette espèce.

Pour éviter qu’un jour le geai des chênes soit menacé il nous faut en savoir toujours plus sur lui mais aussi continuer à suivre ses effectifs alors n’hésites pas à mettre la main à la patte !

Illustration bannière : Le geai des chênes nuisible… Aux glands, non ! © StockPhotoAstur
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