Suite de notre enquête sur la nécessaire mutation énergétique qui nous attend. Après avoir vu combien nous sommes encore dépendants du pétrole, du gaz et du charbon alors que la demande en énergie continue de croître, découvrons le premier pilier de la révolution énergétique.
Pour passer d’une économie centralisée ultra dépendante du pétrole à une société où l’énergie restera abondante mais propre, il faudra accomplir des progrès décisifs dans 5 domaines. Tout d’abord dans celui de l’habitat.
Le défi de l’habitat durable, autonome et producteur
Premier pilier, l’habitat durable producteur d’électricité
Filières de production, le risque d’une erreur historique
400 millions de personnes en Inde n’ont pas accès à l’électricité ; près d’un quart de la population mondiale non plus. Dans les pays riches, on remet le nucléaire en question et on reste sous perfusion d’un pétrole qui se raréfie et se renchérit. Les énergies renouvelables sont notre planche de salut.
Nous habiterons tous dans des centrales électriques
L’énergie positive pour l’immobilier est tout à fait possible : éolienne, pompe à chaleur, panneaux solaires sur les murs ou les toits, géothermie, isolation performante, … chaque habitation peut également recycler ses détritus, produire son énergie gratuitement et revendre ses surplus. Partout dans le monde des projets d’éco-quartiers ou de tours géantes et écologiques voient le jour.
La tour Elithis de Dijon est un autre bon exemple d’architecture « durable » appliquée à une tour. Cette tour de 10 étages allie esthétique et confort, bonne intégration urbaine et performance énergétique et environnementale. Le but est de produire plus d’énergie que la tour n’en consomme. Pour proposer toutes ces qualités, c’est la conception globale d’un bâtiment à énergie positive qui a été pensée afin minimiser la consommation d’énergie et d’optimiser l’utilisation des énergies renouvelables. Les matériaux du bâtiment ont été sélectionnés pour leur faible impact sur l’environnement. Pour « l’extérieur et l’isolation du bâtiment on a retenu le bois recyclé, tandis que l’aluminium, très gourmand et néfaste à l’environnement, a été utilisé le moins possible« . A l’intérieur, les équipes Elithis se sont efforcées d’éliminer le gaspillage d’espace et on choisi de grandes baies vitrées pour baigner les bureaux de lumière naturelle. Pour profiter de l’énergie solaire (chaleur et lumière naturelle) sans ses inconvénients habituels (excès de chaleur, luminosité aveuglante) un « bouclier solaire» a été installé pour laisser passer la lumière naturelle tout en filtrant l’excès de chaleur et de lumière. Un dispositif breveté par Elithis permet d’optimiser et de récupérer l’énergie qui circule dans le bâtiment : l’énergie produite dans les bureaux par les ordinateurs, les photocopieurs, les ampoules, les personnes, etc. est récupérée puis réutilisée ailleurs dans la tour.[3]
Ainsi, des dizaines de millions de bâtiments produiront leur propre énergie et en vendront le surplus excédentaires. En termes de sécurité, cela sera bien meilleur : aujourd’hui la défaillance d’un barrage hydroélectrique alpin ou d’une centrale nucléaire pèse tellement qu’il met en danger tout le réseau électrique global par effet de dominos. Prenons le scénario du pire : une attaque terroriste ou un tsunami de type Fukushima. Avec la production organiquement intégrée dans l’habitat dans toutes les maisons sur tout le territoire, un tel événement catastrophique aurait un impact fort limité.
Retrouver notre liberté par l’indépendance énergétique locale
– A Abu Dhabi, l’architecte Norma Foster imagine une ville zéro carbone : c’est le projet Masdar. Le projet a du mal à sortir des sables mais voudrait être la première ville au monde qui pourrait se vanter d’être 0 carbone et 0 déchets. Cette cité de 6 millions de m² a été demandée par l’Abu Dhabi Future Energy Company qui abriterait son siège, ainsi qu’une université dévouée aux nouvelles idées concernant la production d’énergie.
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Suite > la rénovation énergétique de dizaines de millions de logements
[1] Et si le Sahara nous éclairait ? Le Sahara est la plus grande source d’énergie solaire de la planète. Le flux solaire moyen qui arrive sur le sol au Sahara est de 1000W/m² . Le but de ce projet entre ambition et démesure : fournir 50 % de l’énergie électrique mondiale d’ici 2050 avec un coût de seulement 1,1 milliard de dollars.
[2] Ce programme de recherche destiné à contribuer à la modélisation du confort de vie dans l’habitat de demain a débuté par la conception et réalisation de six bâtiments publics et privées à énergie positives. La deuxième phase de ce projet consiste à réaliser un test nature pendant un an avec l’occupation « normale » des bâtiments. Ouverte au professionnels et au grand public depuis le mois d’octobre 2011, la réalisation française baptisée « Maison Air et Lumière » accueillera ainsi dès le 1er septembre la famille de quatre personnes en charge de tester la pertinence des concepts développés et de commenter les contraintes et avantages d’un mode de vie durable.
[4] Katru Eco-Energy, une entreprise australienne, propose IMPLUX, une éolienne adaptée à la ville, qui peut être placée sur le toit des bâtiments et utiliser l’énergie du vent quelle que soit la direction dont il provient. IMPLUX espère implanter ses premiers prototypes dès juin 2013. Le prix d’une éolienne par bâtiment devrait être d’environ 10 000 dollars
Ce serait fantastique, génial en effet si chaque habitation pouvait produire sa propre énergie. Hélas, à nouveau on ne se pose pas la question: avec quelle énergie? Et je parle ici d’énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie qu’on trouve dans la nature avant toute transformation. Pour prendre l’exemple d’une éolienne: avec quelle énergie va-t-on construire, transporter, installer, entretenir, réparer et recycler une éolienne? Pas avec du vent, mais bien avec du pétrole! Du pétrole en effet, sous différentes formes, matière première, carburant, combustible, est nécessaire pour tout appareil de captage des énergies « renouvelables ». Par conséquent, pour l’instant, tout semble parfait tant que le pétrole coule à flot. Mais qu’en sera-t-il dans 30-40 ans lorsque nous nous serons débarrassés du pétrole, de gré ou de force?
Il faut citer aussi l’association négaWatt – negawatt.org – qui publie « Changeons d’énergie » un petit ouvrage de 100 pages pour proposer une transition énergétique d’ici à 2050 respectant l’objectif de ne pas dépasser 2°C de réchauffement, sous réserve évidemment d’une volonté politique et d’une volonté populaire.
Votre (vos) article(s) sur la révolution énergétique porte un autre nom sous la plume de Jeremy RIFKIN, dans son livre récent: la troisième révolution industrielle. J’attends avec impatience vos prochains articles pour savoir quel est le 6ème pilier de cette révolution (J. RIFKIN parle de 5 piliers de la TRI.)
Hum en fait tous les liens entre crochets du texte le sont.
Les liens [3], [4] (page 1), [5] et [6] (page 2) pointent vers des fichiers locaux du type C:\… et ne sont pas des liens web. Sont également dans le même cas tous les numéros entre crochets de la zone de liens, en fin d’article. On dirait qu’une conversion s’est mal faite lors du passage au web de l’article Word et de ses notes de bas de page !
C’est corrigé. Merci de l’avoir signalé