Pollution de l’air : un impact sur la santé largement sous-estimé selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de mettre à jour ses seuils maximum recommandés de pollution de l’air.

Rédigé par Anton Kunin, le 23 Sep 2021, à 11 h 39 min
Pollution de l’air : un impact sur la santé largement sous-estimé selon l’OMS
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Les nouveaux seuils, bien plus bas que les précédents, formulés en 2005, reflètent l’avancée des connaissances scientifiques concernant l’impact des polluants atmosphériques sur la santé humaine.

La pollution atmosphérique, un important facteur pour la survenue d’un grand nombre de maladies

L’impact sur la santé de la pollution de l’air avait été sous-estimé. En 2005, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiait des seuils maximum de polluants atmosphériques, seuils que les autorités nationales avaient la recommandation de faire respecter. Mais depuis, la science a fait des progrès, et les connaissances scientifiques actuelles mettent en évidence des impacts sur la santé même lors d’exposition à des concentrations plus basses. Désormais, il est estimé que la pollution atmosphérique est à l’origine de 7 millions de décès prématurés chaque année à travers le monde.

Chez les enfants, la pollution atmosphérique perturbe la croissance et le fonctionnement des poumons, cause des infections respiratoires et l’asthme. Chez les adultes, elle cause des cardiopathies ischémiques et des accidents vasculaires cérébraux. Des données récentes pointent également un lien de cause à effet entre pollution atmosphérique d’une part et diabètes et maladies neurodégénératives d’autre part. La pollution atmosphérique est désormais considérée comme un facteur tout aussi important pour la survenue de ces maladies qu’un régime alimentaire malsain et le tabagisme, fait savoir l’OMS.

Polluants atmosphériques : l’ensemble des pays du continent européen dépassent les seuils légaux

pollution de l'air europe

L’Agence européenne pour l’environnement a alerté sur le fait que la plupart des pays dépassent les normes – © Pazargic Liviu

Le risque est particulièrement élevé concernant les particules fines (d’un diamètre de 10 à 2.5 microns), les fameuses PM10 et PM2.5. Elles sont capables de pénétrer profondément dans les poumons. Les PM2.5 sont même capables d’intégrer le flux sanguin, causant des maladies cardiovasculaires et respiratoires. L’OMS vient donc d’abaisser ses seuils maximum recommandés pour la concentration d’ozone, de dioxyde d’azote, de dioxyde de soufre et de monoxyde de carbone. Faire baisser les concentrations de ces polluants est d’autant plus important que leur plus faible concentration fait également diminuer celle d’autres polluants atmosphériques, rappelle l’OMS.

Cette révision des seuils de l’OMS survient le lendemain du dernier bilan de l’Agence européenne pour l’environnement, où elle pointait les importants dépassements des seuils légaux de concentration de polluants atmosphériques (sur le barème européen) dans l’ensemble des pays du continent européen (35 pays analysés). La pollution la plus fréquente au-delà des normes européennes concerne l’ozone : les seuils légaux sont franchis dans 24 pays. Et en prenant les normes de l’OMS, tous les pays d’Europe sont au-delà des limites annuelles pour ce polluant. Le dioxyde d’azote (NO2), souvent lié aux moteurs diesel et aux centrales thermiques, est au-delà des limites annuelles dans 22 pays du continent européen. Pour les particules fines, 21 pays européens dépassent les seuils autorisés.

Illustration bannière : Pollution de l’air en Europe – © fotohuta
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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