Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons le bruant des roseaux

Le bruant des roseaux est un passereau de petite taille qui n’est pas forcément facile à identifier car il peut être confondu avec plusieurs des membres de la famille des Emberizidés à laquelle il appartient et qui compte… 44 représentants. Élevons ensemble le débat sur la biodiversité ordinaire en mettant en avant ce bruant.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 23 Jul 2021, à 18 h 26 min
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Si le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est peu connu du grand public c’est à la fois parce qu’il est en soi discret, parce qu’il fréquente des milieux peu accessibles et parce qu’il est relativement petit et donc difficile à identifier. Est-ce une raison pour ne pas parler de lui ? Certainement pas pour consoGlobe !

Le bruant des roseaux, un oiseau discret

Le bruant des roseaux est un passereau relativement petit dont les mensurations sont très proches de son cousin plus connu, le bruant ortolan. Mesurant 17 cm de long pour une envergure de 25 cm et un poids de 25 g maximum, ce bruant peut tout de même vivre jusqu’à 11 ans.

Inféodé aux zones humides, il privilégie les marais, marécages et toutes zones humides, même de petites tailles qui ont ces caractéristiques. « Roseaux » n’étant pas inscrit dans son nom par hasard, tous les lieux où ces derniers peuvent pousser de près ou de loin peuvent intéresser cet oiseau.

bruant des roseaux

La femelle bruant des roseaux n’a pas les mêmes colorations (pour comparaison regardez le mâle en en-tête) © Montipaiton

Le bruant des roseaux est insectivore à la belle saison pour faire le plein d’énergie et nourrir au mieux les jeunes qui naissent à partir d’avril jusqu’à août à raison de 2 à 3 portées.  Il devient granivore avec l’arrivée de l’hiver et la disparition des insectes.

Cet oiseau est un passereau très commun dans les milieux qu’il fréquente, et son chant peut être le meilleur moyen de l’identifier. Même si chaque bruant des roseaux à sa propre façon de chanter, certains sons et certaines rythmiques sont tout à fait caractéristiques de l’espèce.

Lire aussi : Apprendre à connaître la biodiversité ordinaire pour mieux la protéger

Particularités du bruant des roseaux

Le bruant des roseaux est ce que l’on appelle une espèce migratrice partielle, c’est-à-dire que ce n’est pas uniquement un de ces oiseaux nicheurs même si, en France du moins, l’espèce à tendance à devenir sédentaire. Cet oiseau possède ses habitudes et il semble que les couples ont une tendance à la fidélité par rapport à leurs sites de reproduction d’une année sur l’autre.

Les spécimens ayant élu domicile au-dessus de 500 mètres d’altitude ont quant à eux pour habitude de migrer sur des distances aléatoires et en prévision de la mauvaise saison. Les populations de bruants des roseaux habitant au nord de l’Europe migrent elles aussi pour fuir les frimas en direction de l’Europe tempérée ou des bords de la Méditerranée…

Statut de protection de l’espèce

Dans le monde et en Europe, l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) classe l’espèce en « préoccupation mineure ».
En France les populations sont cependant en déclin, classées « en danger » sur tout le territoire et « vulnérable » en Auvergne, Bourgogne et Bretagne.

L’espèce est également strictement protégée par la convention de Berne et deux Arrêtés dont l’un encadre également toutes mesures dérogatoires à sa protection, ce qui est particulièrement contraignant en droit français.

Des menaces planent sur le bruant des roseaux

L’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) projette une diminution des populations à court et moyen terme d’environ 33 % (qualité d’estimation moyenne) et une diminution de son aire de répartition de 15 à 25 % (qualité d’estimation bonne). Pourquoi ?

La disparition des milieux qui lui sont favorables est la raison principale de la régression de l’espèce. Sans roselières comment pourrait-il y avoir des bruants des roseaux ?

L’espèce semble cependant capable de varier les plaisirs en fréquentant d’autres milieux plus secs à défaut de trouver des zones humides, mais aucune étude à ce jour n’a dépeint ce que cela engendrait par exemple en matière de reproduction.

bruant des roseaux

Protéger une espèce, c’est inévitablement protéger son milieu… Magnifique dans le cas du bruant des roseaux © Jiri Fejkl

Comment aider le bruant des roseaux

Tout comme ses cousins oiseaux des jardins, le bruant des roseaux a avant tout besoin d’un milieu qui lui soit propice. Ce milieu doit être pourvoyeur de nourriture en hiver comme en été mais aussi donner la possibilité à l’espèce de nidifier pour se reproduire.

Si vous souhaitez donner un coup de patte au bruant des roseaux il s’agira donc de préserver au maximum tous types de zones humides et surtout de toutes les tailles, le bruant des roseaux pouvant tout à fait se contenter de petites zones aussi !

Illustration bannière : Bruant des roseaux mâle dans son élément naturel © Vitaly Ilyasov
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