‘Shrinkflation’, ou comment réduire discrètement le poids des produits

La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises et du Commerce, Olivia Grégoire, a saisi la Répression des fraudes pour que cette dernière enquête sur le phénomène de « shrinkflation », à savoir le rétrécissement des emballages de produits alimentaires, alors même que le prix du produit en question augmente.

Rédigé par Anton Kunin, le 5 Sep 2022, à 12 h 15 min
‘Shrinkflation’, ou comment réduire discrètement le poids des produits
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Olivia Grégoire se demande si le recours à la « shrinkflation » ne constitue pas une pratique commerciale trompeuse.

« Shrinkflation » : Olivia Grégoire soupçonne le délit de pratiques commerciales trompeuses

La communication de l’ONG Foodwatch sur le phénomène de « shrinkflation » sur les réseaux sociaux mais aussi dans l’émission « Complément d’enquête » de France 2, diffusée le 1er septembre 2022, n’est pas passée inaperçue. « On ne joue pas avec le portefeuille des Français. J’ai demandé à la DGCCRF [Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, ndlr] de mener immédiatement une série de contrôles afin de constater s’il y a des pratiques commerciales trompeuses », a tweeté le lendemain la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises et du Commerce, Olivia Grégoire.

La « shrinkflation », de quoi parle-t-on ? Ce mot-valise est composé des mots « shrink » (qui signifie « rétrécir » en anglais) et « inflation ». Il s’agit de la pratique qui consiste à réduire le poids net du produit (soit en réduisant l’emballage, soit en y mettant des poches d’air), tout en augmentant son prix. De cette manière, la forte hausse du prix au kilo ou au litre est moins (voire pas du tout) perceptible pour le consommateur.

« Shrinkflation » : Foodwatch a trouvé six exemples depuis 2019

Le 1er septembre 2022, Foodwatch a donné six exemples de « shrinklation » qu’elle a pu retrouver depuis 2019, en comparant le poids net et les prix des produits actuellement en rayon à ceux des anciens catalogues de supermarchés.

  • Le pot de margarine St Hubert Omega 3 a par exemple perdu 4 % de son poids, passant de 240 à 230 grammes, mais son prix au kilo a augmenté de 18 % depuis trois ans, et son prix à l’unité de 13 %.
  • Autre exemple : dans ses boîtes de chocolat Pyrénéens au lait, Lindt a supprimé six bouchées (faisant passer la quantité de 30 à 24), ce qui a réduit le poids du produit de 20 %. Le prix au kilo chez Carrefour a, lui, bondi de 30 % depuis 2020, quand le prix de la boîte a augmenté de 4 %.
  • Teisseire, pour sa part, a réduit le volume de son sirop de grenadine de 20 % en fin d’année 2019, de 75cl à 60cl. Son prix de vente au litre chez Carrefour a, lui, bondi de plus de 37 % depuis, tandis qu’à l’achat le prix d’une bouteille n’a augmenté que de 12 %.


Si la « shrinklation » n’a rien d’illégal dans la mesure où le poids net du produit est toujours indiqué sur l’emballage, permettant au consommateur de faire son choix en connaissance de cause).

Ce manque de transparence est inadmissible car il induit consommateurs et consommatrices en erreur tant sur le format que sur le prix de produits qu’ils et elles ont l’habitude d’acheter .
estime Foodwatch

L’ONG a lancé une pétition pour demander aux industriels mais aussi, tenez-vous bien, aux enseignes de supermarchés ( !) de « s’engager pour une information claire en face avant des produits, signalant ces changements de format ».

Pour exiger la transparence sur ces changements furtifs de formats et de prix :
Signer la pétition

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. La France devrait interdire l’anglicisme partout

  2. Et il faut que ça se dise avec un mot anglais ?
    Franchement il y en a mare, vous avez honte de votre langue natale ou c’est un témoignage de votre manque de vocabulaire ou d’imagination ?
    Lionel

    • 2 questions à Bélio : vous proposez quoi comme mot bien français ? C’est quoi le plus important, se faire avoir en achetant des produits alimentaires ou s’indigner des termes anglais ? PS : Foodwach (merde, encore un !) lance une pétition sur son site contre… les mots anglais, ah non j’me trompe… l’arnaque des fabricants de bouffe

    • Exactement, bien dit!

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