Brésil : baisse historique de la déforestation en Amazonie
Le Brésil vient d’annoncer une baisse historique de 11 % de la déforestation en Amazonie, son niveau le plus faible depuis onze ans. Un signal positif à l’approche de la COP30.

Le 30 octobre 2025, le ministère brésilien de l’Environnement a confirmé une réduction de 11,08 % de la déforestation en Amazonie entre août 2024 et juillet 2025, selon les données officielles du système PRODES (INPE). Enregistrant 5.796 km² de forêts détruites sur douze mois, l’Amazonie retrouve son plus bas niveau de déboisement depuis 2014. Ce recul constitue une victoire symbolique pour le gouvernement Lula, qui ambitionne toujours d’atteindre la zéro déforestation d’ici 2030.
Amazonie : une embellie dans la lutte contre la déforestation
En Amazonie, la déforestation est longtemps apparue comme une fatalité. Pourtant, les dernières données montrent un infléchissement durable. D’après les chiffres publiés par le gouvernement brésilien et relayés par Reuters, la surface déboisée a chuté de 6.518 km² à 5 796 km², soit une baisse de 11 % sur un an. Cette réduction, confirmée par l’Institut national de recherches spatiales (INPE), est la troisième consécutive sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva.
Le ministère souligne que cette dynamique s’explique par le redéploiement du Plan d’action pour la prévention et le contrôle de la déforestation en Amazonie (PPCDAm), une politique publique relancée dès 2023. « La réduction de la déforestation en Amazonie pour la troisième année consécutive confirme que l’agenda environnemental est prioritaire et transversal dans le gouvernement du président Lula », a déclaré Marina Silva, ministre de l’Environnement et du Changement climatique. Le Brésil a également élargi son action à d’autres biomes. Dans le Cerrado, vaste savane du centre du pays, la déforestation a reculé de 11,49 %, tombant à 7.235 km², selon le même rapport officiel. Ces résultats, à quelques mois de la COP30 de Belém, confirment la volonté du Brésil de redevenir un acteur moteur dans la diplomatie climatique internationale.
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Un changement de cap institutionnel, moteur de résultats
La baisse observée n’est pas le fruit du hasard. Depuis deux ans, les institutions environnementales brésiliennes ont été profondément réorganisées. Sous Lula, l’Ibama (Institut brésilien de l’environnement) a retrouvé des moyens renforcés et mène désormais une politique de contrôle active : 9.540 inspections réalisées entre janvier et octobre 2025 (+38 % sur un an), et 2,85 milliards de réais d’amendes infligées pour infractions environnementales. Ces efforts ont contribué à éviter environ 733,9 millions de tonnes de CO₂ équivalent depuis 2022, selon le gouvernement fédéral.
Sur le terrain, les effets se font sentir. Huit des neuf États amazoniens ont vu leur taux de déforestation reculer. Seul le Mato Grosso connaît encore une hausse d’environ 25 %, liée à la pression agro-industrielle. Mais même là, des initiatives locales de gouvernance territoriale tentent d’encadrer les filières du soja et de l’élevage.
Un progrès encourageant face à deux décennies de pertes massives
Malgré cette embellie, les chiffres rappellent l’ampleur des ravages accumulés. Depuis le début des années 2000, près de 400.000 km² de forêt amazonienne ont été détruits au Brésil, selon l’INPE — soit presque la superficie de la Norvège. Ce rythme effréné, accentué entre 2018 et 2022, a fait du pays le principal foyer mondial de déforestation tropicale.
Les progrès récents ne doivent donc pas masquer la fragilité des écosystèmes. Selon AP News, les incendies de 2025 atteignent un niveau record depuis 2010, conséquence directe de la sécheresse et du réchauffement du climat. Ces feux affectent la forêt primaire, qui stocke le plus de carbone et abrite une biodiversité unique.
Face à ce constat, les ONG appellent à maintenir la pression. « C’est une excellente nouvelle, mais la vigilance doit rester totale », estime Márcio Astrini, du réseau Observatório do Clima.
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