À Majorque, Palma veut se réapproprier son centre historique

Les propriétaires d’appartements situés sur l’île de Palma de Majorque (Baléares) ne pourront plus les louer directement aux touristes. Une décision radicale pour tenter de limiter le flux de touristes.

Rédigé par MEWJ79, le 29 Apr 2018, à 8 h 15 min
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Lasse de constater la hausse des loyers et donc une crise du logement, la mairie de Palma de Majorque interdit à compter du 1er juillet 2018, la location saisonnière d’appartements appartenant à des particuliers.

Palma interdit les locations saisonnières d’appartements de particuliers

Finis les appartements loués via Airbnb à Palma. En effet, sur l’île de Majorque, une décision drastique vise à stopper net l’augmentation spectaculaire de l’offre d’hébergement à travers ce genre de sites Internet de location. Seule sera autorisée, à partir du 1er juillet 2018, la location de « logements unifamiliaux complets » (c’est-à-dire des maisons, villas ou chalets), en dehors du centre historique, des zones industrielles et même des environs de l’aéroport.

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Les ruelles de Palma © gn fotografie

La décision, une première en Espagne, a été validée à l’occasion du conseil municipal de ce jeudi 26 avril 2018. Elle s’appuie sur des études montrant l’explosion de l’offre d’appartements touristiques dans la capitale des Baléares : + 50 % entre 2015 et 2017, pour atteindre 20.000 places d’hébergement « alternatif » disponibles, alors que 645 logements seulement disposent d’une licence municipale de location.

Hausse des loyers et montée des incivilités

De 1995 à 2016, le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard grâce notamment aux compagnies aériennes low-cost et aux visiteurs des marchés émergents comme la Chine, l’Inde et les pays du Golfe. Face à la fronde des habitants majorquins, agacés de voir les loyers flamber, la municipalité sort donc les grands moyens.

La transformation des logements privés en appartements touristiques est devenue une activité spéculative, avec à la clé une augmentation des loyers (+40 % en cinq ans selon la mairie de Palma de Majorque) et par conséquent sur une crise du logement.

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Bus touristique © Kapustin Igor Shutterstock

En outre, les incivilités et autre comportements outranciers souvent liés à ce tourisme « low cost », ont augmenté et touchent les destinations urbaines espagnoles, comme Barcelone.

Des caméras pour contrôler le flux des touristes à Dubrovnik

Si Palma est la première en Espagne à prendre cette décision, d’autres villes, excédées, risquent de suivre. Ainsi, à Ibiza, le parlement régional a voté en juillet 2017 une loi pour interdire les locations saisonnières sans licence et limiter à 623.000 les places dédiées au tourisme sur l’archipel, avec pour objectif de les réduire dans les prochaines années à 500.000.

Dans la ville-forte de Dubrovnik, en Croatie, les autorités ont installé des caméras aux portes des remparts pour contrôler le flux de visiteurs, et veulent limiter les escales de paquebots de croisière.

Sur l’autre rive de l’Adriatique, Venise, 265.000 habitants et 24 millions de visiteurs par an, veut instaurer un système de réservations pour accéder à la place Saint-Marc aux heures de pointe. Il existe déjà des amendes de 500 euros pour les pique-niques par terre et les plongeons dans la lagune.

À Florence, on asperge les rues autour de la basilique Santa Croce au jet d’eau pour éviter que les touristes ne s’y attardent trop.

Illustration bannière : – Le centre historique de Palma de Majorque © Miguel Cabezón
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

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