La route photovoltaïque arrive en région parisienne

Après un premier test en Normandie en décembre 2016, le projet de routes photovoltaïques se poursuit avec deux chantiers programmés en Île-de-France.

Rédigé par Anton Kunin, le 9 Feb 2017, à 11 h 30 min
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L’Établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest s’y intéressait depuis mars 2016, c’est désormais chose faite : le département des Hauts-de-Seine aura lui aussi, non pas un, mais deux tronçons de route photovoltaïque, une technologie baptisée Wattway.

Wattway : produire de l’électricité tout en faisant circuler des véhicules

Ce projet technologique, dont le but est de marier au même endroit la circulation automobile et la production d’électricité, était en développement depuis 2005. Des années de recherches ont été nécessaires à l’Institut national de l’énergie solaire (INES) pour élaborer un prototype : ce pari technologique s’est enfin concrétisé fin 2016. La société Colas, filiale du groupe Bouygues, a alors inauguré un premier tronçon d’autoroute solaire dans la commune de Tourouvre-au-Perche, dans l’Orne.

Dans les Hauts-de-Seine, ce sont les communes de Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux qui accueilleront leurs tronçons de route solaire. Les deux sites feront chacun 100 m². Si la destination exacte de celui d’Issy-les-Moulineaux n’est pas encore connue, le tronçon de Boulogne-Billancourt devrait servir à alimenter la piscine municipale. Selon l’ADEME, le revêtement d’un kilomètre de route de panneaux photovoltaïques permettrait d’assurer l’éclairage public d’une ville de 5.000 habitants. Par ailleurs, selon la société Colas, 20 m² de chaussée suffisent pour alimenter un foyer en électricité (hors chauffage).

route-solaire-france

Photo © COLAS-Yves SOULABAILLE

Quel avenir pour la route photovoltaïque ?

Les pouvoirs publics se montrent très enthousiastes à l’idée de déployer cette technologie « verte ». En décembre 2016, lors de l’inauguration du premier tronçon, Ségolène Royal a même révélé l’existence d’un « plan de déploiement national des routes solaires ». Celui-ci stipule l’objectif de créer en France 1.000 km de voies solaires à l’horizon 2022. Selon Colas, une centaine de sites devraient être inaugurés à travers la France avant la fin 2017. Le développement de la technologie à l’origine de cette route photovoltaïque a nécessité un investissement de 5 millions d’euros, entièrement pris en charge par l’État. Les tronçons prochainement construits en région parisienne coûteront, pour leur part, 300.000 euros chacun. Ces dépenses seront intégralement prises en charge par le ministère de l’Environnement.

Les opposants au projet dénoncent cependant sa faible efficacité : les dalles photovoltaïque incrustées dans la chaussée permettent de produire 13 fois moins d’électricité qu’un panneau solaire traditionnel. De plus, cette technologie n’ayant jamais été testée dans des conditions de circulation réelles, son rythme d’usure demeure inconnu. N’empêche, Colas voit les choses en grand : dans un futur proche, la société entend rajouter des technologies d’induction à ses panneaux afin de permettre aux véhicules de se recharger automatiquement lorsqu’ils sont à l’arrêt, garés dans un parking, à un feu rouge, voire même lorsqu’ils sont en mouvement.

Illustration bannière © COLAS-Yves SOULABAILLE.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. Sans être rabat-joie il faudrait connaitre la fiabilité et la durabilité de ce procédé, surtout quand on voit la vitesse à laquelle se dégrade nos routes, voir le cout de l’entretien, je pense encore que le photovoltaïque sur toiture à plus d’avenir que ce procédé, mais seul l’avenir peut nous le dire, il serait bon avant de généraliser ce procédé d’attendre les conclusions plutôt que de dépenser des sommes pharaoniques pour rien.

  2. Si on commençait par utiliser toutes les toitures de grands bâtiments industriels, commerciaux et publics?

    • C’est évidement le premier espace disponible, généralement stérile et qui pourrait assurer l’essentiel à moindre frais.
      Mais comment inciter ou contraindre?
      – Louer d’office!
      – taxer!
      – réquisitionner!

    • Guyot il faut informer, informer et informer ! je suis toujours surpris de voir le manque de connaissance dans le domaine, encore aujourd’hui nombreux sont ceux qui n’ont aucune idée ni de la production possible de leur toit, ni de l’aspect économique. Idéalement, il faudrait aussi des financement innovent qui permette par exemple au particulier de financer son installation uniquement en remboursant un emprunt avec les économies réalisées sur l’électricité

    • Guyot il faut informer, informer et informer ! je suis toujours surpris de voir le manque de connaissance dans le domaine, encore aujourd’hui nombreux sont ceux qui n’ont aucune idée ni de la production possible de leur toit, ni de l’aspect économique. Idéalement, il faudrait aussi des financement innovent qui permette par exemple au particulier de financer son installation uniquement en remboursant un emprunt avec les économies réalisées sur l’électricité

  3. Même à faible rendement, utiliser les chaussées, déjà minéralisées, est bien préférable aux centrales actuelles qui stérilisent des terres agricoles.
    Entre les routes et les toitures, il y a de quoi alimenter plusieurs fois la France.
    Les pays nordiques ont moins pudiques que nous et équipent même les toitures de monuments historiques (sans que cela des défigures, d’ailleurs, puisqu’il est rare de voir les toitures de près).

  4. Et si t’essayes pas tu ne sauras jamais comment ça se comprte en situation réelle !!!

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