Les zones humides disparaissent (vraiment) rapidement

En rappel à la publication du rapport Ramsar 2018 sur l’état des zones humides dans le monde, petit coup de projecteur sur ces milieux en forte régression partout à travers le globe.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 2 Dec 2018, à 7 h 50 min
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Si le facteur clef de la définition des zones humides est l’eau, il existe un grand nombre de milieux humides. On peut ainsi citer les landes, les marais, les mares, les vasières, les tourbières, les prairies humides ou encore les forêts humides… Mais ce n’est pas tout ! Rentrent également dans la définition les herbiers marins, les mangroves et les récifs coralliens !

La Convention internationale sur les zones humides – dite Convention Ramsar – qui a débouché en 1971 sur un traité international destiné à protéger ces environnements fondamentaux pour l’homme et la biodiversité, a publié fin septembre son rapport sur l’état de conservation des zones humides dans le monde(1). Et le constat est tout simplement alarmant : ces milieux très spécifiques sont aussi importants qu’en danger !

zones humides

Un herbier de posidonie © Pommeyrol Vincent

Faisons en un rapide tour d’horizon.

Que sont les zones humides ?

Tous les milieux humides comme énumérés plus haut, sont très spécifiques, abritent une faune et une flore qui leur est propre mais surtout, peuvent être des milieux fluctuant durant l’année. Il peut y avoir une sorte de respiration de ces milieux, entre l’arrivée de l’eau, l’assèchement du milieu, le gel, etc., qui participe à la définition des zones humides

En France, 50 % des espèces d’oiseaux dépendent des zones humides et 30 % des espèces végétales menacées de notre territoire en dépendent aussi.

En métropole, les zones humides représentent 1,8 millions d’hectares, soit 3 % du territoire français. Hors métropole, les seuls récifs coralliens français couvrent 55.000 km², soit 10 % des récifs coralliens de la planète !

Quels rôles jouent les zones humides

  • Les zones humides permettent actuellement à près d’un milliard de personnes sur la planète de se nourrir.
  • Les tourbières, qui ne sont qu’un seul type de zone humide et qui couvrent 3 % de la planète, stockent deux fois plus de carbone que ne le font les forêts.
  • Les zones humides sont dans le cycle l’eau et fournissent donc, à un moment ou à un autre, la quasi-totalité de l’eau douce de la planète.
  • Elles permettent à la fois le transport, le tourisme et le développement culturel et représentant une valeur économique supérieure à cinq fois à celle des forêts tropicales.
  • 40 % des espèces de la planète et 1/7e de la population humaine dépendent des zones humides.
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Tourbières en Estonie © Erik Mandre

15 ans après sa création, la France a signé la convention de Ramsar le 1er octobre 1986 pour une « conservation et une gestion rationnelle » des zones humides. Sur notre territoire, c’est désormais 48 zones humides dites d’intérêt international que nous préservons. Quelle sera la 49e ?

Quel est l’état actuel des zones humides ?

Au cours du dernier siècle, 64 % des zones humides de la planète ont été détruites et la tendance ne semble pas particulièrement s’inverser même si des volontés émergent. La convention de Ramsar en est d’ailleurs la preuve en étant le seul et unique traité international de protection de milieux naturels.

Du haut de leurs (encore) 12,1 millions de km² de superficie, seuls 20 % des zones humides du monde sont protégées malgré les enjeux liés à leur préservation. Il est estimé que sur les 19.500 espèces dépendantes de ces milieux à travers le monde, 25 % de celles-ci sont désormais menacées d’extinction.

Il n’en faut pas beaucoup plus pour se ranger du côté de ceux qui se battent à leur valorisation et à leur préservation.

Illustration bannière : Ragondins dans le marais poitevin – © Christie 85
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Avoir des zones humides, c’est très bien. Sauf lorsque l’État le décide autrement. Par exemple, araser un barrage sain, contenant des millions de mêtres cubes d’eau. Détruisant la faune et la flore. Pour remettre cette rivière à l’état des hommes préhistoriques. La vallée abandonnée à l’état de sècheresse. Merci macron et toute sa clique de bons à rien.

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