Espèces en danger : un oiseau australien oublie son chant d’amour

En Australie, la population du méliphage régent n’arrête pas de baisser. À tel point que les plus jeunes ne savent plus chanter et sont incapables de séduire les femelles.

Rédigé par Audrey Lallement, le 19 Mar 2021, à 10 h 18 min
Espèces en danger : un oiseau australien oublie son chant d’amour
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Le méliphage régent, un oiseau australien, est une espèce classée en danger critique d’extinction. Dans certaines zones, sa population est tellement faible que les plus jeunes sont incapables d’apprendre le chant propre à leur espèce, en particulier celui qui leur permet de séduire les femelles.

Méliphage régent – Les jeunes oiseaux de l’espèce ne savent plus chanter

Le chant du méliphage régent, l’Anthochaera phrygia, une espèce de passereau endémique qui vit dans les forêts d’eucalyptus en Australie, va-t-il totalement disparaître ? Il se pourrait bien.
Selon des travaux réalisés par des chercheurs de l’Australian National University et l’organisation BirdLife Australia qui ont été publiés dans la revue Proceeding of the Royal Society B, ces oiseaux sont devenus tellement rares que les plus jeunes sont incapables d’apprendre le chant qui leur est propre(1).

Pour mener à bien leur enquête, les scientifiques ont collecté des informations sur le méliphage régent entre juillet 2015 et décembre 2019. Durant cette période, ils ont enregistré les chants de plusieurs dizaines de mâles. C’est en comparant ces enregistrements récents avec d’autres qui ont été réalisés entre 1986 et 2011 ou avec des oiseaux captifs, que les chercheurs se sont aperçus que les oiseaux ne connaissaient plus le chant de leur propre espèce.

méliphage régent

Espèce autrefois assez commune en Australie, les populations de méliphage régent se sont effondrées à cause des sécheresses, de la perte d’habitat et de la concurrence d’autres espèces © Ken Griffiths

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Le méliphage régent, une espèce classée en danger critique d’extinction

Selon les scientifiques, 18 % des mâles observés, soit 12 % de la population totale, n’émettaient plus le chant de leur espèce. Certains chantaient comme un méliphage à gouttelettes, un polochion criard, un grand réveilleur voire une perruche. Ce phénomène s’explique par le fait que ces oiseaux se trouvaient dans des zones de très faible population et que les plus jeunes ne pouvaient donc pas apprendre à chanter, notamment les vocalises sensées séduire les femelles, en imitant leurs congénères plus âgés.

Sans chant de séduction, pas de femelle et sans femelle, pas d’oisillons. Et c’est ainsi que la population diminue encore et encore. Aujourd’hui, la population de ce passereau australien s’élève à 300 oiseaux alors qu’elle atteignait 1.500 auparavant.

Pour sauver cette espèce, les scientifiques envisagent donc de réintroduire des spécimens élevés en captivité à qui l’on aurait appris leur chant grâce aux enregistrements réalisés il y a plusieurs années. Actuellement, le méliphage régent est une espèce classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Illustration bannière : Un méliphage régent chantant sur une branche – © Susan Flashman
Références :
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