Plats cuisinés : ces bombes caloriques qui nous empoisonnent à petit feu
Ils sont pratiques, souvent bon marché, et ils envahissent les rayons frigorifiés. Mais que cachent vraiment les plats cuisinés ?

L’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) vient de publier une enquête alarmante sur les plats cuisinés, qu’ils soient frais ou surgelés. L’étude, menée sur un échantillon de 150 références, dévoile une réalité peu ragoûtante : teneur élevée en sucres ajoutés, excès de sel, additifs à profusion et Nutri-Score dégradé. Cette photographie des rayons de la grande distribution révèle une industrie alimentaire peu soucieuse de la santé publique.
Additifs, sucres et viandes transformées : des dessous peu ragoutants
À première vue, les industriels jouent le jeu de la transparence. En 2025, 87 % des plats cuisinés analysés arborent un Nutri-Score, contre seulement 37 % en 2020. Mais cette belle façade cache une déconvenue : 66 % des produits se sont vus rétrogradés à une note inférieure depuis l’application du nouvel algorithme de calcul. Dans le détail, seuls 3 plats sur 150 obtiennent la note « A ». 69 % des produits affichent aujourd’hui un Nutri-Score « C », 22 % un « B », et 7 % un « D » (aucun plat n’atteint la note « E »).
Ce n’est pas seulement la note qui inquiète. Ce sont aussi les ingrédients invisibles à l’oeil nu mais omniprésents. 40 % des plats cuisinés contiennent ainsi des sucres ajoutés, parfois dissimulés sous des appellations anodines comme « sirop de glucose » ou « dextrose ». La CLCV note aussi que 17 % des plats ont pour principal ingrédient… de l’eau. Voilà de quoi alléger la recette, mais sûrement pas améliorer sa qualité nutritionnelle. Et ce n’est pas tout : près de la moitié des produits analysés contient au moins un additif, dont la fonction est souvent cosmétique ou conservatrice. Parmi eux, 34 % sont des agents de texture, 19 % des antioxydants, 16 % des acidifiants, 15 % des conservateurs et 14 % des colorants. C’est l’héritage de l’ultra-transformation, ce procédé qui consiste à industrialiser un aliment jusqu’à le priver de toute valeur biologique.
Une industrie passive, des autorités silencieuses
Face à ce constat, l’association tape du poing sur la table. Elle demande que le Nutri-Score soit rendu obligatoire, dénonçant l’inaction des pouvoirs publics et le caractère approximatif des engagements des industriels. CLCV encourage les fabricants à revoir leurs recettes, à réduire l’usage des additifs, à limiter les acides gras saturés et le sel, et à privilégier les viandes fraîches plutôt que transformées.
Le tableau n’est pas 100 % noir certes. L’analyse de la CLCV, basée sur les données 2020 de l’Oqali, indique que certaines marques ont bien amélioré leurs recettes. Sur 60 plats contenant des sucres ajoutés en 2020, 13 les ont retirés de leur composition en 2025. Et la proportion de produits avec additifs a diminué de 16 %, tandis que celle des plats contenant des arômes a reculé de 13 %.
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