L’Europe doit réduire de moitié le contenu de ses poubelles

Le gaspillage alimentaire est un fléau de notre époque : chaque année, nous jetons des tonnes de denrées alimentaires. Quelles solutions pour arrêter le gaspillage ?

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 27 Jan 2012, à 18 h 26 min
L’Europe doit réduire de moitié le contenu de ses poubelles
Précédent
Suivant

Le 19 janvier dernier, les Eurodéputés ont voté une résolution visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire dans toute l’Europe d’ici 2025. Un projet ambitieux mais nécessaire, au vu des tonnes d’aliments jetées chaque jour sur le vieux continent :

Et lorsque l’on rapproche ces chiffres des 79 millions d’Européens qui vivent sous le seuil de pauvreté et des 16 millions de citoyens qui dépendent de l’aide alimentaire, l’urgence ne fait plus l’ombre d’un doute.

Quelles pistes pour réduire le gaspillage alimentaire ?

Face à cela, l’Europe exige donc une action coordonnée entre tous les acteurs c’est-à-dire producteurs, transformateurs, détaillants, services de restauration et consommateurs, qui associera des mesures européennes et nationales . Il est aujourd’hui vital de diminuer les pertes à chaque étape de la chaîne alimentaire et des circuits de consommation. « La question la plus importante à l’avenir sera de répondre à la demande croissante de produits alimentaires, étant donné qu’elle sera supérieure à l’offre. Nous ne pouvons nous permettre plus longtemps de rester dans l’inaction, alors que des aliments sains et comestibles sont jetés à la poubelle. Il s’agit d’un problème éthique, mais également économique et social, avec d’énormes implications sur l’environnement », a déclaré Salvatore Caronna membre du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen.

De la pédagogie autour du gaspillage alimentaire

Pour l’Europe, il doit déjà y avoir un gros travail d’éducation qui passera par des campagnes de sensibilisation sur l’ampleur du gaspillage alimentaire. De cette manière, les parlementaires préconisent la mise en place de cours d’éducation alimentaire à l’école et même en dehors, qui porteront sur les méthodes de conservation des denrées alimentaires et leur préparation. Dans ce but, les Eurodéputés ont demandé à ce que 2014 soit proclamée « Année européenne contre le gaspillage alimentaire ».

Un nouvel étiquetage

Dans les rayons aujourd’hui, on peut distinguer des mentions telles que « à consommer jusqu’au », liée à la sécurité (la DLC) et « à consommer de préférence avant », liée à la qualité (la DLUO)

Ce que les parlementaires européens proposent, c’est une double date de péremption : sur les étiquettes, on pourra retrouver en plus de la date limite de consommation du produit sa date limite de vente. Ceci dans le but d’éviter des délais trop courts entre l’achat du produit et sa date limite de consommation, ce qui augmente fortement le risque de gaspillage.

Des emballages optimisés

Un autre facteur favorisant le gaspillage est la taille des conditionnements  : combien de fois avez-vous hésité à acheter un produit parce qu’en trop grande quantité ? Les célibataires et les foyers peu nombreux sont souvent confrontés à ce problème. C’est pourquoi les Eurodéputés demandent aux fabricants de proposer plusieurs tailles d’emballages alimentaires. Ils doivent aussi prévoir une meilleure conservation des denrées. De même, les produits proches de la date limite de vente doivent être cédés au rabais afin d’être plus accessibles à tous.

Responsabiliser la restauration collective

Le secteur de la restauration est responsable de 14 % du gaspillage alimentaire. Une grosse part du gâteau… Les députés demandent à ce que les institutions publiques travaillent avec des services de restauration responsables, qui utilisent des produits locaux et qui redistribuent les invendus aux banques alimentaires. De même, les programmes de distribution de denrées alimentaires en Europe doivent être encouragés.

Les chiffres du gaspillage alimentaire

Chez les 27, ce sont 89 millions de tonnes d’aliments qui finissent dans les poubelles (soit 179 kg par an et par habitant en moyenne) réparties de la manière suivante : – 42 % ménages – 39 % industrie agroalimentaire – 5 % détaillants – 14 % secteur de la restauration source : commission européenne

Campagnes de sensibilisation des consommateurs et futurs consommateurs, amélioration de l’étiquetage et de l’emballage, vente au rabais des produits proches de la date de péremption, récupération et distribution des invendus… La lutte contre le gaspillage alimentaire doit devenir une priorité européenne. Source europarl.europa.eu

*

Je réagis

Sur le gaspillage alimentaire :

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

10 commentaires Donnez votre avis
  1. Nous aurons toujours des déchets ménagers.
    Pourquoi ne pas construire des centrales thermoélectriques fonctionnant avec ce combustible disponible à profusion toute l’année, plutôt que de l’enfouir comme à Marseille par exemple ou tout simplement le bruler dans des incinérateurs uniquement pour détruire ces déchets.

    • Savez-vous que les incinérateurs sont justement des « centrales thermoélectriques » comme vous le dites ? On produit de la chaleur pour les habitations et de l’électricité dans un incinérateur.
      Malheureusement, cela pollue encore. Donc il est préférable de réduire ses déchets plutôt que d’être content de fabriquer de l’énergie avec.

  2. Je fais partie d’une petite commune qui a rejoint une Communauté de Communes. Nous avons donc changé de mode d’enlèvement des ordures, plus écologique. Nous payons en fonction du nombre de poubelles (déchets ultimes) ramassées par an, nous étions très enthousiastes. Malheureusement, nous sommes taxés : nous ne mettons pas assez souvent notre poubelle dehors (nous ne consommons pas assez !). On nous impose un seuil minimum de ramassage des ordures et une contenance de poubelle fixe en fonction du nombre d’habitant. Nous ne savons que faire, nous faisons des efforts et nous voulons les faire, mais nous nous demandons si nous allons continuer à aller à la déchetterie pour les déchets verts ou les bruler dans notre jardin, économie de carburant oblige. Cruel dilemme !

  3. eh oui quand on voit la longueur de certains rayons de supermarché on ne s’étonne pas du « gâchis »
    Eduquer n’est pas difficile
    Rappeler qu’une tartine de pain avec un fruit de saison, un morceau de fromage, de chocolat, une pâte de fruit forme un excellent goûter, que les yaourts nature accompagnés de compote, confiture, coûtent moins chers et sont meilleurs à la santé,qu’il est simple de faire un quatre quart, de la pâte à tartiner et que dans tous les plats préparés on trouve de la graisse, des produits chimiques( exhausteurs de goût, conservateur) et aussi souvent des produits de moindre qualité A force de répéter toujours les même chose l’économie familiale de nos mères et grand-mères reviendra-t-elle à la mode avec la mode du « fait maison »!

  4. j’ai un autre proverbe, enfin une phrase :
    « …ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait … »
    et si nous arrêtions de nous poser des questions et agissions suivant notre coeur ?

  5. Dans la BIOCOOP en face de chez-moi (chance !) j’achète énormément de produits qui sont vendus à 20 % et jusqu’à 50 % (dans ce cas à consommer dans les 2 jours) ce qui fait une réelle économie et remet les produits BIO comme la viande par exemple au même prix que la viande non BIO, donc tout bénéf aussi pour la SANTE et évite de jeter puisqu’on achète justement pour consommer de suite et moins cher ! j’ajoute qu’on peut y trouver aussi la plupart des pâtes, riz, quinoa, fruits secs et j’en passe en VRAC à des prix qui en surprendraient plus d’un … essayez et vous m’en direz des nouvelles !!

  6. C’est très bien de réduire le gaspillage alimentaire. Il faudrait aussi diminuer le gaspillage des emballages qui augmentent les déchets. En plus, moins d’emballage pourrait se traduire par une diminution du prix du produit. Il faut arrêter avec ces cartons inutiles et ses plastiques qui recouvrent les emballages. Les grandes surfaces devraient aussi distribuer les invendus et les produits qui ont dépassé d’un jour ou deux la date limite de consommation aux restos du coeur ou autres. Il faut arrêter car au nom d’une sécurité sanitaire, on laisse crever les pauvres. On produit trop et on jette!!!, alors qu’il faudrait produire moins pour moins polluer la planète. Je pense aussi que pour faire changer les choses, il faudrait que le consommateur boycotte un peu plus les aberrations qu’il constate au quotidien.

  7. Bonjour,
    pour ma part, dans notre foyer (nous sommes 2 et un petit bout de 2 mois) nous jetons très rarement de la nourriture. En effet, ce que l’on jette le plus souvent ce sont des restes de pain qui sèche trop vite, surtout le pain industriel… Et encore quand je dis jeté, je veux dire mis de coté car je m’en sers pour faire un pudding au pain ou je le donne à mes parents qui ont des poules et des canards. Pour le reste, nous finissons nos assiettes, s’il en reste dans les casseroles, on les mets dans des boites en plastiques bien connues, et on remange plus tard. de cette façon, rien est jeté, ni même donné au chien…De plus, toutes les épluchures ou fruit et légumes qui se sont gâtés, je les mets dans un compost pour remettre dans le jardin.
    Par contre ce que je n’ai jamais compris, c’est le gaspillages affolant des grandes surfaces et des restaurants collectifs.
    Premièrement les grandes surfaces: je connais quelqu’un qui a travaillé dans une grande chaine et où on lui a demandé de jeter de la viande et autres choses dans la benne parce que les dates limites de conso étaient trop proches et de recouvrir d’eau de javel pour éviter la récup… ne peut on pas donner à des banques alimentaires ou appeler les bénéficiaires de ces aides pour qu’il viennent chercher gratuitement de la viande plutôt que de jeter? Ils gagneraient même en image.
    maintenant , les resto collectifs, pourquoi ne pas passer un accord avec un producteurs local pour lui donner les restes pour donner à manger à ses bêtes et en contrepartie, l’eleveur, vend à moindre coût ses produits au resto collectif, tous le monde serait gagnant y compris les bêtes qui ingurgiteraient moins de farine animales et autres anti biotiques… les deux gagnent en image aussi…
    C’est pas si compliqué que ça le développement durable! Si??
    Pour finir; un proverbe:
    Ce n’est pas parce que les choses sont impossibles qu’on ne peut pas les réaliser mais parce qu’on n’ose pas les réaliser qu’elles deviennent impossibles.

    • bravo pour votre commentaire , c’est la stricte évidence malheureusement. Moi je suis seule et les fabricants font des paquets pour tout ce qui oblige à acheter et du coup les restes s’abîment !!! en plus des déchets , mais je crois qu’ils font celà pour forcer la quantité à acheter ! c’est un scandale !Il y en a des choses à faire mais ils veulent gagner toujours plus de « fric » !!!
      cordialement,
      P.S. la viande fabriquée avec du pétrole on en veut pas !!!

    • J’ai été seul aussi, et on peut trouver facilement des petits paquets, bien sûr les offres les plus intéressantes sont toujours pour les familles nombreuses, même maintenant, on est 2.5 mais on achète très peu en grosse quantité car sinon, il faut congelé et on est pas trop pour; un peu oui mais après on ne mange que du congelé… Pour les légumes, le mieux c’est le marché qui n’est pas plus cher que les magasins et on a ce qu’on veut.

Moi aussi je donne mon avis