Mort ou vif, se loger à Hong-Kong coûte une fortune

Dans une cité de buildings où les mètres carrés sont rares, trouver un simple espace pour une urne funéraire coûte désormais une fortune.

Rédigé par Paul Malo, le 5 Sep 2021, à 16 h 35 min
Mort ou vif, se loger à Hong-Kong coûte une fortune
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À Hong-Kong, trouver un lieu où faire reposer ses défunts est désormais plus onéreux que de loger les vivants…

Trop cher pour se loger, mais encore plus pour être enterré

Quel est le point commun entre Monaco et Hong-Kong ? Un nombre de millionnaires au kilomètre carré plus que conséquent, et un prix du mètre carré résidentiel qui repousse les limites de la raison : comptez environ 160.000 euros du mètre carré si vous souhaitez tenter de vous y offrir la résidence de vos rêves.

Mais il s’avère que ce qui est d’ores et déjà devenu hors de prix pour le commun des mortels est également trop cher pour les morts. En effet, à Hong-Kong, ville où la densité de constructions atteint des sommets, difficile de trouver encore un simple espace pour offrir une sépulture décente à ses morts et leur rendre hommage.

Des coûts d’obsèques devenus délirants

Dans la ville, sans penser acquérir une tombe dans un cimetière à l’occidentale, le seul fait de déposer une urne funéraire devient une coutume réservée aux plus riches. À la fois faute de place mais aussi pour des raisons culturelles et religieuses, quasiment toutes les personnes décédant à Hong-Kong sont en fait incinérées. À peine 10 % des 48.000 défunts annuels sont en revanche enterrés.

enterrer défunts Hong-Kong

Un cimetière public à l’ouest de Hong Kong © Gorma Kuma

Lire aussi : Mort et écologie : comment rester vert jusqu’au bout ?

Il faut dire qu’enterrer un proche y suppose, selon les conditions, un budget oscillant entre 325.000 et 550.000 euros. On est bien loin du coût déjà élevé des obsèques dans l’Hexagone.

La situation est telle que, désormais, il est devenu plus cher de « loger » un mort qu’un vivant. Mieux vaut donc être prévoyant, voire voyant et connaître à l’avance sa date de décès : en ville, si déposer une urne funéraire dans l’un des lieux proposés par la municipalité coûte en principe seulement quelques centaines d’euros, y accéder suppose de devoir patienter quatre ans sur une liste d’attente !
Ne pas attendre et avoir recours au privé voit les prix s’envoler au-delà de la raison, même pour un espace de seulement quelques dizaines de centimètres carrés au sein d’un columbarium privé.

Exporter ses défunts pour payer moins

Seule solution face au coût exponentielles d’un coin de terre où reposer : disperser les cendres des défunts dans un « jardin du souvenir ». Mais ce concept présenté comme « vert  » qui représente désormais 15 % des funérailles est en soi à l’opposé des traditions chinoises en matière d’hommage à rendre aux défunts de sa famille, notamment afin de bénéficier de leur éternelle protection.

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Alignement de tombes dans le Sandy Ridge Cemetery © HUI YT / Shutterstock

Lire aussi : Pour mourir en paix, je prévois mes funérailles écologiques !

Autre piste : se résoudre à enterrer ses défunts ailleurs qu’à Hong-Kong, notamment en Chine continentale. Il faut dire que Macao, l’autre célèbre ville portuaire non loin, est presque aussi onéreuse en termes de prix au mètre carré.
Pour l’instant, alors que la ville ne voit pas comment régler la situation, plus de 200.000 urnes funéraires attendent de trouver un endroit où reposer en paix et à jamais. Une attente qui, elle aussi, suppose de payer un loyer tous les mois.

Illustration bannière : St. Michael’s Catholic Cemetery à Hong Kong © Marc Bruxelle / Shutterstock
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