La pollution atmosphérique précipite le déclin cognitif

Respirer un air pur est indispensable pour notre santé physique… mais aussi pour notre santé mentale. Ce domaine, peu exploré jusqu’ici, fait aujourd’hui l’objet d’une étude scientifique.

Rédigé par Anton Kunin, le 24 Mar 2022, à 10 h 18 min
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Une récente étude réalisée par des chercheurs français, suisses et canadiens s’attache à quantifier l’impact des polluants atmosphériques sur les fonctions cognitives.

L’exposition aux polluants atmosphériques diminue les capacités intellectuelles

Une exposition prolongée aux micro-particules contenues dans l’air, a-t-elle un impact sur nos capacités cognitives ? Pour le savoir, un groupe de chercheurs affiliés à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont recruté aléatoirement, à partir des listes de l’Assurance Maladie, 61.462 personnes âgées de 45 ans ou plus. Ils leur ont ensuite fait réaliser un bilan cognitif complet qui incluait des tests pour évaluer différents domaines : la mémoire, la fluence verbale et les fonctions exécutives.

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Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont analysé les trois polluants les plus répandus dans l’air des villes car issus des gaz d’échappement des véhicules : les particules fines (PM2,5), le dioxyde d’azote (NO2) et le carbone suie. Verdict : une augmentation de l’exposition au carbone suie et au NO2 est associée significativement à de moins bonnes performances cognitives, pour la fluence verbale et les fonctions exécutives. L’effet le plus significatif (diminution des capacités cognitives en pourcentage) était constaté pour le NO2 et les particules PM2,5 sur le test de fluence verbale sémantique.

cerveau pollution

Les capacités cognitives diminuées par la pollution – © Hung Chung Chih

Combattre la pollution atmosphérique, un enjeu d’autant plus crucial

Ces résultats doivent nous interpeller dans la mesure où les prévisions concernant la morbidité de la démence à travers le monde sont sombres : dans les décennies à venir, le nombre de cas devrait tripler, alors que le coût associé devrait atteindre 2.000 milliards de dollars d’ici 2030. Aujourd’hui déjà, 8,1 % des hommes âgés de plus de 65 ans et 5,4 % des femmes de cet âge souffriraient de démence, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et le coût associé se montait en 2019 à 1.300 milliards de dollars, estime l’OMS.

Au vu de ces enseignements, il apparaît d’autant plus urgent d’améliorer considérablement la qualité de l’air ambiant partout dans le monde, mais surtout dans les villes, dont beaucoup suffoquent à cause de la forte teneur en particules fines.

Illustration bannière : La pollution touche aussi les fonctions mentales – © Johan Larson
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. OK pour les fines particules, une pollution très mauvaise pour nous tous. Pour autant ne pas aborder les épandages réalisés en géo-climatique, c’est occulter un empoisonnement qu’on nous fait subir depuis longtemps, avec des métaux lourds épandus dans notre ciel de manière à avoir un impact sur notre climat !! de quoi on parle le plus en ce moment, BEN DU CLIMAT ! Silence complet, pas un mot dans les médias ! où est passé le journalisme ‘neutre’ qui donne simplement l’information telle qu’elle est et nous laisse juger par nous-même ? tout cela me désole

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