Pesticides : mise en examen de deux châteaux en Gironde

En Gironde, deux producteurs de vin viennent d’être mis en examen pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques ».

Rédigé par Sybille de la Rocque, le 3 Nov 2016, à 10 h 20 min
Pesticides : mise en examen de deux châteaux en Gironde
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Le Parquet de Libourne s’attaque à une affaire qui a largement marqué les esprits : en mai 2014, une institutrice et ses élèves avaient été victimes de violents malaises. Ce jour-là, deux producteurs de vins voisins répandaient des fongicides sur leurs vignes.

Pesticides : plusieurs dizaines de malaises dans une école de Gironde

Deux châteaux, producteurs de vin, viennent d’être mis en examen pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques », en Gironde. Cette décision judiciaire marque un nouveau tournant dans une affaire qui avait été très médiatisée, en mai 2014. Ce mois-ci, une enseignante d’une école de Villeneuve-de-Blaye, ainsi que 46 élèves, avaient été pris de violents malaises associés à une irritation des yeux et de la gorge.

Rapidement, les regards s’étaient tournés vers les vignobles alentours qui, au même moment, réalisaient une opération d’épandage de fongicides sur leurs terres. Une information judiciaire avait ensuite été ouverte, fin 2015, par le Parquet de Libourne et la Sepanso, fédération d’associations environnementales, ainsi que Générations Futures, association qui milite activement contre les pesticides, se sont portées parties civiles.

L’enquête s’oriente vers les pesticides utilisés par des producteurs de vin

L’enquête en cours devra montrer si l’épandage de fongicides est bien à l’origine des malaises survenus dans l’école. Aujourd’hui, l’agence régionale de santé (ARS) ne conclut pas à un lien de causalité direct, mais estime que les effets de certains produits « sont concordants avec les symptômes décrits par les enfants et personnels de cette école ». S’il était avéré que ces produits sont responsables de cet événement, la justice devra également déterminer si les producteurs de vin ont enfreint la règlementation en vigueur, dans la mesure où les fongicides utilisés sont autorisés sur le marché.

Pour les associations de défense de l’environnement, les producteurs n’ont toutefois pas totalement respecté la loi, notamment parce que le vent ce jour-là était trop fort pour qu’un épandage puisse être réalisé. La réglementation en vigueur impose une limite fixée à 19 km/h, alors que les vents ont été relevés à 30 km/h. D’autre part, la même parcelle aurait été traitée deux fois dans la même journée, alors même qu’un délai de 24h est imposé entre deux épandages.

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Le tonnage brut annuel de pesticides consommés en France n’est pas le seul indicateur à considérer. En effet, un fort %age est lié à l’usage de pesticides à forte charge pondérale à l’hectare, essentiellement utilisés en « bio » : soufre et bouillie bordelaise. Ensuite, ce tonnage brut fait dire que la France est le 1er consommateur européen de pesticides. Eu égard à l’importance de l’agriculture en France… cela n’a rien d’étonnant. En revanche, ramené au tonnage alimentaire produit (mesure difficile à calculer puisqu’il faudrait répertorier les rendements de chaque culture et de chaque unité de surface la produisant…) ou mieux à l’hectare produit, la France n’est plus que le 9ème utilisateurt européen de pesticides.
    Cela étant, il ne s’agit pas de minimiser les inconvénients de l’usage des pesticides, et on a raison de viser sinon le zéro-pesticide (même en bio on en utilise), du moins le moins de pesticides possible via l’agroécologie et via le bio.

  2. Les pesticides, les fongicides, les insecticides, ….. , sont des génocides de l’humain et de la nature ! A quand des « Tyrannicides » !!

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