Ethique. Comment Nike a été forcé de changer ses pratiques

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 11 Jan 2013, à 15 h 50 min
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Des attaques qui portent leurs fruits(3)

Un sweatshop de Nike en Chine

Voyant son chiffre d’affaires diminuer et son image se ternir, Nike n’a eu d’autre choix que de changer. La firme a ainsi opté pour plus de transparence et davantage de contrôle chez ses sous-traitants.

En 2005 par exemple, Nike publie une liste détaillée des conditions de travail dans ses 704 usines de sous-traitance à travers le monde. Dans un rapport intitulé Responsabilité d’Entreprise, la multinationale se livrait à une sorte d’aveu « Notre industrie est à la croisée des chemins (…) En faisant preuve de transparence avec cette liste (…) nous espérons encourager d’autres à se joindre à nos efforts de coopération ».

En termes d’actions plus concrètes, Nike a instauré des normes de travail communes chez tous les sous-traitants. Pour répondre aux plaintes de harcèlement, phénomène soulevé dans plusieurs usines, qu’il s’agisse de harcèlement moral ou sexuel, elle a aussi mis en place un système confidentiel de dépôts de plainte, afin de protéger les victimes d’éventuelles représailles.

Ainsi en Chine, Nike a mis en place, avec l’appui d’ONG locales des « boîtes aux lettres, des numéros d’appel téléphoniques spécifiques, des adresses de courrier électronique et un accès aux organisations syndicales » pour que les salariés puissent exprimer leurs griefs. La Chine est le pays où Nike possède le plus d’unités de sous-traitance, avec 124 unités. Viennent ensuite la Thaïlande (73 usines), les États-Unis (49), l’Indonésie (39), la Corée du Sud (35), le Vietnam (34), la Malaisie (33), le Sri Lanka (25), le Japon (22), le Mexique (20), le Portugal (20), Taïwan (19) et l’Inde (18).

Greenpeace et sa campagne Detox

La campagne Detox menée par Greenpeace fait suite aux résultats d’investigations ayant duré plusieurs mois auprès de plusieurs grandes marques internationales de vêtements, dont Nike.

Detox a eu pour but de prouver comment certaines grandes marques internationales travaillent avec des fournisseurs chinois qui polluent les rivières en rejetant des produits chimiques toxiques. En effet, des prélèvements dans les eaux proches de ces usines ont révélé la présence de nonylphenols et autres alkiphénols, ainsi que des PFC (perfluorocarbures), reconnus pour leur rôle de perturbateurs endocriniens. Les conséquences sur l’environnement sont tout aussi désastreuses, car les substances entrent en contact avec tout un écosystème, avec des répercussions sur toute la chaîne alimentaire.

En 2011, Greenpeace annonçait sa victoire : Nike faisait publiquement part de ses engagements(4), emboîtant le pas se son concurrent Puma. Ainsi, le groupe promettait de faire le ménage dans sa chaîne de production, en garantissant « une transparence totale vis-à-vis de tous les produits chimiques rejetés par les usines de ses fournisseurs ». La firme s’est du même coup engagée à « mettre à profit son influence, ses connaissances et son expérience pour mettre un terme à l’utilisation de substances chimiques dangereuses par l’industrie du textile.»

Évidemment, ce n’est pas la panacée ! Des problèmes subsistent toujours chez Nike, notamment au niveau du travail des enfants. Si en 2003 et 2004 l’entreprise prétendait n’avoir soulevé « que » 5 cas d’embauche d’enfants après des audits menés dans 569 de ses usines, on peut avoir de sérieux doutes quant à l’exactitude de ces informations. Mais il faut dire qu’en matière d’éthique, l’entreprise part vraiment de loin. Ces décisions sont donc un réel encouragement vers des pratiques commerciales plus propres.

(1) How activism forced Nike to change its ethical game, The Guardian
(2)Source Nacer GASMI et Gilles GROLLEAU – Revue Française de gestion
(3)Source : Le Nouvel Observateur Nike joue la transparence sur ses usines
(4)Campagne Detox a découvrir sur le site de Greenpeace international www.greenpeace.org. Consulter le rapport Dirty Laundy

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

10 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est vraiment dessevant venant d’une grande marque comme cela qui est devenu une marque emblématique de la nouvelle génération. Les prix sont révoltant et des fois les vêtements ne sont pas de bonne qualité. Déjà faire travailler des personnes ADULTES qui ont un salaire misérable c’est de l’exploitation alors faire travailler des ENFANTS c’est une honte venant d’une icône comme celle ci. DES ENFANTS qui travaillent 7j/7 et qui gagne qu’une seule pièce de quoi acheter qu’une miche de pain c’est INJUSTE.

  2. 30 Ces changements naissants doivent beaucoup a la place occupee par Prince au sein du reseau d’intervention. Il est considere comme un acteur cle dont ses employeurs se sentent responsables. Autrement dit, le relais de sa parole est permis par le fait que Prince, determine, n’est pas anonyme, mais bien un acteur du milieu humanitaire et qui, notamment par cette experience, en maitrise les regles. Une question demeure toutefois ouverte : ces regles peuvent-elles changer a une plus grande echelle, y compris lorsque les beneficiaires photographies ne sont pas en position de negociation ? Une gouvernance ethique globale, insistant sur l’importance de tenir compte des enjeux que vivent les photographies au quotidien et reflechissant a l’impact de la circulation de leurs images, est-elle possible ?

  3. oui

  4. aller bon bon collegue

  5. Oh les pauvres enfants. NIKE ARRETÉ CA SI NON ON VA VOUS BOYCOTER

  6. OK

    • bande d’ingrat pourquoi vous torturez ces pauvres enfants, déjà qu’ils n’ont pas les moyens pour acquérir une école et vous osez les mépriser mais vous n’avez pas honte de vous.

  7. grrr les pauvres enfants

  8. merci de nous décevoir!

  9. looool*

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