FIV, perturbateurs endocriniens : l’infertilité gagne du terrain en France

Facteurs environnementaux, conception tardive… : en France, 24% des couples sont confrontés à une difficulté à concevoir un enfant qui conduit à consulter un médecin, alerte un nouveau rapport remis au ministère de la Santé.

Rédigé par Anton Kunin, le 7 Mar 2022, à 11 h 32 min
FIV, perturbateurs endocriniens : l’infertilité gagne du terrain en France
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Le ministère de la Santé s’apprête à s’attaquer au sujet de l’infertilité, véritable fléau dans les pays industrialisés et notamment en France. Un rapport sur la question, rédigé par les professeurs Samir Hamamah et Salomé Berlioux à la demande du ministère de la Santé, vient de lui être remis.

1 enfant sur 30 naît aujourd’hui grâce à l’assistance médicale à la procréation

Longtemps négligé par la communauté médicale mais aussi la société dans son ensemble, le fléau de l’infertilité guette les couples dans les pays industrialisés et notamment en France. Il est désormais estimé que 3,3 millions de personnes sont directement concernées dans notre pays. Depuis 40 ans, le recours à l’assistance médicale à la procréation a en effet progressé sans discontinuer. La proportion d’enfants conçus par fécondation in vitro (FIV) dans la population française progresse de 0,5 % tous les 7-8 ans, et c’est désormais 2,5 % des enfants français qui sont conçus par FIV, soit 1 enfant sur 40. Et en considérant l’ensemble des techniques de l’assistance médicale à la procréation (FIV/ICSI, inséminations artificielles et induction simple de l’ovulation), on peut estimer que 3,4 % des enfants sont aujourd’hui conçus avec tel ou tel type d’aide médicale, soit 1 enfant sur 30, alertent les professeurs Samir Hamamah et Salomé Berlioux dans un rapport qu’ils ont récemment remis au ministère de la Santé.

Si le recours à l’assistance médicale à la procréation s’avère si souvent nécessaire, c’est parce que les capacités naturelles des hommes et des femmes à concevoir ont diminué. En cause, l’exposition à des produits reprotoxiques, tels que les perturbateurs endocriniens, présents dans l’environnement quotidien (alimentation, atmosphère intérieure et extérieure, expositions professionnelles). Chez une partie de la population, c’est également la consommation de tabac ou de cannabis, l’obésité et les troubles de l’alimentation qui jouent un rôle : tous ces comportements avaient précédemment été identifiés comme étant des facteurs d’infertilité.

La fertilité a décliné ces dernières décennies tant chez les femmes que chez les hommes

infertilité

Tant les hommes que les femmes sont concernés par l’infertilité – © fizkes

Parmi les facteurs de l’infertilité il y a aussi l’âge moyen, de plus en plus tardif, de la conception d’un enfant. En effet, un quart des enfants nés en France en 2020 avaient, au moment de la naissance, une mère de 35 ans et plus et un père de 38 ans et plus… alors même qu’en 1975, les femmes mettaient au monde leur premier enfant à 24 ans en moyenne. La fertilité féminine décline en effet dès 30 ans, et cette chute s’accélère significativement à partir de 35 ans. L’insuffisance ovarienne physiologique de la femme liée à l’âge s’accompagne également d’une altération de la qualité des ovocytes.

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Chez les hommes, le risque d’infertilité augmente quelque peu à partir de 40 ans, puis explose au-delà de 50 ans. Chez la gent masculine, l’infertilité est liée surtout au déclin de la « concentration spermatique », en d’autres mots, la trop faible concentration de spermatozoïdes dans l’éjaculat. Sur la période allant de 1973 à 2011, les scientifiques ont en effet observé un déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique, et on peut supposer que la tendance s’est poursuivie au-delà.

Les auteurs du rapport alertent enfin sur le fait que la médecine n’est pas toute-puissante. Malgré toutes les techniques médicales disponibles, le risque pour une femme de rester sans enfant est multiplié par deux à 35 ans et par six à 40 ans. Le risque de rester sans enfant passe de 6 % à 30 ans à 14 % à 35 ans, puis à 36 % à 40 ans.

Illustration bannière : Infertilité en France – © Chinnapong
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. C’est triste à dire, mais nous ne sommes plus aux 30 glorieuses, la mondialisation a privé la France d’une économie saine dans le sens que l’on consommait ce qu’on produisait dans notre pays (économie circulaire) personne sur le côté de la route, les charges des patrons permettaient le financement de la santé et de la vieillesse ! Enfin de compte quelles activités nous attendent, la robotisation à outrance dans certaines industries, les petites, moyennes et grandes surface veulent se passer de leurs caissières, les emplois de service sont esclavagisant et mal payés, les meilleures places sont prises, l’enfer des guerres est à l’affût, les chefs d’état veulent contrôler tout le monde, la pollution est envahissante, l’énergie coûte de plus en plus chère, le recyclage de nos ordures n’est pas abouti et hors de contrôle, nous en salissons les pays étrangés histoire de ne pas perdre d’argent, les lobbyings des pesticides ne veulent pas lacher la barre de leurs magouilles enrichissantes pour eux pas pour notre TERRE et sa flore et sa faune, les forêts sont détruites pour plus de productions polluantes, ceux qui veulent protèger notre planète sont assassinés, c’est fini le monde du Bise-Nounourse ! Essayons d’être plus modeste des plus grands aux plus petits, moins vaniteux, gourmands, méditons sur notre planète et les hommes ! Qu’allons-nous devenir, que voulons-nous en faire ? Les Autochtones des pays les moins industrialisés sont un milliard de fois plus respectueux du monde où ils vivent !

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