Pollution des paquebots de croisière : une taxe écologique pour les voyageurs
Le prix des croisières en France pourrait augmenter avec la nouvelle taxe qui s’appliquera à chaque escale dans un port de l’Hexagone.

Le 1ᵉʳ décembre 2025, le Sénat a adopté un amendement au projet de budget 2026 instituant une taxe sur les croisières internationales : chaque passager effectuant une escale dans un port français devra désormais s’acquitter d’une contribution de 15 € par escale, une mesure présentée comme un levier pour financer la protection des littoraux et internaliser les impacts environnementaux des croisières.
Les modalités de la taxe sur les croisières : 15 euros par passager et escale
L’amendement voté prévoit que tout passager débarquant lors d’une escale dans un port français, paie 15 euros par escale. Ce prélèvement s’applique aux croisières internationales, au nom du principe « pollueur-payeur », précise Public Sénat(1). Selon les sénateurs à l’origine du texte, la taxe permettrait de lever environ 75 millions d’euros par an. L’idée est de mobiliser ces recettes pour financer la protection et la valorisation des littoraux, ainsi que la gestion des impacts liés aux paquebots.
Le texte s’appuie sur une estimation selon laquelle les paquebots européens émettent chaque année plus de 7 millions de tonnes de CO₂, ainsi que des polluants atmosphériques considérables, comparables aux émissions d’un milliard de voitures. À travers cette taxe, les sénateurs entendent responsabiliser les acteurs de la croisière pour leurs externalités environnementales et préserver les zones côtières et portuaires.
Mais le secteur, représenté notamment par CLIA Europe, alerte sur le risque d’une « fiscalité cumulative » : les compagnies de croisière sont déjà soumises au système d’échange de quotas d’émission de CO₂ (SEQE), et l’ajout d’une taxe forfaitaire uniforme risquerait de taxer deux fois les mêmes émissions, sans gain environnemental évident, souligne Tour Mag.
De plus, le gouvernement a exprimé des réserves, soulignant la difficulté à distinguer juridiquement un navire de croisière d’un ferry : les liaisons régulières vers la Corse ou l’outre-Manche pourraient alors être concernées de façon indésirable.
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Quel impact sur le prix des billets et l’attractivité des ports français ?
Concrètement, pour un croisiériste effectuant une escale en France, la taxe ajoute un surcoût de 15 euros. Pour un itinéraire avec plusieurs escales françaises, le montant total ajouté peut s’accumuler, ce qui pourrait légèrement faire grimper le prix du billet — sans pour autant représenter une proportion massive du coût total, souvent élevé.
Pour les compagnies et les ports, la crainte est que cette taxe uniforme rende les escales françaises moins attractives face à des ports européens concurrents, moins taxés. Certains itinéraires pourraient être modifiés, voire réduits, au détriment des ports français.
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