Clash dans le Lot-et-Garonne : les agriculteurs refusent de détruire le barrage de Caussade jugé illégal !

La tension monte autour du lac de Caussade. Ce barrage bâti sans autorisation par les agriculteurs du Lot-et-Garonne doit être détruit. Mais la Coordination rurale ne compte apparemment pas se laisser faire.

Rédigé par Paul Malo, le 10 May 2019, à 11 h 35 min
Clash dans le Lot-et-Garonne : les agriculteurs refusent de détruire le barrage de Caussade jugé illégal !
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La préfète du Lot-et-Garonne a ordonné la destruction d’un barrage construit par la Chambre d’agriculture. Les agriculteurs ont fait savoir qu’ils n’allaient pas obtempérer. Le ton monte dangereusement…

Lac de Caussade et son barrage – Une autorisation obtenue puis retirée

Le lac de Caussade c’est une retenue de 920.000 mètres cubes sur 20 hectares. Un projet qui était porté par la chambre d’agriculture dominée par la Coordination rurale. Un lac qui doit maintenant disparaître, et son barrage détruit(1). Pourtant, dans un premier temps, les agriculteurs du Lot-et-Garonne avaient été autorisés en juin 2018 à constituer une réserve d’eau destinée à irriguer une vingtaine d’exploitations.

Sauf que l’idée d’une transition écologique est passée par là… La préfète avait ensuite retiré cette autorisation, à la demande des ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique. Ce dernier avait annoncé en février une mission d’inspection afin d’imaginer une solution alternative.

Par arrêté du 14 décembre 2018 la préfète de Lot-et-Garonne a ordonné la suspension des travaux de construction de la retenue d’eau dite de Caussade sur la commune de Pinel-Hauterive. Mais les travaux de la digue ont été menés à terme durant l’hiver, malgré le retrait du feu vert et l’intervention des gendarmes.

Résultat : le Tribunal administratif de Bordeaux a jugé, le 29 mars dernier, que la retenue d’eau de Caussade avait été construite illégalement. La préfète a donc signé, le 2 mai dernier, un arrêté ordonnant à la Chambre d’agriculture de renoncer à la mise en eau de l’ouvrage et de cesser les travaux, sous astreinte de 500 euros par jour.

Le risque d’un nouveau Sivens ?

Plus encore, la préfète a également ordonné la destruction de l’ouvrage dans un délai de trois mois, là aussi sous astreinte de 500 euros par jour de retard, et la remise en état du site. La Chambre d’agriculture s’est vue aussi ordonner de consigner un peu plus d’un million d’euros pour financer la remise en état. L’arrêté préfectoral peut faire l’objet d’un recours contentieux dans un délai de deux mois.

Les agriculteurs, eux, se disent prêts à sanctuariser le site. Soutenus par la Coordination rurale, ils s’opposent fermement à la déconstruction de la digue de 300 mètres de long et 12 mètres de haut, aujourd’hui achevée. « Quiconque touchera à 1 m3 de ce lac en subira les conséquences », assure Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’Agriculture du Lot et Garonne. L’organisme consulaire menace de licencier 15 salariés si l’État venait à saisir le millions d’euros.

France Nature Environnement (FNE) et la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso Aquitaine) qui avaient réclamé cette remise en état se sont réjouis que « la protection de la nature passe enfin au premier plan ». Pour ces ONG, ce projet « fausse solution pour des agriculteurs confrontés au manque d’eau » illustre bien « une fuite en avant face aux effets du changement climatique ».

Se dirige-t-on vers un nouveau Sivens ?

Illustration bannière : Vue du chantier du lac de Caussade – © Sud Ouest/ Capture d’écran Youtube
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. L’administration FRANÇAISE dans toute sa splendeur, après on s’étonne que les gens se révoltent.?????

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