Existe-t-il un lien entre somnifères et démence ?
Une récente étude observationnelle a mis en lumière un lien entre la prise de médicaments pour lutter contre l’insomnie chronique et le risque de développer une maladie de trouble mental comme l’Alzheimer.

Les recherches de scientifiques américains n’expliquent cependant pas tout le processus de cette observation. Mais il semble varier selon l’origine ethnique…
Une consommation régulière
Comment ? Pourquoi ? Il est encore trop tôt pour le déterminer. Mais le lien semble scientifiquement établi entre le fait de consommer de façon régulière des benzodiazépines afin de traiter l’insomnie chronique et un risque plus élevé de démence.
Une étude observationnelle réalisée par des chercheurs américains, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease(1), établit en effet cette association entre démence et consommation régulière de somnifères. Ainsi, les personnes âgées prenant régulièrement des benzodiazépines auraient 79 % de risques supplémentaires de souffrir de démence, comparativement à celles n’en prenant jamais ou rarement.
Un risque de démence plus élevé
Pour parvenir à cette observation, ces chercheurs ont analysé la consommation en somnifères de 3 068 adultes sur une dizaine d’années : jamais, rarement, parfois, souvent, presque toujours… Cette gradation de la consommation a été enregistrée trois fois en dix ans. L’association entre prise de somnifères et démence n’est apparue significative qu’à partir d’une consommation régulière, c’est-à-dire au moins cinq fois par mois.
Au final, 617 participants ont développé une démence au cours du suivi. Sur l’ensemble des personnes concernées par cette étude, un peu plus de la moitié étaient initialement des femmes sans démence et ne vivant pas en maison de retraite. Agées de 74 ans en moyenne, 41,7 % étaient des personnes noires, 58,3 % des personnes blanches. Or, cette étude a mis en évidence un risque de démence plus élevé chez ces dernières…

Prendre souvent des somnifères… et voir le risque de démence grimper ?
Les personnes blanches plus touchées
Cette étude visait également à examiner si cette association entre somnifères et démence variait selon l’origine ethnique. Il semble bien que ce soit le cas, cette association ayant été observée chez les personnes blanches mais pas chez les personnes noires. Pour autant, il s’est aussi avéré que les personnes blanches étaient au moins deux fois plus susceptibles que les personnes noires de prendre des benzodiazépines (7,7 % contre 2,7 %).
L’utilisation fréquente de somnifères est donc clairement associée à un risque accru de démence chez les personnes âgées. Mais maintenant, des recherches supplémentaires seront nécessaires afin d’en déterminer les mécanismes sous-jacents. En attendant, les chercheurs estiment que les personnes ayant du mal à dormir devraient envisager par prudence d’autres options que la prise de somnifères, entre thérapies cognitivo-comportementales et prise de mélatonine, une option plus sûre.
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