Y a-t-il une température idéale pour se sentir bien ?

Certains aiment quand le thermomètre grimpe, d’autres pas. Après les canicules de cet été et des températures avoisinant les 40 degrés, il était temps pour bon nombre de Français de retrouver des températures agréables. Mais justement peut-on parler d’une température idéale ?

Rédigé par Stéphanie Haerts, le 31 Oct 2022, à 10 h 05 min
Y a-t-il une température idéale pour se sentir bien ?
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Combien doit afficher le thermomètre pour que nous nous sentions bien ? Après les fortes chaleurs, inhabituelles pour la France, il est certain qu’elles doivent être en dessous de 40 degrés. La température a un impact sur notre bien-être mais de quelle façon ? On vous en dit plus.

Le soleil ne fait pas tout

Nombre de scientifiques ont cherché à savoir quel était l’impact du beau temps sur notre état. Francis Ysidro Edgeworth, économiste et avocat irlandais, a imaginé un hédomètre dans les années 1880. L’économiste souhaitait alors mesurer grâce à une aiguille de sismographe si une personne s’ennuyait ou se sentait satisfaite. Cet outil a également été utilisé pour mesurer quel influence a le beau temps sur l’être humain. Ainsi, des personnes se sont déclarées plus contentes les premiers jours de soleil qui suivaient une période de mauvais temps.

Mais de nombreux éléments manquent à l’appel pour évaluer le bien-être d’une personne selon le temps. Il faut d’ailleurs prendre en compte la luminosité qui a un impact sur le taux de sérotonine, l’hormone du bonheur. De même, l’impact du soleil peut également être lié aux activités plus nombreuses par beau temps que par temps pluvieux. Malgré tout, le temps ne fait pas tout et ne reste qu’une variable au bonheur parmi d’autres comme la situation familiale, professionnelle, etc.

Terrasse de café par un matin d’hiver ensoleillé

Des préférences climatiques

Le climat pourrait en réalité jouer un rôle plus important que la quantité de soleil. C’est le psychologue Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel d’économie, qui a montré que les étudiants de l’Université du Michigan, où il pleut beaucoup, préféraient prendre en compte le climat. C’est d’ailleurs en ce sens que s’orientent les travaux depuis une vingtaine d’années. L’un d’eux porte sur 67 pays et rapporte une préférence pour les températures plus élevées lors des mois les plus froids et inversement. De même, d’autres économistes se sont intéressés aux préférences de températures selon les saisons. Les participants penchaient davantage pour des hivers doux et des étés de chaleur modérée.

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Plus intéressant encore, un jeune économiste américain, Patrick Baylis, est parvenu à dessiner la courbe de notre bonheur selon la température. Pour ce faire, il a rassemblé un million de tweets géolocalisés. Dans chacun d’eux, il a repéré les mots exprimant le bien-être ou le mal-être afin de les retranscrire en une note. Il a d’ailleurs utilisé plusieurs procédés afin de ne pas rater son expérience en incluant certaines fois les émoticônes par exemple. Il a ensuite confronté ces éléments aux températures du jour. Aux États-Unis, il est parvenu à un U renversé. Cette courbe montre une augmentation de bien-être dès lors que la température est un peu moins fraîche. Mais Patrick Baylis a noté que de nombreux logements aux États-Unis étaient équipés d’un climatiseur, ce qui pouvait biaiser son étude, c’est pourquoi il a également appliqué son outil en Australie et en Inde. Il a obtenu le même U renversé. Lorsqu’il a fait de même en Afrique du Sud et aux Philippines, il a noté une différence. Dans ces pays, les basses températures n’entraînent pas davantage de mécontentement que les températures modérées et une jambe du U a donc disparu. Enfin, au Kenya et en Ouganda, les deux jambes du U ont disparu. Cela signifie qu’il n’y aucune différence entre les sentiments des personnes habitant ces pays et les différences de températures.

Il convient donc de dire que la température ne fait pas tout. D’autres paramètres sont à prendre en compte tels que l’humidité ou le temps gris malgré une température douce, pour influencer notre bien-être.

 

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Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 puis l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont...

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