Le ciel de septembre 2025 : éclipse, planètes et magie nocturne

La rentrée n’est pas qu’une affaire de cartables et de réunions : le ciel, lui aussi, nous offre un agenda bien rempli ! Avec des éclipses rares, des oppositions planétaires et même une occultation de Vénus par la Lune, septembre 2025 s’annonce comme un mois spectaculaire pour les passionnés d’astronomie et les simples curieux. Pas besoin de télescope dernier cri : vos yeux, une paire de jumelles et un coin de ciel dégagé suffisent déjà pour profiter de ces merveilles.

7 septembre – La Lune de Sang et son éclipse totale

La première grande date à retenir est le 7 septembre. Ce soir-là, la pleine Lune de Sang illuminera le ciel. Ce nom poétique vient des traditions agricoles amérindiennes et européennes : il marquait le temps des récoltes de maïs. Mais en 2025, cette pleine Lune s’accompagne d’un bonus rare : une éclipse lunaire totale.

Durant une éclipse lunaire, la Terre se place entre le Soleil et la Lune, projetant son ombre sur notre satellite. La Lune ne disparaît pas pour autant, elle prend une teinte rougeâtre, d’où son surnom de “Blood Moon”. La couleur provient de la lumière du Soleil filtrée par l’atmosphère terrestre, un peu comme lors d’un coucher de Soleil flamboyant.

En France, l’éclipse sera visible au lever de la Lune, déjà partiellement éclipsée. La phase de totalité durera environ 1 h 22, un spectacle à ne pas manquer, surtout si vous avez la chance d’être en campagne loin des lampadaires.

Lire aussi – La lune a-t-elle vraiment des effets sur notre humeur ?

8 septembre – Conjonction Lune, Saturne et Neptune

À peine remis de vos émotions, le ciel vous réserve le lendemain un joli trio : la Lune, Saturne et Neptune apparaîtront alignés dans le même secteur du ciel.

Saturne, la planète aux anneaux, sera facilement repérable à l’oeil nu comme une “étoile” très brillante. En revanche, Neptune, bien plus lointaine, ne se dévoilera qu’aux jumelles ou au télescope. Cette conjonction est l’occasion parfaite d’observer trois mondes très différents :

notre satellite familier, la Lune,
Saturne, joyau du système solaire,
Neptune, planète glacée et mystérieuse aux confins de notre voisinage cosmique.

Alignement planétaire

16 septembre – La danse de Jupiter et de la Lune

Le 16 septembre, c’est Jupiter, le géant gazeux, qui viendra flirter avec la Lune. Leur rapprochement apparent dans le ciel en fera un duo particulièrement lumineux, visible dès la tombée de la nuit.

Pour les amateurs de photo, c’est un rendez-vous idéal : même un smartphone posé sur trépied peut capturer l’éclat de la Lune aux côtés du roi des planètes. Avec un télescope, vous pourriez même distinguer les quatre lunes galiléennes de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto), formant un petit cortège de points lumineux.

19 septembre – Occultation de Vénus par la Lune

C’est l’événement rare du mois : le 19 septembre, la Lune va “cacher” Vénus pendant un court instant. On appelle cela une occultation.

Vénus, souvent surnommée “l’étoile du berger”, est l’astre le plus brillant du ciel après la Lune. La voir disparaître puis réapparaître derrière notre satellite est un spectacle fascinant, car il met en évidence les mouvements célestes en direct. Si vous observez la scène avec des jumelles, vous aurez l’impression que la Lune “avale” Vénus avant de la relâcher de l’autre côté.

21 septembre – Nouvelle Lune et opposition de Saturne

Le 21 septembre cumule deux événements majeurs :

La Nouvelle Lune, moment parfait pour scruter le ciel profond. Sans l’éclat lunaire, les étoiles, amas et nébuleuses révèlent toute leur splendeur.
L’opposition de Saturne, où la planète est parfaitement alignée avec la Terre et le Soleil. Résultat : elle est au plus proche de nous et brille toute la nuit. Aux jumelles, on la perçoit comme une petite boule dorée ; au télescope, ses célèbres anneaux se dévoilent.

23 septembre – Équinoxe d’automne

Le 23 septembre à 20h19 (heure de Paris), nous passons officiellement à l’automne astronomique. Ce jour-là, le Soleil se lève exactement à l’est et se couche exactement à l’ouest. Jour et nuit durent presque la même durée : une parfaite égalité avant que les nuits ne commencent à s’allonger.

C’est aussi une belle occasion de méditer sur les cycles de la nature : la lumière décroît, mais les nuits étoilées s’offrent plus longtemps à nous.

Équinoxe d’automne

24 et 27 septembre – Escapade dans le ciel profond

En fin de mois, le ciel nous invite à voyager bien au-delà de notre système solaire :

Le 24 septembre, les télescopes pointés vers le sud permettront de contempler NGC 55, une galaxie surnommée “Collier de perles”.

NGC 55 est une galaxie irrégulière de type magellanique. Cela signifie qu’elle n’a pas de forme régulière et définie comme une galaxie en forme de spirale. Le surnom poétique « Collier de Perles » fait directement référence à son apparence lorsqu’on l’observe. Sa forme allongée et étroite évoque la chaîne d’un collier. Le long de cette « chaîne », on distingue des dizaines de jeunes amas d’étoiles bleues et brillantes et de régions de formation d’étoiles (les nébuleuses roses/rouges qui les entourent). Ces amas lumineux, ponctuant le disque sombre de la galaxie, ressemblent à des perles brillantes enfilées sur le collier.

Le 27 septembre, c’est l’amas globulaire 47 Tucanae qui vole la vedette : un essaim de centaines de milliers d’étoiles compactées, brillant comme un joyau.

L’amas globulaire 47 Tucanae est un amas globulaire. C’est une boule très dense de centaines de milliers de vieilles étoiles. Il est situé dans le halo de notre galaxie, à environ 13.000 années-lumière. Visible à l’oeil nu dans l’hémisphère sud, c’est l’un des amas les plus brillants et les plus étudiés.

L’amas globulaire 47 Tucanae

Ces objets sont réservés aux observateurs équipés, mais même les néophytes peuvent profiter de ce ciel noir pour admirer la Voie lactée, qui traverse la voûte céleste comme un nuage lumineux.

Conseils pratiques pour observer le ciel

Choisir un ciel sombre : éloignez-vous des villes pour éviter la pollution lumineuse.
S’équiper légèrement : jumelles, couverture, lampe rouge pour ne pas éblouir vos yeux.
Photographier : même sans télescope, un simple smartphone peut saisir des instants magiques.

Patience et émerveillement : le ciel demande du temps, mais offre toujours un cadeau à ceux qui savent l’attendre.