Un simple chewing gum pour vaincre la prochaine pandémie ?
Et si, demain, il suffisait de mâcher un chewing gum pour savoir si vous ête infecté par l’épidémie du moment ? C’est l’idée d’une équipe de chercheurs.

Une équipe de chercheurs vient de décrocher la palme de l’originalité : elle compte sur les gommes à mâcher pour détecter les infections virales.
Un dépistage précoce simplifié
Qui a oublié les tests de dépistage PCR du Covid, ces écouvillons désagréables à faire entrer dans les muqueuse du nez sans trop de délicatesse ? Demain, ce ne sera peut-être plus qu’un mauvais souvenir, grâce à l’idée originale d’une équipe de chercheurs allemands. Ils ont en effet conçu une toute nouvelle méthode bien moins désagréable pour diagnostiquer rapidement une infection virale, et donc placer en quarantaine les personnes touchées. Selon le fruit de leurs études, publié début octobre 2025 dans les colonnes de la revue ACS Central Science(1), le simple fait de mâcher un chewing gum permettrait d’être fixé.
« La grippe a provoqué les pandémies les plus meurtrières de l’histoire, incitant ainsi à des progrès dans notre capacité à assurer une vigilance constante lors des futures épidémies, rappellent ces chercheurs. La mise en quarantaine précoce des patients est cruciale pour prévenir ces épidémies, mais elle s’avère complexe dans le cas de la grippe en raison de la transmission pré-symptomatique. Le dépistage pré-symptomatique implique des besoins de dépistage massifs, nécessitant des outils rentables et accessibles à tous, partout et à tout moment. Nous avons relevé ces défis en concevant des capteurs qui réagissent aux infections grippales par la génération de goût, la langue servant de détecteur permanent. »
Un pont moléculaire
Leur méthode de détection simple est fondée sur la capacité d’une enzyme du virus de la grippe, la neuraminidase, à couper des molécules afin de faciliter l’infection. Ils s’en sont servis pour créer une molécule contenant du thymol, composé donnant son goût si fort et distinctif au thym. Ainsi, lorsque le virus est présent, le pont moléculaire coupé par la neuraminidase va libérer le thymol, dont on peut reconnaître le goût caractéristique dans la salive des personnes infectées.
Pour ces scientifiques, « ces capteurs de grippe sensibles au goût pourraient présenter des avantages considérables en termes d’accessibilité et de rentabilité. Notamment la possibilité de distinguer en première intention des millions de personnes saines des patients grippés, nous permettant ainsi d’optimiser notre arsenal thérapeutique lors de futures épidémies. »
Un colorant en cas de perte de goût
Cette méthode a été testée avec la salive de personnes souffrant de la grippe, ce qui a permis de vérifier que la concentration du virus y était suffisante pour produire la réaction libérant le goût de l’herbe aromatique. Sur des cellules humaines comme de souris, cette méthode n’a par ailleurs causé aucun dommage cellulaire. Reste désormais à approfondir et peaufiner ce concept pour le rendre largement opérationnel.
Et si la maladie nous fait perdre le goût, comme ce fut le cas dans les formes les moins graves du Covid ? Les chercheurs y ont également pensé : dans ce cas, non seulement leur molécule pourrait être modifiée pour certains cas où le goût de thym ne serait pas suffisamment fort, et un colorant ajouté pourrait également être ajouté, qui ne se libérerait qu’en présence du virus.
A lire absolument



























