Friperies : plus qu’un effet de mode

Conjoncture économique et diminution du pouvoir d’achat aidant, les friperies sont de plus en plus à la mode. Loin d’être une révolution dans nos modes de consommation, elles participent pourtant à leur renouvellement.

Rédigé par Hugo Quinton, le 18 Apr 2015, à 18 h 43 min
Friperies : plus qu’un effet de mode
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Au XIXe siècle, le commerce de fripier commence à se spécialiser, même si on ne le distingue pas tout de suite du brocanteur. La confection mécanique et standardisée se développant en 1850, le vêtement est alors constamment reprisé, reteint ou retaillé. Les fripiers en boutique se distinguent des fripiers étaliers, qui vendent dans la rue.

Les friperies existent depuis plusieurs siècles

Les friperies, à l’époque, s’approvisionnaient principalement auprès des hôpitaux, des monts de piété, des ministères de la guerre et des morgues. Avec la montée de la propreté et de l’hygiène, les fripes seront totalement désinfectées dans des batteries d’étuves. Le terme « marché aux puces »  est d’ailleurs révélateur.

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L’émergence d’une nouvelle mode

C’est dans les années 60 que la friperie connaît un renouveau sans précédent, pour détourner les uniformes militaires dans le cadre des contestations des guerres coloniales, mais aussi pour s’extraire de l’uniformité du prêt-à-porter.

Le vintage : le phénomène à la mode

On remarque depuis quelques années que le vintage est très en vogue. La crise économique, une conscience environnementale ? Ces facteurs ont conduit petit à petit à la normalisation de la friperie, créant une expansion sur le phénomène du vintage, faisant passer la fréquentation des friperies d’un concept marginal à des fréquentations beaucoup plus régulières pour de nombreuses personnes.

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Non seulement les friperies ont ouvert de façon massive ces dix dernières années, mais elles concernent aujourd’hui une clientèle très diversifiée. Etudiants, salariés, créateurs de mode, touristes… La friperie est partie intégrante de la mode.

Pour le sociologue, Frédéric Godart, les friperies sont bien plus qu’une mode, elles sont là pour durer. C’est un fait social total dans la mesure où il permet de comprendre et analyser des évolutions majeures de nos sociétés.

Renouveau d’un mode de consommation ancien

Dans une conjoncture difficile comme la nôtre, les friperies apparaissent comme une double solution : elles permettent de revendre ses vêtements usagés et d’en acheter de nouveaux à moindre coût. Une solution économique qui permet aussi de renouveler sa garde robe.

Au-delà de cet aspect d’économie, le développement de la conscience écologique et le besoin de recycler ont participé à l’émergence de ces nouvelles boutiques. Acheter des vêtements ou accessoires dans des friperies permet de prolonger leur cycle de vie, ces boutiques permettent de consommer de manière responsable.

Un concurrent pour la mode actuelle ?

Ces boutiques vintage sont aussi un moyen de se singulariser, les clients viennent dénicher la perle rare afin de s’individualiser et d’extérioriser leur personnalité, pour avoir leur propre style. Selon les sociologues, le vintage est un phénomène majeur et mondial dans la mode actuelle, qui renvoie à une fascination de la mode pour son propre passé. Ce qui est démodé est aujourd’hui vintage.

On peut donc se demander si les boutiques de fripes ne détrôneraient pas l’industrie de la mode ? Que nenni, les friperies constituent essentiellement un nouveau mode de consommation et de distribution et servent de complément pour la mode actuelle.

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