La résistance aux antibiotiques tue de plus en plus

La résistance aux antibiotiques est un problème de santé publique qui cause au moins autant de décès que le VIH-sida et le paludisme, a conclu une équipe de chercheurs dans un article publié dans The Lancet.

Rédigé par Anton Kunin, le 9 Feb 2022, à 11 h 29 min
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Les auteurs de cette étude, financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, le Wellcome Trust et le ministère britannique de la Santé, estiment que la résistance aux antibiotiques aurait été à l’origine de 1,27 million de décès à travers le monde en 2019.

1,27 million de décès seraient directement attribuables à l’antibiorésistance

L’antibiorésistance est devenue un problème majeur de santé publique. Selon une équipe de chercheurs américains et britanniques, 1,27 million de décès lui étaient attribuables à travers le monde en 2019(1).
De plus, l’antibiorésistance aurait été un facteur contribuant à 4,95 millions de décès. Le problème apparaît le plus aigu en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est, en Europe de l’Est et au sud de l’Amérique latine.

L’équipe de chercheurs s’est penchée sur 23 pathogènes différentes et 88 combinaisons « pathogène-médicament ». Il apparaît néanmoins que seuls six pathogènes auraient été un facteur contribuant dans 73 % des décès partiellement attribuables à l’antibiorésistance (soit 929.000 décès survenus en 2019) : il s’agit des bactéries Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, Streptococcus pneumoniae, Acinetobacter baumannii et Pseudomonas aeruginosa.

Le plus grand nombre de décès dans lesquels l’antibiorésistance aurait été un facteur contribuant aurait été lié aux infections des voies respiratoires inférieures (1,5 million de décès en 2019).

antibiorésistance mortalité

L’antibiorésistance expliquée – © ducu59us

Lire aussi  : Faut-il vendre les antibiotiques à l’unité pour combler le trou de la Sécurité sociale ?

Utiliser de meilleurs antibiotiques et les utiliser à bon escient surtout

Pour venir à bout de ce problème, les auteurs de l’étude font plusieurs recommandations. Tout d’abord, agir en amont pour faire diminuer le nombre d’infections. Ensuite, améliorer l’accès aux antibiotiques de deuxième ligne (à utiliser à bon escient bien évidemment).

Il conviendrait ensuite d’augmenter la couverture vaccinale (pour les maladies contre lesquelles des vaccins existent) et, enfin, accélérer la recherche pour développer de nouveaux traitements antibiotiques.

Afin d’améliorer la surveillance des antibiotiques et permettre des études comme celle-ci, l’équipe de chercheurs prône une meilleure remontée des données sur l’utilisation de ces traitements, afin d’alimenter les statistiques nationales qui permettent la conduite d’études de ce type.

Illustration bannière :  Des super bactéries résistantes aux traitements antibiotiques font de plus en plus de dégats – © Lightspring
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Pour sûr !C’est très très sûr cela !

  2. Mais bien sur, une enquète diligentée par la fondation Gates ne pouvait que proposer des vaccins comme alternative aux antibiotiques effectivement devenus inopérants parce utilisés de façon abusive; et certainement, cette fondation financera les recherches ???

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