Tout ce que vous devez savoir sur l’odieux commerce de la fourrure

Ne soyez pas dupes ! Mensonges des éleveurs, des fabricants et des vendeurs, maltraitance des animaux, barbaries et manipulations génétiques, la liste des raisons de combattre la fourrure animale est longue. La Fondation 30 Millions d’Amis qui lutte contre ce commerce cruel sonne l’alarme.

Rédigé par Sonia Mahmoudi, le 16 Nov 2017, à 12 h 35 min
Tout ce que vous devez savoir sur l’odieux commerce de la fourrure
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À quelques semaines de l’hiver, certains vont profiter des faibles températures pour arborer leur plus « belles » fourrures et se sentir bien au chaud, emmitouflés dans toute cette douceur… Mais comme comme le rappelle la Fondation 30 Millions d’Amis, l’envers du décor est tout autre.

Décrypter les étiquettes pour dénicher la fourrure ‘cachée’

On ne s’en douterait mais, la plupart des fourrures animales produites est utilisée dans les garnitures. Donc même si en apparence les cols et les capuches n’en comportent pas, pensez à vérifier la garniture pour ne pas en acheter sans le savoir.

Quel que soit le lieu de vente, sur internet ou en boutique, les fabricants, les vendeurs ont l’obligation d’indiquer la nature des différentes matières qui constituent les articles en rayon. L’étiquetage des vêtements comportant de la fourrure animale doit ainsi comporter des mentions légales très précises qui doivent figurer en français, en caractères identiques et de même couleur, nettement apparents et lisibles. Malheureusement, les marques mentent parfois sur l’origine de l’animal comme l’explique Isabelle Goetz, chargée de campagne au sein de l’association Peta à nos confrères de Libération : « Par exemple, quand il est écrit ‘raton laveur’, ‘racoon’ ou ‘racoon dog’, il s’agit généralement du chien viverrin, un canidé élevé et consommé en Chine. Il a été rebaptisé car les gens refuseraient d’acheter un vêtement avec de la fourrure de chien. »

Pour duper le consommateur, le mot « fourrure » est même parfois remplacé par le mot « RAC » qui signifierait « raccord », une abréviation obscure dont il faut se méfier.

Les vraies fourrures sont vendues car elles passent pour des fausses ! © ChiccoDodiFC

Éplucher les étiquettes est donc révélateur mais n’empêche pas toujours d’acheter de la vraie fourrure. En effet, un reportage de la chaîne télévisée anglaise Sky News a montré que certaines marques proposaient de la vraie fourrure à la vente en jurant qu’il s’agissait de fausse fourrure. Nicolas Duhamel, président d’Animalter, le confirme : « Le problème majeur, c’est que beaucoup de gens ne savent même pas qu’ils achètent de la vraie fourrure.»

Des termes énigmatiques souvent méconnus mais barbares

La fourrure, certains préfèrent de ne pas savoir d’où elle vient pour s’excuser de la porter. Mais on s’en doute, ce n’est pas très glamour. L’astrakan par exemple ? Une appellation obscure dont on ne soupçonnerait pas l’existence. Il s’agit d‘une fourrure foetale, provenant d’un agneau tué dans le ventre de sa mère juste avant sa naissance. Voilà où mène l’ignorance !

Une réalité sordide dans les élevages

Chaque année, ce sont plus de 56 millions d’animaux qui sont tués pour leur fourrure. Les élevages seraient « de plus en plus cachés, afin de dissimuler la souffrance des animaux » explique Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice.

Gazage, électrocution anale, épilation à vif… les mises à morts sont cruelles, barbares, et avant ça « les conditions de détentions sont abominables » confirme Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes à la Fondation 30 millions d’amis.

Outre les bovidés, les lapins aussi sont élevés pour leur fourrure

On pourrait croire que la France n’est pas complice de ces horreurs et non, c’est raté. L’INRA, l’Institut National de la Recherche Agronomique, s’est lancé dans « la manipulation génétique financée par la Recherche, et donc pas l’État français » comme le souligne Arnauld Lhomme, pour créer l’espèce appelée Orylag, des lapins au pelage doux et à la chair bonne à consommer.

Lapins Angora

Les lapins angora vivent un calvaire, ils sont attachés et épilés à vif. © Capture d’écran enquête PETA via 30 millions d’amis

De même, bien que 90 % de la production d’angora vient de Chine, ce sont les mêmes pratiques ici et là-bas. Maintenus accrochés les femelles lapines sont épilées à vif plusieurs fois par an. Les conditions de détention sont ignobles : clapiers minuscules, plaies béantes non soignées. « Les mâles, moins fournis en poils, finissent en pâté ou au bûcher », remonte le quotidien Libération.

La Fondation 30 millions d’amis se bat contre cet odieux commerce de la fourrure et lance une pétition destinée à la Commission Européenne pour la fermeture des fermes à fourrure en Europe et en faveur d’un étiquetage détaillé pour tous les produits en fourrure importés. Près de 626.000 signatures ont déjà été recueillies !

Illustration bannière : Cruel : le commerce de la fourrure dans le monde – © Chubykin Arkady
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Il faudrait penser à fermer toutes les boutiques de chaussures et de canapé. On ne sait pas pourquoi mais dès qu’il y a du poil sur la peau, c’est la déraison qui s’exprime.

    Ces pratiques sont scandaleuses et malsaines mais détourner le problème uniquement sur la fourrure ? Que fait-on du cuir qui n’est ni plus ni moins que de la peau sans poil ?

  2. De toute façon c’est moche au possible. Porter une peau de bête il y a 200.000 ans, je peux comprendre. Mais aujourd’hui ?

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