« Plus belle la vie », dans les pas écolo de Jack Bauer ?

Rédigé par Consoglobe, le 4 May 2009, à 12 h 18 min

70.000 litres d’essence et plus d’un million de KWh consommés  : voici le bilan écologique des 1000 premiers épisodes de la série vedette des débuts de soirée sur France 3, "Plus belle la vie". Ça s’arrose, non ?

Mais ne lui jetons pas l’opprobre : Julie Lescaut, les Experts, ou les Desperate Housewives n’ont sans doute pas une empreinte écologique plus reluisante. Et Jospéhine n’est sûrement pas l’ange gardien du développement durable…

Alors, devons-nous commencer à boycotter ces séries, téléfilms ou autres reportages très énergivores ?
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La face cachée des tournages télé

La télévision est sensée jouer un rôle majeur dans la sensibilisation du public aux grands enjeux environnementaux, avec le développement de chaînes spécialisées, la diffusion d’émissions en prime-time nous montrant les impacts de l’activité humaine sur la nature, les premiers effets du réchauffement climatique, etc. Sans oublier les clips ou mini-reportages "écolo" qui ne cessent de fleurir notamment sur les chaînes hertziennes, précédant et/ou suivant les journaux télévisés, qui consacrent désormais eux-mêmes un voire plusieurs sujets sur ces thématiques.
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Mais, si la télé cherche à modifier les habitudes de consommation de ses téléspectateurs, elle est loin d’être elle-même exemplaire. En effet les tournages de ces émissions s’auto-proclamant "écolo" mais aussi, et surtout, des séries ou téléfilms diffusés en masse sur toutes les chaînes, qui nécessitent beaucoup d’énergie et sont souvent très polluants.

Ainsi derrière le tournage de vos séries préférées se cachent :

  • Le transport de personnel (comédiens, équipes techniques…) entre les lieux d’hébergement et les décors et donc une pollution due aux hydrocarbures. Par exemple, des voitures sont prévues exclusivement pour transporter les comédiens entre leurs lieux de résidence et de tournage, en fonction de leurs horaires de travail.
  • Le transport du matériel dont le volume ne cesse d’augmenter, nécessitant un plus grand nombre de camions, et de camions de plus en plus gros, qui débarquent parfois en pleine nature…
  • L’utilisation de groupes électrogènes : un tournage est très mobile, changeant souvent de décors et le groupe électrogène reste la source d’énergie électrique privilégiée car la plus pratique et la plus fiable. Or ces groupes consomment beaucoup de gasoil et sont donc très polluants.Sur les grosses productions, il n’est pas rare de voir non plus un mais deux, voire trois camions groupes électrogènes.

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De plus, de multiples matériaux sont utilisés pour construire le décor, certains étant plus polluants que d’autres (peintures, colles, résines, polystyrène). Et, qui dit construction d’un décor, dit destruction après tournage, générant des tonnes de déchets…
Nos séries sont parfois à l’eau de rose, mais pas encore vertes !

Ecoprod, pour diminuer l’empreine écologique des tournages

Si l’impact écologique direct de la filière de production audiovisuelle française n’a pas ou très peu été pris en compte  pour être réduit jusqu’à aujourd’hui, il pourrait en être autrement dans les semaines et mois à venir avec le lancement du projet Ecoprod.

Crée en partenariat par TF1, France 5, le groupe Audiens, la
commission d’Ile-de-France et l’Ademe, Ecoprod a pour objectif de sensibiliser et donner aux professionnels de cette filière des moyens de mesure et d’action pour des tournages plus respectueux de l’environnement.
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Ecoprod a ainsi son propre site Internet (encore en cours de développement) qui devrait proposer d’ici juin des conseils, solutions pratiques, chiffres-clés, sur une dizaine de thématiques (éclairage, restauration, transports, déco…).

Jack Bauer, plus fort que MacGyver !

Comment une série peut-elle diminuer son impact écologique ? Si MacGyver n’a pu trouver la solution avec son couteau suisse,  Jack Bauer, lui, l’a visiblement trouvée ! En effet, la septième saison de la série américaine "24 Heures Chrono",  a réduit de 43 % ses émissions de CO2, soit 2197 tonnes de CO2 économisées sur quatre sources d’émissions :

  • essence des groupes électrogènes,
  • transports et avion,
  • logistique,
  • éclairage.

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Alors, inspirée par notre héros Jack et bientôt aidée par Ecoprod, la production de "Plus belle la vie" fêtera peut-être la diffusion de son 2000è épisode avec un bilan écologique neutre ?

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