Les rats de plus en plus résistants

Une étude menée par vingt chercheurs français et publiée début septembre 2017 dans la revue scientifique PLOS One révèle que les rats sont bien plus mobiles et bien plus adaptables aux raticides qu’on ne le pense, ce qui explique le manque d’efficacité des méthodes de dératisation actuelles.

Rédigé par Anton Kunin, le 26 Oct 2017, à 11 h 05 min
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Sur les 86 rats capturés dans un parc francilien, la moitié ont ingéré du raticide, mais n’en sont pas morts pour autant. 10 % des rats recelaient jusqu’à quatre résidus différents.

Vers une remise à plat des dispositifs de dératisation ?

L’étude menée par des chercheurs de l’Inra, de VetAgroSup et de l’Institut Pasteur sur les rats capturés dans le parc des Chanteraines (Hauts-de-Seine) risque d’inquiéter les amateurs des parcs et jardins mais surtout les autorités locales chargées de veiller à la salubrité de l’espace public. Une analyse menée sur 86 rats capturés dans ce parc francilien a montré que le foie de la moitié d’entre eux contenait les résidus d’insecticides, ce qui laisse les scientifiques déduire que les rats sont devenus génétiquement résistants à ces produits.

Lire aussi : Les rats ont envahi Paris, la mairie prend des mesures drastiques

Le foie des rats capturés dans le parc contenait également des poisons dont l’utilisation dans les espaces verts est interdite mais autorisée ailleurs dans la ville, ce qui prouve que ces rongeurs ne sont pas sédentaires mais au contraire très mobiles. L’analyse de leur ADN prouve par ailleurs que les rats qu’on croyait être ceux du parc, copulent sans problème avec ceux de la ville. Cette découverte devrait remettre à plat les dispositifs de dératisation couramment utilisés, à la fois en termes d’approche du problème et des produits utilisés.

rat

© Lorenzo Sala

Les rats sont de redoutables porteurs de parasites

Sans surprise, l’étude révèle que les rats capturés étaient porteurs de parasites. 16 genres parasitaires différents ont été identifiés, soit huit espèces de vers, trois espèces de puces, un protozoaire et quatre genres bactériens. 88 % des rats analysés abritaient au moins deux parasites, les contaminations de rat à rat étant fréquentes.

Retrouvez sur le Planetoscope la quantité de déchets éliminés par les rats dans les égouts de Paris

Sur les 16 parasites identifiés, sept étaient potentiellement responsables de maladies chez l’homme. Il s’agit du ver plat Hymenolepis diminuta responsable de teniasis, de la bactérie Francisella tularensis, agent de la tularémie, ou encore des bactéries du genre Leptospira responsables de la leptospirose.

Illustration bannière : rat sauvage – © anatolypareev
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Vous n’allez quand même pas utiliser de méchants pesticides pour tuer ces gentils animaux?
    Ils devraient être protégés par la SPA.
    Ainsi ils finiront pas prendre la place de l’homme qui disparaîtra et notre belle planète sera enfin sauvée!
    Quand aux parasites qu’ils transportent notre ministre de la santé va bien trouver une douzaine de vaccins de plus pour que nos enfants puissent mourir en bonne santé.
    Et ainsi les labos pharmaceutiques seront très riches quand ils disparaîtront avec le reste de l’humanité.

  2. La mairie de Paris est ignoble et lance une véritable chasse aux sorcières sur ces animaux hyper-intelligents et qui ne présentent AUCUN danger pour l’Homme. Pour l’instant ces saletés de raticides qui tuent avec beaucoup de souffrances, tuent davantage de chats et de chiens que de rats ! Qui est plus intelligent de l’Homme et du rat ? Je vous laisse deviner…

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