Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons le Pic épeiche

Le Pic épeiche est le pic le plus répandu d’Europe ce qui ne veut pas dire qu’il est banal pour autant. Ses couleurs chatoyantes et son bec incroyablement robuste ne sont pas les seules particularités qui font de lui un oiseau qui gagne à être observé de près. Découvrons ensemble cet oiseau bien de chez nous !

Rédigé par Julien Hoffmann, le 12 Mar 2021, à 18 h 20 min
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Dans la famille des pics qui compte 9 représentants sur les territoires français et 234 espèces à travers le monde, le pic épeiche ne déroge pas à la règle de l’oiseau friand d’insectes et qui a grand besoin d’arbres pour vivre… et tambouriner !

Généralités sur le pic épeiche

Il n’y a pas de grande différence entre le pic épeiche mâle et le pic épeiche femelle qui, tous deux, mesurent environ 22 cm et pèsent dans les 80 g. Pouvant vivre jusqu’à 11 ans, ce qui est un bel âge pour un oiseau, le pic épeiche se reproduit d’avril à mai et confectionne son nid entre 2 et 10 m de hauteur.  Vous pouvez installer un nichoir pour un pic épeiche, ils les fréquentent facilement !

Le pic épeiche est un oiseau ubiquiste forestier, qui fréquente tous les milieux forestiers, à partir du moment où il trouve la nourriture dont il a besoin. On le retrouve ainsi sur une large aire de répartition, du bord de mer jusqu’à 2.000 m d’altitude, et même dans les agglomérations. Il fait donc bel et bien partie de notre biodiversité ordinaire.

pic épeiche femelle

Pic épeiche dans toute sa splendeur © Piotr Krzeslak

Il se nourrit en l’occurrence de nombreuses larves d’insectes durant la belle saison telle que les larves de scolytes ou encore de capricornes qui sont tous deux des ravageurs de nos forêts. Arrivé à la saison hivernale, il va continuer à manger des larves d’insectes mais va ajouter plusieurs types de graines à son menu.

À savoir qu’il possède une langue pointue, puissante et très longue (jusqu’à 4 cm) qui lui permet de chercher bien loin les larves autant sous l’écorce que dans les trous.

Le pic épeiche, un oiseau mitrailleur !

Comme tous les pics, le pic épeiche possède un bec taillé pour aller creuser le bois mort ou mourant, pour y dégoter sa nourriture favorite, à savoir les larves d’insectes.

Pour repérer les insectes dans le bois, il va taper lentement contre le bois et, grâce aux sons produits, parvient à repérer sa nourriture avant de commencer à creuser. Et c’est à ce moment là que toute la mécanique du bec va s’exprimer.
Il va en effet taper contre le tronc à raison de 5 à 20 coups par seconde et à une vitesse moyenne de 50 km/h, produisant un bruit qui peut s’entendre jusqu’à 800 m !

Toute sa boîte crânienne, sa masse osseuse et jusqu’à sa langue bien rentrée dans une cavité spéciale, sont le fruit d’une longue évolution orientée spécifiquement vers le fait de pouvoir réaliser une telle opération, sans avoir le bec qui se fend ou le crâne qui explose.

Pas étonnant dès lors, que ce tambourinage soit à considérer comme le chant du pic épeiche en période de reproduction d’autant plus que le cri du pic épeiche est plus difficile à distinguer.

Statut de protection de l’espèce

Le pic épeiche est classé en « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) car particulièrement commun sur quasiment toute son aire de répartition.
Le pic épeiche est également inscrit à l’Annexe II « Espèces de faune strictement protégées » de la Convention de Berne.

Les menaces qui planent sur le pic épeiche

Le pic épeiche n’est globalement pas menacé, c’est-à-dire que ses effectifs et son aire de répartition sont tels, que l’espèce devrait avoir de beaux jours devant elle. Devrait…

La perte d’habitat

L’exploitation forestière peut être la cause d’une diminution des effectifs de pics épeiches dans la mesure où ces derniers ont besoin d’arbres morts. Dans la logique d’exploitation forestière il n’est pas toujours d’actualité de laisser des arbres ou des îlots d’arbres vieillir, mourir et se décomposer comme il le feraient naturellement.

Il n’y a pas que le pic épeiche pour en souffrir et, si des obligations réglementaires commencent à pointer leur nez, l’application sur le terrain est aussi rendue complexe du fait du découpage des parcelles de petites tailles.

La disparition des haies

Si les haies ne sont pas l’habitat premier des pics, il semblerait tout de même qu’ils s’y nourrissent et s’en servent comme zones refuges lors de leurs déplacements. Le remembrement et la disparition de centaines de milliers de kilomètres linéaires de haies n’a donc en rien aidé l’espèce.

Sans arbres assez gros pour creuser son nid… © MMCez

Comment aider le pic épeiche

Tendez l’oreille ! Le pic épeiche, est un oiseau qu’il est facile de repérer grâce au bruit caractéristique de son tambourinage sur le bois. Vous pouvez ainsi vous repérer pour aller voir ce qu’il fait et découvrir ses sites de nourrissage…
Une belle façon de comprendre de quoi il a besoin pour vivre, et quels sont les types de milieux à protéger pour lui donner un coup de patte.

Si vous l’observez quelque part, peut-être êtes-vous le premier depuis quelques temps à l’entendre à cet endroit précis. Vous pouvez alors, grâce à Visionature de la LPO, indiquer vos observations et faire en sorte que notre niveau de connaissance s’améliore toujours et encore sur cette espèce.

Pour mieux protéger la biodiversité, il faut un maximum de données !

Illustration bannière : Le pic epeiche dans son trou © ALEX S
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