Quand le coliving remplace la colocation

Originaire de San Francisco, le coliving est bien plus que de la collocation. Si on trouve des annonces de coliving à Paris, c’est que la tendance a pris ces dernières années.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 25 Sep 2019, à 8 h 00 min
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Coliving et écohabitat se mélangent souvent

Quand le coliving se mêle au coworking

D’autres personnes choisissent également de créer des espaces mixtes, où la vie personnelle se mêle à la vie professionnelle. Nulle surprise de trouver ce type d’habitats dans la Silicon Valley(1), où la vie personnelle est de toute façon restreinte faute de temps.  Mais le coliving ne va pas forcément avec l’abandon de toute vie sociale. D’autres y voient la possibilité de transformer leur vie.

Zacharie vit ainsi dans une maison en coliving dans les Hauts-de-France, près de Roubaix. Il explique que sa motivation était au départ en partie financière : « Il s’agissait au départ d’avoir accès à un logement plus grand, en l’occurrence une maison avec jardin et composteur. Mais on a eu l’idée en travaillant. Nous vivons à quatre, deux hommes, deux femmes, et des chats en nombre variable ».

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Le coliving séduit notamment les jeunes actifs. – © Antonio Guillem

Tous les quatre ont à présent entre vingt-quatre et trente-neuf ans, et travaillaient au départ dans la même entreprise, mais pas le même domaine. Ce qui devait être une simple colocation s’est peu à peu transformé en coliving : « On a commencé à avoir des projets communs, d’abord on a voulu un potager, et des poules. On s’est aperçu assez rapidement qu’on avait bien plus en commun que le travail, et qu’on partageant une valeur de mise en commun. C’est un truc qui se retrouve beaucoup dans le Web, l’idée de collaboration ».

Un espace de partage

Un reportage sur l’Embassy les a poussé à développer ces côtés, en y ajoutant le partage des connaissances professionnelles : « D’abord, on a voulu améliorer la maison, et puis on parlait forcément du travail. On a beaucoup appris les uns sur les autres, car on ne travaillait pas tous dans les mêmes services. On a alors pas mal échangé de compétences. Depuis, un de mes ‘colivers’ est passé auto-entrepreneur, et une travaille pour une autre boîte, mais on a pris l’habitude d’échanger et ça a été bénéfique sur plusieurs points ».

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Le coliving est avant tout un partage de valeurs, et l’idée d’un espace réellement partagé – © AlessandroBiascioli

Certains métiers et certaines fonctions comme l’entrepreneuriat, se prêtent plus facilement au glissement vers le coliving. Zacharie nuance néanmoins cette idée : « On associe sans doute plus le concept à une certaine génération digitale, mais ce qui nous a rassemblé était bien différent. Pour toute dire, tout est parti d’une discussion sur le Bhoutan », connu comme le pays du bonheur. « On avait des envies de permaculture, mais ni assez de connaissances ni la motivation pour mettre tout ça en oeuvre dans nos logements respectifs. Chacun·e avait ses habitudes, un appart’ individuel, un balcon à la limite ».

Une version réduite de l’écovillage

Ce type de logement, en réalité, est à petite échelle ce qu’est l’écovillage à plus grande échelle. Le coliving rassemble des personnes qui partagent des valeurs de convivialité, d’ouverture, de solidarité et de liberté de croyance individuelle. Des valeurs qui transcendent les générations  : « Une de mes ‘colivers’ est arrivée en remplacement d’un de mes collègues parti en retraite. Il plaisantait souvent sur son départ dans le Larzac, et il est parti dans les Vosges rejoindre la personne qu’il aime dans un écovillage. Le coliving ça mène à tout » !

Article enrichi et republié

Illustration bannière : Le coliving, qui va au-delà de la colocation, rassemble aussi les générations et les styles. – © Syda Productions
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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est toujours de la colocation. Encore un mot du dico anglophone mis à la mode et tous les ringards du monde vont l’adopter comme si c’était de l’eau bénite tombé de la lune sur Terre.

  2. Cela me fait penser aux « cours communes » que les Africains des villes connaissent depuis un peu moins d’un siècle…

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