Pour recycler le CO2… mangeons-le !

Des chercheurs chinois ont réussi à transformer du CO2 en amidon : une solution qui répondrait en partie à un double problème, celui de la pollution et celui de la faim dans le monde.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 17 Nov 2021, à 10 h 03 min
Pour recycler le CO2… mangeons-le !
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L’amidon est un élément important dans l’alimentation : c’est un glucide complexe, et en ce sens il apporte du sucre, nécessaire au bon fonctionnement du corps. On en trouve un peu partout, notamment dans le blé mais également dans le maïs. Désormais, on peut en produire de manière totalement synthétique… et en utilisant du dioxyde de carbone. Des chercheurs chinois sont parvenus à cette prouesse.

Faire d’un gaz à effet de serre un produit alimentaire

Les chercheurs de l’Institut de biotechnologie industrielle de Tianjin, proche de la capitale chinoise Pékin, ont annoncé fin septembre 2021 avoir réussi à produire de l’amidon de synthèse en partant du dioxyde de carbone (CO2). Ils ont donc transformé un gaz à effet de serre, parmi les plus importants, en un produit alimentaire fondamental. L’intérêt d’un tel procédé est donc évident.

Développée à grande échelle, la transformation du CO2 en amidon pourrait aider à résoudre deux problèmes majeurs de la planète : la faim et la pollution. Sans compter que la deuxième va conduire à une augmentation de la première. Publiée dans la revue scientifique Science, cette nouvelle étude va toutefois devoir attendre des années avant de trouver une application industrielle à grande échelle.

Un procédé complexe et potentiellement très cher

amidon de synthèse

De l’amidon de synthèse produit à partir de CO2 – © Irina Shatilova

Si les chercheurs ont effectivement réussi à transformer le CO2 en un aliment, leur procédé nécessite 11 étapes. La complexité de ce dernier pourrait en être un frein, même si pour le directeur de l’Institut de recherche, l’efficacité, en termes de production, est bien là : un bioréacteur d’un mètre cube serait en mesure de produire plus de huit fois plus d’amidon qu’un champ de maïs de 1,5 hectare.

De quoi permettre de répondre à la problématique des terres arables ou encore du réchauffement climatique et de son impact sur la production agricole. Mais le procédé est cher : la question économique pourrait donc freiner l’accès à cette technologie, et donc l’amidon de synthèse, aux pays qui en ont le plus besoin, les pays pauvres.

Illustration bannière : Hors amidon de synthèse, on le produit notamment à partir du maïs – © BearFotos
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Rien n’est dit sur le principe du procédé. Gageons qu’il est très gourmand en énergie car si passer d’un sucre au CO2 produit de l’énergie, l’inverse en consomme. Du coup quel est l’intérêt? En partant du principe que la production d’énergie produit aussi du C02

    • C’est exact Sagite. Par ailleurs, on veut lutter contre la faim et la pollution ? Le CO2 ne pollue pas, c’est un élément essentiel pour la croissance des plantes. Et on ne nourrit pas les personnes avec de l’amidon, mais avec des aliments. Laissons les plantes faire ce qu’elles savant faire depuis bien longtemps, en utilisant l’énergie du soleil pour transformer le CO2 en matière organique assimilable par les autres êtres vivants.
      Paolo, revient sur terre au lieu de nous sortir de telles « avancées » de la science

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