Le nouveau rapport du Giec envoie ‘un terrible avertissement’

Dans le deuxième volet de leur sixième rapport, les experts du Giec se penchent sur les effets du changement climatique sur l’humanité et le fait de s’y adapter.

Rédigé par Paul Malo, le 1 Mar 2022, à 10 h 40 min
Le nouveau rapport du Giec envoie ‘un terrible avertissement’
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Ses effets sont d’ores et déjà visibles. Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes ? Et quels moyens mettre en oeuvre pour s’y adapter ?

Des preuves scientifiques sans équivoque

C’est hélas un constat d’échec que dresse le nouveau rapport du Giec. « Les tendances actuelles et passées (les émissions, le développement et le changement climatique) n’ont pas permis de progresser vers un développement global résilient au changement climatique, » constatent les experts. « Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Tout retard dans la mise en oeuvre d’une action concertée, globale et anticipée en faveur de l’adaptation et l’atténuation nous fera rater la courte fenêtre d’opportunité, qui se referme rapidement, pour garantir un avenir vivable et durable pour tous ».

Dans un communiqué, Hoesung Lee, président du Giec, est tout aussi clair : « ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète ». Concrètement, le réchauffement climatique n’est pas un problème à venir, mais une réalité observée, avec +1,09°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Selon ce nouveau rapport, « l’augmentation des extrêmes météorologiques et climatiques a eu des impacts irréversibles, poussant les systèmes humains et naturels au-delà de leur limite d’adaptation ». Ainsi, le changement climatique provoqué par les humains a « un impact négatif généralisé et a causé des pertes et dommages à la nature et à l’humanité, au-delà de toute variation naturelle »

Des changements mineurs pas suffisants

rapport giec 2022

Vers plus d’épisodes météorologiques extrêmes – © Zastolskiy Victor

« Dans toutes les régions, les événements de chaleur extrême ont provoqué des morts, » le changement climatique ayant également « réduit la sécuritaire alimentaire et l’accès à l’eau » pour des millions de personnes à travers le monde. En ville, on constate une aggravation de la pollution de l’air. Les chercheurs remarquent également des « dégâts substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles pour les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins ». L’humanité peut-elle encore s’adapter face à une telle évolution négative ? Pour l’instant, le rapport estime qu’il y a un vrai « fossé entre le niveau d’adaptation actuel et les niveaux nécessaires pour réduire les risques climatiques ». Pour les experts du Giec, « il est maintenant clair que des changements mineurs, marginaux, en réaction ou progressifs ne seront pas suffisants ». En effet, les mesures prises sont trop « fragmentées, à petite échelle, progressives, spécifiques à un secteur, pensées pour répondre aux conséquences actuelles ou aux risques à court terme, et concentrées sur la planification plutôt que sur la mise en oeuvre ».

Les dégâts irrémédiables causés à la biodiversité par le changement climatique vont continuer à « s’intensifier, » jugent les experts climat de l’ONU, avec entre 3 et 14 % des espèces terrestres menacées d’extinction. Et ce même si le réchauffement est limité à +1,5°C. Ce rapport appelle, pour s’adapter à ce changement climatique qui fait déjà partie de notre présent, à protéger « environ 30 à 50 % de la surface » de la planète, entre terre, océans et eau douce. Il est clairement indispensable d’aller vers l’atténuation, c’est-à-dire diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre engendrées par notre mode de vie et l’activité humaine. Pour les experts du Giec, « ce rapport montre clairement qu’assurer un développement résilient au changement climatique – qui intègre des mesures d’adaptation et d’atténuation équitables pour tous – est déjà difficile au niveau actuel de réchauffement. Ce sera encore plus compliqué s’il dépasse 1,5°C. Dans certaines régions, ce sera même impossible s’il dépasse 2°C ».

Illustration bannière : Rapport du Giec 2022 – © Aleksey Mnogosmyslov
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Etude publiée de Sciences en 2008 (carottage glaciaire)

    2 réchauffements majeurs: 10°C en 3 ans il y a 14 700 ans
    puis 10°C en soixante ans il y a 12 700 ans

    A côté notre « réchauffement » actuel est anémique

    A qui profite le crime?

  2. Renseignez-vous, je vous invite à lire ce qu’a écrit Steven Koonin, n ancien conseiller climat d’Obama : le GIEC se trompe et ment. On ne se laissera plus jamais manipuler par des politiques qui nous veulent soit disant du bien.

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