Polychlorobiphényle : Monsanto a sciemment caché les risques

Des documents internes de Monsanto montrent que la société continuait à commercialiser un produit chimique dangereux tout en connaissant les risques.

Rédigé par Anton Kunin, le 10 Aug 2017, à 11 h 02 min
Polychlorobiphényle : Monsanto a sciemment caché les risques
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Selon les journalistes du Guardian, qui ont analysé une pile de documents internes de Monsanto récemment dévoilés, l’industriel était bien au courant de la nocivité de l’un de ses produits, le polychlorobiphényle (PCB), mais a préféré cacher cette information.

Les PCB ont été commercialisés pendant 44 ans

Les polychlorobiphényles (PCB) sont des substances synthétiques qui, de 1935 jusqu’à leur interdiction en 1979, étaient utilisées comme liquides de refroidissement et lubrifiants dans les équipements électriques. Des réfrigérateurs, des peintures et des retardateurs de feu produits entre ces dates sont susceptibles d’en contenir.

frigo pcb

Un vieux frigo ©Helen’s Photos

Le PCB a massivement été utilisé par l’industrie : 1.200 millions de tonnes ont été produites dans le monde. Or il s’agit d’un grave polluant, cancérogène probable et perturbateur endocrinien.

L’interdiction des PCB n’est entrée en vigueur qu’en 1979, après une évolution de la réglementation basée sur des recommandations scientifiques. Pourtant, comme le montrent des documents récemment dévoilés, Monsanto, la société fabriquant ce produit, était bien au courant des risques pour la santé humaine et l’environnement.

Les archives contiennent deux documents particulièrement accablants pour Monsanto

Un document interne daté de 1969 proposait trois scénarios possibles : « ne rien faire », « arrêter toute production de PCB » et « donner une réponse appropriée », à savoir admettre la réalité de la contamination de l’environnement et y remédier. Comme l’histoire le montre, Monsanto a opté pour le premier : ne rien faire. Ce document prouve donc qu’alors même que Monsanto affirmait que les PCB étaient sans danger, le fabricant faisait par ailleurs des calculs des dommages et intérêts qu’il serait amené à verser.

Un autre document interne fait état de fuites de PCB survenues en septembre 1969 aux États-Unis et énumère les actions de nettoyage requises, tout en nuançant que « le gouvernement doit prouver au cas par cas la réalité des dommages engendrés ».

Illustration bannière : Monsanto – © Peter Braakmann Shutterstock
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. Empoisonner les gens pour eux n’est pas une problème, ce qu’ils veulent c’est faire du bizness, le reste ils s’en foutent royalement.

  2. On peux avoir les liens des documents en questions ?
    Car la on ne peux pas vérifier si ce que vous dites est vrai. Un peu de rigueur dans le journalisme, surtout scientifique !

    • Monsanto a du faire beaucoup d’etudes sur ce produit depuis 1935,
      donc en 1969, 34 ans après, Monsanto devait connaitre exactement
      les effets du PCB. MONSANTO connaissait très bien la dangerosité du PCB,
      mais savait que ça raportait beaucoup d’argent à Monsanto

    • Monsanto a du faire beaucoup d’etudes sur ce produit depuis 1935,
      donc en 1969, 34 ans après, Monsanto devait connaitre exactement
      les effets du PCB. MONSANTO connaissait très bien la dangerosité du PCB,
      mais savait que ça raportait beaucoup d’argent à Monsanto

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