Arbre planté puis mort : quels recours pour l’acheteur ?
Acheter un arbre, c’est bien plus qu’un simple geste de jardinage. C’est une démarche qui engage sur le long terme, une projection vers l’avenir… parfois contrariée dès les premières semaines. Que faire lorsque la sève ne monte plus et que la motte se dessèche ? La mort prématurée d’un végétal pose une vraie question : existe-t-il une protection juridique pour l’acheteur ? La réponse est loin d’être évidente.

La plantation d’un végétal n’est pas une science exacte, entre racines traumatisées, sécheresse insidieuse et défauts invisibles, les déconvenues sont fréquentes. Mais quelles sont les garanties légales ou commerciales pour les particuliers ayant investi parfois des centaines d’euros dans un arbre censé survivre plusieurs décennies ? Existe-t-il un filet de sécurité pour l’acheteur floué par une motte trop fragile ?
L’arbre, un bien vivant mais aussi un produit : le cadre juridique en vigueur
Première surprise, aux yeux de la loi, un arbre acheté chez un professionnel est un bien meuble corporel. Il est donc soumis à la garantie légale de conformité, inscrite dans le Code de la consommation. Ce mécanisme de protection oblige le vendeur à livrer un bien conforme, sans défaut caché, pendant une durée de deux ans après l’achat. En théorie, cela signifie que si le végétal acheté présente un vice dès la livraison, racines abîmées, maladie non visible, erreur d’étiquetage, l’acheteur peut réclamer un remplacement, une réparation ou un remboursement.
Encore faut-il prouver que le problème était présent à l’origine, ce qui dans le cas d’un végétal mort, relève parfois du casse-tête botanique. Comme le rappelle Service-Public.fr, la garantie légale ne couvre pas les conséquences d’un mauvais entretien ou d’un défaut de plantation. Si vous avez oublié d’arroser ou planté en plein gel, inutile de jouer les consommateurs outragés. La nature a ses raisons que le Code ne protège pas toujours.
Garantie de reprise : une option commerciale à géométrie variable
Heureusement pour les jardiniers prudents, certains distributeurs vont plus loin que la loi. De nombreuses enseignes, à commencer par les grandes chaînes comme Truffaut, Botanic ou Jardiland, proposent une garantie de reprise, souvent valable un an. Le principe ? Si l’arbre meurt dans un délai fixé, et que vous prouvez avoir respecté les conditions d’entretien, il vous est remboursé ou remplacé.
Mais attention aux conditions d’éligibilité. Truffaut exclut par exemple les végétaux plantés en période de canicule, Botanic ne couvre pas certaines essences sensibles comme les agrumes. D’autres exigent une plantation dans les 24 heures et un arrosage précis dès le début. Sans facture, sans photo ou sans preuve d’entretien, oubliez tout espoir de compensation. Il est possible que le vendeur propose une garantie de reprise, mais celle-ci reste conditionnelle à certains critères, tels qu’un entretien correctement réalisé ou une plantation effectuée dans des conditions jugées favorables.
Achat en ligne : droit de rétractation, mais pas de miracle
Et pour les amateurs de clics verts ? L’achat d’un arbre sur un site Internet ouvre d’autres perspectives… et quelques pièges. La garantie légale reste applicable, bien sûr, mais vous bénéficiez en prime d’un droit de rétractation de 14 jours.
Vous pouvez donc retourner l’arbre si vous changez d’avis, à condition qu’il soit « intact », ce qui exclut les arbres déjà déterrés, flétris ou abîmés lors du transport retour. Certains sites spécialisés proposent des assurances spécifiques pour le transport ou des garanties prolongées, mais là encore, prudence : lisez les conditions générales de vente. Une simple erreur de livraison ne suffit pas toujours à justifier un échange si le problème est constaté trop tard.
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