Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons la bécasse des bois

La bécasse des bois est un oiseau migrateur qui a un goût prononcé – c’est inscrit dans son petit nom – pour les forêts, même si elle apprécie aussi les milieux ouverts dans les alentours. Discrète et peu observée, découvrons ensemble une espèce encore méconnue mais qui a bien sa place chez nous.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 19 Nov 2021, à 18 h 00 min
Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons la bécasse des bois
Précédent
Suivant

La biodiversité ordinaire à plumes est aussi présente dans les bois. Mais nos forêts sont des écosystèmes fragiles qui, exploités, ont un cycle de vie limité dans le temps, alors que les animaux eux, y vivraient bien génération après génération vers l’infini et au-delà… Parlons ici d’un oiseau de nos forêts, la bécasse des bois !

La bécasse des bois, un petit échassier au long bec plutôt discret

La bécasse des bois (Scolopax rusticola) est un oiseau migrateur dont le régime alimentaire est surtout composé de lombrics qui représentent 80 % de leur apport énergétique. Elle ajoute cependant à son menu, myriapodes (« milles pattes »), mollusques et autres insectes, ce qui n’est pas sans lui donner une place importante dans l’équilibre des écosystèmes.

bécasse des bois

La bécasse des bois est faite pour se fondre dans son environnement © FJAH

Espèce principalement forestière, la bécasse des bois fréquente les forêts de feuillus et les forêts mixtes avec une préférence pour les sols frais et humides. De par son régime alimentaire, elle affectionne tout particulièrement les lisières de bois, où elle peut facilement trouver larves et lombrics dont elle raffole.

Particularités de la bécasse des bois

Le mâle devient sexuellement mature à l’âge d’un an sachant que l’espérance de vie de cette espèce est en moyenne de 1,25 an.

La nidification a lieu de mi-février à août dans un nid réalisé au sol ! L’incubation, assurée par la couvaison de la seule femelle, dure 22 jours. S’en suit une croissance très rapide des jeunes qui tentent leurs premiers vols dès l’âge de 20 jours.

Étant donné leur mode de vie au sol, le taux de survie des bécasses des bois de moins d’un an n’est que de 34 %…

Statut actuel de l’espèce

L’espèce est chassable en France de l’ouverture générale de la xhasse jusqu’au 20 février. Les départements peuvent ensuite mettre en place des quotas journaliers ou annuels avec une, obligation de renseigner un carnet spécifique, et un prélèvement maximal autorisé de 30 oiseaux par saison et par chasseur.

L’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) et BirdLife International considèrent l’espèce vulnérable en hiver et en « préoccupation mineure » le reste de l’année.

Les menaces qui planent sur la bécasse des bois

L’état des populations de bécasses des bois n’est pas connu, les comptages n’étant pas réalisés et étant relativement complexes du fait du mode de vie de l’espèce. Sans suivi des effectifs, il est d’autant plus difficile de connaître les menaces qui pèsent sur elle.

La chasse

Fait assez rare pour être évoqué, même une bonne partie de chasseurs tendent à dire que la pression de chasse sur l’espèce est trop élevée.

Se sont en effet environ 1.000.000 de bécasses des bois qui sont tirées chaque année en France pour un total de 4.000.000 dans toute l’Europe, alors même que, comme on l’a vu plus haut, le taux de survie de l’espèce est très bas.

bécasse des bois

Une chasseuse fière de son trophée © mmpixel91

Avec de tels prélèvements cynégétiques, il est tout à fait légitime de dire que le déclin de l’espèce pourrait être brutal si d’autres problématiques (vagues de froid, etc.) venaient s’ajouter au nombre d’animaux tirés.

La raréfaction de leur milieu

La perte de l’habitat des bécasses des bois est souvent évoquée comme étant une menace pour l’espèce. Comme pour tant d’autres animaux, il est tout à fait plausible que la diminution de la superficie des forêts favorables et des prairies de fauche permanentes soit une cause de diminution des effectifs à terme.

L’utilisation de produits chimiques et techniques culturales

Non contente d’être toujours d’actualité, la lutte chimique a toujours le vent en poupe en France (et ailleurs). Les volumes consommés sont toujours impressionnants alors même que leur impact direct sur la vie des sols est de plus en plus connu pour être négatif.

L’Observatoire Agricole de la Biodiversité cumulant les données sur les relevés « vers de terre » ne cessent de démontrer combien cette faune des sols est impactée par l’utilisation de produits chimiques mais aussi par les techniques culturales.

Le semis direct et autres techniques sans labour ont largement démontré combien elles favorisaient la présence de vers de terre sur site : peut être alors est-il temps d’intégrer la mise en place de ces techniques comme étant favorables à l’espèce, tout en limitant l’usage de produits phytosanitaires ?

Comment aider la bécasse des bois

Comme pour toute la biodiversité, ordinaire ou non, participer à son observation, transmettre vos connaissances notamment aux jeunes publics et soutenir les associations de protection de la faune sauvage et tous les organismes qui oeuvrent à la préservation des écosystèmes sont autant de gestes essentiels.

Dans le cas de la bécasse des bois il s’agit, pour lui filer un coup de patte, de jeter un oeil sur ce qu’il se décide à son sujet dans le monde de la chasse, tout en vous rapprochant d’associations de défense des oiseaux comme la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux).

La bécasse des bois n’est pas une espèce en difficulté, travaillons tous ensemble à ce que cela reste une réalité à long terme !

Article republié

Illustration bannière : La bécasse de bois ou cette biodiversité ordinaire dont on parle peu © Toni Genes
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...




7 commentaires Donnez votre avis
  1. Prélever le moins,voire pas et chasser le plus avec nos compagnons les chiens.Et que soient bannis les viandards.

  2. Il est bien dommage que le Docteur Boidot soit décédé trop tot car il voulait baisser les quotas.Il est grand temps de le baisser.Ce n est pas parce qu il y a un quota de 30 bécasses qu il est obligatoire de le réaliser d ailleurs.S il est vrai que l on ne chasse pas pour la viande pourquoi ne pas simplement les chasser avec nos chiens en prélevant le moins possible voire pas.En concours c est ce qui se fait et c est surtout sur ces meilleurs chiens que se réalise l élevage canin.Donc prélever le moins je dirai…

  3. Votre article est un tissu de conneries ! vos chiffres sont totalement erronés ! votre travail est très médiocre ! pour un soit disant protecteur ! la bécasse ne vous dit pas merci ! allez donc visiter «  » lachassedelabecassedesbois.com !

  4. Au nom du Club National des Bécassiers (CNB) dont je préside la délégation de Haute-Loire, je m’offusque également des nombreuses inepties contenues dans ces lignes ! Pour seul exemple, la chasse de la bécasse ouverte en France…à compter du 20 février, euh non, ça ferme le 20 février! Des départements qui décident d’un quota annuel….euh non, c’est fixé par la Loi à 30 par an et souvent 3 par jour et 6 par semaine avec carnet de prélèvement au retour obligatoire (et désormais un module informatique CHASSADAPT encore plus performant). Je pourrais encore en rajouter…mais je vais me coucher car demain j’ai le bonheur d’aller chasser…la caille des blés ! Vous connaissez ? Sûrement pas….Pour conclure, vous AFFIRMER qu’ il est très facile de faire avaler des contre-vérités aux gens qui ne connaissent pas le sujet de la chasse, en surfant simplement sur la sensiblerie animaliste mise partout en exergue. Bon je vous laisse, j’oubliais que j’avais aussi un poulet de ma basse cour à plumer pour le manger demain soir (et on a récupéré son sang ce soir sur des morceaux de pain pour se régaler d’une sanquette…mais vous ne devez pas connaître…désolé pour vous les urbains). Allez laissez vivre tranquilles les bouseux et….profitez bien de vos villes et de vos écrans (avec un masque SVP). Avec nos salutations rurales. Gilles COMBES

    • Julien Hoffmann

      Bonjour à vous,
      Mettons de côté le ton passablement agressif de votre commentaire pour vous dire qu’effectivement je me suis fourvoyé et vous remercie pour le précis concernant les dates.
      Le site de l’ONC, qui m’a en grande partie servi de source, avait simplement une formulation tendancieuse que j’ai du lire trop vite.
      Qu’il soit chasseur mangeur de tartines au sang ou écologue cueilleur de plantes, nul n’est parfait et c’est bien l’intérêt des commentaires que de pouvoir faire avancer les contenus.
      Merci de votre participation
      PS: J’habite à « la campagne », y suis né, y ai grandi de la montagne au piémont en passant par la plaine. Me catégoriser citadin sans savoir c’est un peu comme si je vous catégorisais chasseur alcoolique de la même façon, ça n’a pas de sens. Nous valons mieux l’un comme l’autre.

    • pourriture de chasseur

  5. pas possible d’écrire d’aussi grosses conneries sur la bécasse.
    et oh les écolos il faut sortir de votre bulle et aller voir la réalité sur le terrain, vraiment décevant!!!
    les écolos qui arrivent au pouvoir, sauve qui peut!

Moi aussi je donne mon avis