Émirats arabes unis : la fin des animaux sauvages comme animaux de compagnie

Au Moyen-Orient, de riches émiriens payent de grosses sommes d’argent pour s’offrir des animaux sauvages en guise d’animaux de compagnie.

Rédigé par Marie Mourot, le 17 Sep 2017, à 15 h 30 min
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Aux Émirats arabes unis, mais aussi au Koweït ou au Qatar, de nombreuses espèces protégées sont achetées, de manière illégale, par de riches propriétaires. Depuis quelques années, il est très courant par exemple, qu’un enfant reçoive un lionceau ou un bébé tigre pour son anniversaire. Avoir un animal sauvage chez soi comme animal de compagnie est un signe de prestige dans cet État fédéral. Et plus l’animal est gros et dangereux, plus le prestige est grand. Tigres, guépards, lions, singes, léopards, tout est envisageable aux Émirats arabes unis (ÉAU)… si vous avez de l’argent.

Aux Émirats arabes unis, un commerce illégal d’espèces menacées d’extinction

Les animaux proviennent dans la grande majorité d’Afrique du Sud et sont achetés sur internet. Alors que certains animaux restent enfermés dans des maisons, il est très fréquent aussi de voir un gros félin à l’arrière d’une voiture ou en laisse dans les centre-villes. De nombreuses photographies ont été prises à Dubaï notamment où ce phénomène est très répandu.

Émirats arabes unis, animaux sauvages

Un guépard en laisse © Capture d’écran Youtube

Outre le fait que ce commerce soit absolument intolérable pour ces espèces menacées, il est aussi très dangereux. En effet, de nombreux félins parviennent à s’échapper ou sont abandonnés, et se retrouvent errant dans les rues.

Des propriétaires inconscients qui maltraitent les animaux

Les tigres, lions et autres félins sont la plupart du temps achetés jeunes et lorsqu’ils grandissent, leurs propriétaires ne parviennent plus à s’en occuper. La férocité des animaux devient alors difficile à contrôler et les accidents se multiplient.

Afin de les rendre inoffensifs, ces Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) sont mutilés : les propriétaires exigent fréquemment que les dents des animaux soient retirées et les griffes arrachées. Les conséquences sont dramatiques pour ces animaux qui souffrent déjà des conditions difficiles de leur captivité. Ils sont parfois retrouvés morts à cause des mutilations qu’ils ont subi ou souffrant visiblement de malnutrition.

N’ayant aucune connaissance sur leurs besoins nutritionnels, les propriétaires ne nourrissent pas assez leurs animaux. Ils se contentent de leur donner des morceaux de viande en quantité insuffisante pour eux. Quelques années après leur acquisition, les propriétaires se lassent de leur animal ou ne parviennent plus à le contrôler. De nombreux animaux sont alors abandonnés ou récupérés par des zoos.

Ne pouvant être relâchés dans la nature et les zoos manquant parfois de place, il arrive que certains animaux doivent être piqués. Il est en effet extrêmement difficile pour des animaux sauvages élevés en captivité de retrouver leur liberté. Ils sont incapables de se débrouiller seul dans la nature, ne savent pas chasser ni se défendre. Ils ne craignent plus d’approcher les hommes et sont de ce fait, encore toujours plus vulnérables.

Une nouvelle loi difficile à faire appliquer

Jusqu’à il y a encore quelques mois, aucune restriction n’avait encore été clairement définie pour la possession d’animaux sauvages. Il est vrai que certains émirats avaient mis en place des lois très strictes, mais ce n’était malheureusement pas le cas de tous. Il était donc très facile de faire venir un animal sauvage dans un émirat, puis de le transporter par la route dans un autre.

Ainsi, pour tenter de mettre un terme à cette pratique illégale et désastreuse pour les animaux sauvages, une nouvelle loi a vu le jour en décembre 2016 aux Émirats arabes unis. Il est désormais formellement interdit de posséder ou de vendre des animaux sauvages ou exotiques. L’autorisation de posséder de telles espèces ne peut désormais être accordée qu’à des zoos, des cirques ou encore des parcs animaliers ou centres de recherches.

Afin d’éviter le trafic de ces animaux sauvages, ils doivent également être systématiquement enregistrés afin d’obtenir un certificat officiel. Ceux qui ne respecteront pas cette loi encourront désormais une peine de prison de 6 mois ainsi qu’une amende pouvant aller de 2.600 à 130.000 euros. Espérons que cette nouvelle législation soit suffisante pour dissuader les émiriens de priver un animal sauvage de sa liberté…

Illustration bannière : capture d’écran Youtube
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Rédactrice web freelance et maman de trois enfants, je me suis toujours sentie très concernée par l'écologie et le développement durable. Constamment en...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Poudre aux yeux ! Les émirats veulent se donner bonne conscience et faire bonne figure sur la scène internationale. La loi ne sera pas appliquée, les peines encourues étant, de plus, extrêmement peu dissuasives !

    Ce phénomène existe aussi en France. Mais, de toute façon, que ce soit dans un ZOO (même celui de La Flèche, les cocos !), un « centre de recherches » (?), dans un cirque ou chez un particulier, ce n’est pas la place d’un animal. Foutons-leur la paix et laissons-les dans la Nature !

  2. bonjour Marie Mourot que voulez vous dire par « peines de justice »? Il fallait plutôt écrire peine de prison ouai!

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