Des additifs retrouvés dans des plats préparés « traditionnels »

L’ONG Foodwatch a épinglé certains produits préparés qui contiennent des additifs dangereux pour la santé. Pourtant les marques, pour la plupart très connues, n’hésitent pas à donner des appellations « traditionnelles » à ces plats.

Rédigé par MEWJ79, le 10 Nov 2017, à 10 h 30 min
Des additifs retrouvés dans des plats préparés « traditionnels »
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Des plats préparés vendus avec des appellations « traditionnels » ou encore « rustiques » sont  en fait bourrés d’additifs. L’ONG Foodwatch alerte les pouvoirs publics car consommés en trop grande quantité ils peuvent être mauvais pour la santé.

Des additifs dans des plats « traditionnels » et des produits « bio »

L’ONG Foodwatch a encore frappé. Après avoir déjà épinglé la boisson Capri-Sun Multivitamin, beaucoup trop sucrée, elle tire cette fois la sonnette d’alarme au sujet de produits préparés. Vendus avec des appellations allant de plat « traditionnel » à « rustique » pour mettre le consommateur en confiance, ils sont en fait bourrés d’additifs alimentaires.

Bien loin des recettes de grand-mère mitonnées avec amour, le Pata negra (jambon) « Grande tradition » Labeyrie, par exemple, contient du nitrite de sodium (E250) et du nitrate de potassium (E252). La poêlée rustique « La Parisienne » de Bonduelle contient au total pas moins de cinq additifs dont du nitrite de sodium (E250) et des diphosphates (E450).

Prudence au supermarché © 06photo

Difficile alors pour les consommateurs de s’y retrouver si même les grandes marques « assaisonnent » leurs plats préparés d’additifs en tout genre. L’écrasée de pomme de terre Mousline « Saveur à l’ancienne » de Maggi (Nestlé) s’ajoute à la liste avec des diphosphates (E450) et des diglycérides d’acides gras (E471). Les produits dits « bio » n’y échappent pas eux non plus.

Pourquoi les fabricants s’en servent autant ? Les additifs alimentaires sont utilisés pour des raisons de facilités industrielles et commerciales afin d’améliorer la texture et l’aspect des plats et d’obtenir un rendu plus « authentique » : paradoxal !

Un additif sur quatre poserait des problèmes en matière de santé

Foodwatch prône la transparence et considère que cette dernière doit primer sur le marketing : si un aliment contient des additifs, il ne peut se faire passer pour un produit traditionnel. Pour l’ONG, le principe de précaution, conseillé dans la législation européenne et la Constitution française, doit s’appliquer. Les additifs controversés pour leur effet sur la santé doivent être interdits.

Selon le livre Le Nouveau guide des additifs alimentaires, publié en mars 2017 aux Éditions Thierry Souccar, un additif sur quatre poserait des problèmes en matière de santé, s’il est consommé en trop grandes quantités. Le ministère de l’Agriculture qui ne peut pas se baser sur beaucoup de données, évoque tout de même  un « effet cocktail » qui signifie que la multiplication des produits augmente leurs effets néfastes(2).

Il existe peu d’études scientifiques sur les conséquences des additifs sur la santé. Pourtant, certains pointés du doigt par Foodwatch, ont déjà fait l’objet d’importantes polémiques. En 2016,  les nitrites de sodium (E250) et les nitrates de potassium (E252), deux substances présentes dans la charcuterie pour améliorer la coloration des aliments, ont été accusés de favoriser l’apparition de certaines maladies comme le cancer. Malgré tout, ces additifs sont encore présents dans les produits alimentaires.

L’ONG tente d’alerter les pouvoirs publics avec des pétitions comme la dernière Bonduelle : nous voulons des légumes, pas des additifs ! 

Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez Foodwatch dénonce ainsi : « Il y a une opacité pour les consommateurs qui sont induits en erreur par les techniques de marketing ».

Suite au rapport de Foodwatch, l’entreprise spécialisée dans la transformation industrielle et conserve des légumes Bonduelle tient à informer les consommateurs qu’entre 2009 et 2017, la marque a réduit de 40 % le nombre d’additifs dans ses références surgelées. Et, toujours dans cette volonté de les supprimer des recettes, elle affirme conduire des recherches très prometteuses, notamment en vue d’éliminer le E250.

Illustration bannière : Plats préparés ‘tradition’ – © Foodwatch.org
Références :
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Il n’y a pas de scoop, il suffit de lire les étiquettes et se demander si on met ces ingrédients quand on fait la cuisine! Et s’armer du « guide des additifs alimentaires » de Corinne Gouget pour découvrir qui se cache derrière les E…

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