Une bactérie identifiée responsable de la majorité des infections urinaires

L’étiologie des infections urinaires, longtemps restée un mystère, est désormais davantage connue : le rôle de la bactérie E. coli apparaît primordial.

Rédigé par Anton Kunin, le 1 Mar 2021, à 11 h 25 min
Une bactérie identifiée responsable de la majorité des infections urinaires
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Des chercheurs français ont réussi à identifier une bactérie présente dans la plupart des infections urinaires. Le « code biologique » de ces infections est donc désormais connu avec une certitude inédite.

Il existerait un lien entre infections urinaires et cancer colorectal

Les infections urinaires touchent 1 personne sur 2. Et pourtant, jusqu’ici les chercheurs n’avaient pas été capables d’expliquer avec précision leur origine, si ce n’est que les infections urinaires sont liées à la contamination de la région urogénitale par des bactéries issues du microbiote intestinal. Mais cela vient de changer : selon une étude de l’Inserm, du CHU de Toulouse, d’INRAE, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’École nationale vétérinaire de Toulouse publiée dans la revue Plos Pathogens, dans 80 % des cas ces infections sont liées à la bactérie Escherichia coli (E. coli).

Cette découverte a son importance dans la mesure où il avait déjà été démontré que dans certaines conditions, les E. coli présentes dans le tractus intestinal peuvent produire une toxine, la colibactine, qui est associée à un risque accru de cancer colorectal. En d’autres mots, la propension aux infections urinaires doit aussi nous alerter sur un éventuel risque de cancer colorectal.

Bientôt une recherche de colibactine chez tous les patients souffrant d’infections

urinaires ?

Concrètement, la colibactine a été identifiée chez 25 % des hommes souffrant d’une infection urinaire. C’est la première fois que des chercheurs ont entrepris de rechercher la colibactine chez des patients souffrant d’une infection urinaire, et on devrait se féliciter du fait que la recherche ait pris cette voie. En effet, il avait été précédemment démontré que chez la souris, la colibactine est produite lors d’une infection urinaire par E. coli et qu’elle induit des dommages à l’ADN dans les cellules de la muqueuse de la vessie.

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Au vu de cette découverte, les chercheurs recommandent une prise en charge plus spécifique des patients souffrant régulièrement d’infections urinaires, avec une recherche systématique des marqueurs de la colibactine dans leurs urines.

Illustration bannière : Les infections urinaires touchent essentiellement les femmes © aslysun
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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