L’inclusive Business, quand l’entreprise s’attaque à la pauvreté

Rédigé par Jean-Marie, le 13 Sep 2014, à 15 h 59 min
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 L’inclusive business et la philantropie, c’est pareil ?

Contrairement à une politique de philanthropie ou de certaines politiques de responsabilité sociale, l’inclusive business a un effet structurant qui transforme l’activité de l’entreprise (chaîne d’approvisionnement,…) de manière à pouvoir inclure ceux qui gagnent moins de 8 dollars par jour (c’est le niveau officiel).  Il s’agit réellement de faire des affaires et donc l’inclusive business peut tout à fait cohabiter avec une politique philanthropique parallèle.

inclusive business is business

Un capitalisme créatif plus digne

L’inclusive business est de fait bien plus « responsabilisant » qu’une politique de la philanthropie ou de la vision de la responsabilité sociale et de la shared-value. Dans ces derniers cas, on postule qu’il faut aider une population qui de facto, se trouve dans une position d’assistée, position qui manque de responsabilisation, voire de dignité.

A contrario, l’inclusive business et son approche BoP place le citoyen pauvre dans un rôle actif où il redevient, dans un renversement vertueux, un vrai consommateur et un vrai entrepreneur ou emprunteur, avec l’estime de soi et l’efficacité qui en découlent. Le marché, plutôt que l’assistance, est le fondement de la dignité et de la prospérité corollaire.

L’Inclusive business, c’est pour les grandes sociétés

Et non, l’inclusive business, ce n’est pas seulement pour les grands groupes qui ont assez de ressources pour développer des modèles innovants en eux-mêmes. Non, il y a bien des exemples de sociétés de taille moyenne qui ont développer de vraies affaires avec les pauvres, comme par exemple Waste Ventures en Inde ou Pupa au  Brésil qui s’appuie sur des micro-franchises et a permis la création de 50.000 places de classe.[4]

Coca-Cola en Zambie

En Zambie, avec l’Unicef, Cola Life (social business de Coca-Cola) s’est associé à son distributeur Coca-Cola, dans le but de profiter de son vaste réseau de distribution des boissons afin de distribuer des kits anti-diarrhée sur tout le territoire. Il s’agissait de toucher les populations les plus isolées et les plus pauvres. Concrètement, les kits commercialisés ont été glissés dans un espace disponible entre les bouteilles dans les  cagettes.. La chaîne de distribution a également été mobilisée pour faire parvenir des médicaments à des intermédiaires tout en leur permettant de réaliser une faible marge et en garantissant un prix autour de 1 ou 2 euros au consommateur final.

Autre exemple, Envirofit [5] qui « innove pour sauver des vies ». Envirofit est une entreprise dont la vocation est la production et la vente de fourneaux efficaces, durables et abordables avec l’ambition de  créer un environnement propre, propice à la la santé, et avec des impacts sociaux positifs dans les pays en développement.

Les fours écologiques d’Envirofit

En 2007, Envirofit s’est tournée vers la conception de fours et fourneaux ux propres, en partenariat avec le Programme spatial de respiration de la Fondation Shell avec l’ambition de mettre au point une  « solution propre et évolutive pour la cuisine ». Il s’agit bien sûr d’aider à réduire la  très importante pollution  atmosphérique grâce à une approche économiquement viable pour l’entreprise et les consommateurs des pays émergents.

envirofit-inclusive-business-BoP

Envirofit a ouvert un programme pilote en Inde en 2008 puis l’a étendu en 2010

A partir d’une bonne connaissance des cultures de cuisson sur le terrain, Envirofit a utilisé des technologies de cuisson innovantes pour concevoir de nouveaux fours utilisant des outils informatiques de pointe,  avec des tests de performance rigoureux. En 2009 Envirofit remporté le prix Héros de l’Environnement de  Time Magazine ainsi qu’une récompense en 2013 dans le prix des  innovateurs de l’année en 2013.

Entreprise sociale, Envirofit est passée d’un petit projet pilote en Inde il ya 7 ans avec un unique modèle de cuisinière à une entreprise leader avec de multiples modèles (1 million ont été vendus) et qui devient un leader de son secteur  dans plus de 45 pays

 

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. faire du marché avec les pauvres, ils sont plus nombreux!
    ex: coca en zambie, faut déjà importer ou commander des palettes de coca pour avoir 1 kit anti diarrhée « gratuit »(kit qui coute 20 cts ), de qui se moque t’on!
    Sans compter que cette boisson provoque des douleurs d’estomac, l’ostéoprose…, alors en vendre à des gens pauvres!

  2. Attention au-dessus de l’encart HEC il y a plusieurs paragraphes identiques qui se suivent…

  3. Bravo. Tres bel article qui fait une bonne synthèse du sujet. On attend les aures exemples concrets d entreprises

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