Nos formidables alliés en lutte biologique – Les Syrphes

Les auxiliaires de culture, ces animaux qui participent à la lutte biologique contre les ravageurs, sont nombreux. Arrêter d’utiliser des produits en tous genres et favoriser toutes ces espèces pour les remplacer est tout à fait envisageable. Mais pour ce faire il faut les connaître et savoir de quelle manière ils peuvent nous aider : découvrons ici les Syrphes !

Rédigé par Julien Hoffmann, le 11 Aug 2019, à 14 h 05 min
Nos formidables alliés en lutte biologique – Les Syrphes
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Favoriser les auxiliaires ennemis naturels des ravageurs des cultures est à la fois un moyen de laisser une place à la biodiversité et de réfléchir différemment notre production de fruits et légumes. La technique n’est pas nouvelle, mais elle gagne en efficacité au fur et à mesure des nouvelles expériences et du nombre croissant de personnes et de professionnelles qui l’utilisent. Découvrons ce que peuvent faire les syrphes au jardin !

Qui sont les Syrphes ?

Les Syrphes appartiennent à la famille des diptères, c’est-à-dire la grande famille des mouches. Leur particularité première a été de s’adapter à leurs prédateurs en mimant les caractéristiques physiques extérieurs des guêpes ou autres abeilles afin d’effaroucher ceux qui voudraient les dévorer.

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Syrphe ceinturé © Kletr

De couleurs vives, les Syrphes et leur amour du mimétisme les rend faciles à reconnaître… Des mouches sans dard déguisées en bourdons, cela tape toujours dans l’oeil !

Si vous avez toujours du mal à les reconnaître, cherchez des insectes ressemblant à des abeilles et autres donc, mais qui font du vol stationnaire devant les fleurs, c’est là un de leur comportement caractéristique.

Lutte biologique et Syrphes : Ce qu’ils font au potager

Avoir des syrphes dans votre potager c’est vous assurer d’avoir un excellent allié en lutte biologique à vos côtés ! On vous explique…

Les larves

La plupart des larves de Syrphes sont carnivores, mais quelques-unes mangent les végétaux sans pour autant causer de dégâts particuliers, leur appétit étant limité. Ce n’est pas le cas des larves, bien plus nombreuses chez les syrphes, qui chassent leurs proies pour se nourrir.

Si les Syrphes ont été un des premières espèces à être utilisée dans la lutte biologique ce n’est pas pour rien. En effet les larves rampent jusqu’à leurs proies, souvent des pucerons, pour les piquer et aspirer l’intérieur des malheureux. Mais les larves ne font pas dans le détail et peuvent tuer plus qu’elles ne consomment, incapable de refréner leur instinct de chasseuses.

Une larve au sommet de sa gloire peut ainsi tuer jusqu’à 100 insectes par jour la classant bien haut sur le podium des alliés du jardinier et de l’agriculteur. Au cours de son développement une larve pourra donc dévorer jusqu’à 900 pucerons à elle toute seule sur les quatre semaine de son cycle de vie !

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Larve de syrphe en pleine orgie de pucerons © thatmacroguy

Les adultes

Les adultes sont des pollinisateurs… Comme les chrysopes qui, une fois arrivé au stade d’imago (adulte) passe d’un régime carnivore à un régime végétarien, les syrphes se nourrissent de résidus de sève, de pollen et de nectar.

En se nourrissant de fleurs en fleurs, les syrphes participent modestement certes, mais prennent bien part à la pollinisation des plantes. Il est à noter que les syrphes ont en règle générale une petite prédilection pour les plantes à ombelles comme la carotte sauvage ou non, le panais ou encore le lierre.

Comment favoriser la présence des Syrphes ?

Sans un milieu de vie adéquat, aucun animal qu’il soit auxiliaire de culture ou non, ne viendra s’installer.

Limiter l’usage de produits

L’utilisation de pesticides, d’herbicides ou de fongicides pour ne citer qu’eux, peut avoir un impact tout à fait déterminant sur la présence ou non de ces insectes auxiliaires de cultures que sont les Syrphes.

Mais attention aux idées reçues car il n’y a pas que les produits achetés en magasins qui peuvent avoir un effet négatif sur la présence insectes et autres auxiliaires de culture comme les Cétoines dorées. Quand vous réalisez vos propres purins qu’ils soient de prêle, de consoude ou de sureau par exemple, prenez garde à ne pas les utiliser trop près ou à un mauvais moment dans le cycle de vie des Syrphes notamment et surtout au stade larvaire. Les plantes sont porteuses de principes actifs, c’est d’ailleurs pour cela qu’on les utilise en purin au potager, qui sont potentiellement tout aussi nocifs pour les auxiliaires de cultures.

Aménager des bandes fleuries

Les femelles Syrphes pondent leurs oeufs sur les plantes de manière aléatoire, c’est-à-dire qu’elles peuvent tous les déposer au même endroit ou les éparpiller à droite à gauche. Certaines femmes Syrphes déposent également leurs oeufs au sol.

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Champ de Lotier corniculé favorable aux Syrphes © LesPalenik

Quoi qu’il en soit l’objectif premier est de rapprocher au maximum les futures larves de leur casse-croûte que ce soit pucerons, acariens ou autres. Il faut donc que les plantes qui accueillent des pucerons soient sur site toute l’année comme le sureau noir, la grande ortie ou encore la molène pour ne citer qu’eux.

Ensuite il faut également pourvoir aux besoins des adultes en satisfaisant leur appétit en pollen et en nectar… Sur toute la saison ! Il s’agira alors de réaliser des bandes fleuries qui iront de fleurs très précoces à des fleurs bien tardives. La Véronique, le Lotier corniculé (très bon en infusion), le Souci, le Chardon et bien d’autres encore auront la faveur des Syrphes.

Les solutions existent, n’hésitez pas à les expérimenter !

Illustration bannière : Syrphe adulte en stationnaire – © JGade
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